Le gouvernement argentin a officialisé le lancement d’un processus de privatisation partielle de Nucleo Electrica SA, entreprise publique chargée de l’exploitation des trois réacteurs nucléaires du pays. L’opération prévoit la vente de 44% du capital social par appel d’offres, ouvert à des investisseurs locaux et étrangers. Le décret d’application sera publié dans les prochains jours. L’État conservera 51% des actions et un maximum de 5% sera réservé à un programme d’actionnariat salarié.
Une manœuvre financière au cœur de la réforme de l’État
Nucleo Electrica SA détient et exploite deux centrales nucléaires regroupant trois réacteurs, dont Atucha 1, actuellement à l’arrêt pour reconditionnement. Avec une puissance installée de 1 763 mégawatts, l’entreprise assure 7,4% de la production nationale d’électricité. Le gouvernement cherche à mobiliser des capitaux privés pour financer la prolongation de la durée de vie des installations et la mise en œuvre de nouveaux projets, dont la construction du premier petit réacteur modulaire argentin dans le cadre des programmes CAREM et ARC-300.
La cession partielle vise également à stimuler des segments liés au nucléaire comme l’extraction de l’uranium, selon les orientations stratégiques annoncées par l’exécutif. Environ 3 000 salariés travaillent actuellement pour Nucleo Electrica SA, structure incluse dans une liste restreinte d’entreprises encore éligibles à la privatisation depuis la réduction du programme initial par le Parlement en 2024.
Un signal adressé aux marchés dans un contexte d’austérité
Cette opération s’inscrit dans la continuité des privatisations entamées par l’administration Milei, notamment celle d’AySA, l’entreprise publique de distribution d’eau de Buenos Aires, amorcée en juillet. Le président argentin, élu sur une ligne ultralibérale, a réaffirmé sa volonté de mettre fin à ce qu’il appelle « l’État entrepreneurial », en misant sur les mécanismes du marché pour réorienter la structure économique du pays.
L’annonce intervient alors que le gouvernement vient de présenter son budget pour l’année 2026, marqué par des objectifs de rigueur budgétaire malgré une récente défaite électorale. Le cap reste inchangé sur les réformes économiques, avec quelques ajustements sectoriels annoncés dans l’éducation, la santé et les retraites.