Tucson Electric Power prévoit d’abandonner le charbon pour le gaz naturel sur deux unités de la centrale Springerville Generating Station, représentant près de 800 mégawatts de capacité. Cette décision vise à répondre aux enjeux de fiabilité et d’accessibilité de l’électricité pour ses clients dans la région, tout en prenant en compte la nécessité de renouveler une part importante de la production électrique face à la fermeture attendue d’unités charbonnées.
Choix stratégique face à l’évolution du marché et de la réglementation
La société a détaillé ce projet dans son plan de ressources publié en 2023, qui anticipait la mise hors service progressive des unités concernées en raison de la hausse des coûts du charbon, des incertitudes liées à l’approvisionnement, à la fermeture programmée de mines et aux exigences réglementaires. Selon Tucson Electric Power, la conversion des unités existantes sera moins onéreuse que la construction de nouvelles centrales à gaz à cycle combiné ou que le recours à de grands dispositifs solaires couplés à du stockage longue durée.
L’entreprise souligne que l’utilisation du gaz naturel, comparée à la poursuite de l’activité charbon, permettrait une meilleure prévisibilité des coûts sur le long terme. Le gaz naturel est également présenté comme une solution plus souple, capable de répondre rapidement aux fluctuations de la demande et d’intégrer une part croissante d’énergies renouvelables intermittentes.
Réduction des émissions et maintien des retombées locales
Le passage au gaz naturel devrait conduire à une réduction de 40 % des émissions de dioxyde de carbone pour les unités concernées, participant ainsi à l’objectif de neutralité carbone directe affiché pour 2050. Depuis 2019, Tucson Electric Power annonce déjà une baisse de plus de 38 % de ses émissions issues de la production d’électricité.
Le maintien de la centrale et la reconversion des unités contribueront à préserver l’emploi local ainsi que les recettes fiscales pour les collectivités de Springerville, Eager, St. John’s et les autres villes des White Mountains où résident les salariés du site. Les responsables régionaux soulignent l’importance de cette opération pour garantir la stabilité économique et assurer la continuité des investissements énergétiques dans une région historiquement dépendante du secteur.
Une transition pour la flexibilité et la sécurité du réseau
Les générateurs fonctionnant au gaz naturel offrent, selon la société, une flexibilité accrue pour accompagner le développement des énergies renouvelables sur le réseau électrique. Contrairement aux centrales à charbon, qui ne sont pas conçues pour moduler rapidement leur production, les unités au gaz naturel peuvent s’ajuster aux variations de l’offre et de la demande.
La centrale de Springerville, exploitée depuis 1985, reste un point d’ancrage pour le système électrique du sud-ouest des États-Unis, avec quatre unités dont deux sont détenues par d’autres acteurs du secteur. L’opération de conversion, en préservant l’activité sur site, est présentée comme une étape clé pour le tissu industriel régional, tout en poursuivant l’adaptation du mix énergétique à l’évolution du marché et des technologies.