Les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) en Afrique subsaharienne devraient croître de 174.5 % entre 2024 et 2034, passant de 35.7 à 98 milliards de mètres cubes, selon une projection de Fitch Solutions publiée fin août. Cette expansion sera principalement alimentée par l’augmentation des volumes au Nigeria et au Mozambique, ainsi que par l’entrée de nouveaux producteurs comme la Mauritanie et le Sénégal.
Une dynamique soutenue par le Nigeria et le Mozambique
Le Nigeria conservera son statut de principal exportateur régional dans les prochaines années, grâce au projet Train 7 de Nigeria LNG Limited, qui est achevé à 80 % et devrait augmenter la capacité d’exportation de 35 %. Les exportations nigérianes sont attendues à 26.5 milliards de mètres cubes en 2026, soit une progression annuelle de 32.5 %.
Au Mozambique, les perspectives s’améliorent avec le retour des financements internationaux, en particulier l’appui de la US Export-Import Bank à hauteur de $4.7 milliards pour le projet Mozambique LNG porté par TotalEnergies. Le pays prévoit de porter sa production de gaz naturel de 9.1 milliards de mètres cubes en 2025 à 62.7 milliards d’ici 2034, avec des exportations culminant à 48.4 milliards de mètres cubes cette même année.
Des nouveaux entrants renforcent la carte gazière régionale
La Mauritanie et le Sénégal ont rejoint le marché en 2025 via le champ offshore Greater Tortue Ahmeyim, opéré par BP, Kosmos Energy, PETROSEN et SMH. Le site a livré sa première cargaison de 174 000 m³ en avril 2025. La production attendue est de 2.3 à 2.4 millions de tonnes par an, dont jusqu’à 25 % seront réservées aux marchés domestiques d’ici 2027.
D’autres pays comme le Congo, le Gabon, l’Angola et la Guinée équatoriale vont également accroître leurs volumes d’exportation, soutenus par le développement de terminaux flottants offshore. Les exportations combinées de ces producteurs devraient passer de 30.9 milliards de mètres cubes en 2024 à 44.5 milliards en 2034.
Projets en attente au Tanzania et en Namibie
Tandis que certains projets avancent, d’autres restent incertains. En Tanzanie, le projet Lindi LNG estimé à $42 milliards n’a pas encore démarré sa phase de construction. Il est porté par Equinor, Shell et ExxonMobil, qui tentent encore de finaliser les cadres fiscaux et réglementaires nécessaires.
En Namibie, les champs Venus et Graff-1X présentent un fort potentiel en gaz, mais nécessitent d’importants investissements en infrastructures de captage. Le projet Kudu, dirigé par BW Energy, vise une production initiale dès 2026, bien que les volumes d’exportation restent limités dans un horizon proche.