EDF (Électricité de France) et l’État français ont conclu un accord financier décisif pour la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires de type European Pressurized Reactor deuxième génération (EPR2). Ce projet représente un investissement total avoisinant les 70 milliards d’euros. Le financement reposera principalement sur un prêt bonifié de l’État couvrant au moins la moitié des coûts de construction et un mécanisme de contrat pour différence (Contract for Difference, CFD). Ce contrat garantit à EDF un prix maximal de 100 euros par mégawattheure (MWh) en euros constants de 2024, avec une compensation par l’État en cas de prix inférieur ou un reversement d’EDF en cas de dépassement.
Lancement du dispositif territorial à Gravelines
Parallèlement, Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, a lancé officiellement le dispositif « Grand Chantier EPR2 Gravelines ». Michel Marbaix a été nommé coordonnateur local sous l’autorité du Préfet de la région Hauts-de-France pour assurer la préparation territoriale de ce chantier stratégique. Ce dispositif fait suite à une demande exprimée lors du débat public sur le projet de nouveaux réacteurs nucléaires à Gravelines. Il intervient deux ans après la mise en place d’un dispositif similaire à Penly, en Seine-Maritime, destiné également à accueillir deux réacteurs EPR2.
La première réunion du Comité stratégique local a eu lieu afin d’instaurer une coordination étroite entre élus locaux, acteurs économiques et représentants de l’État. Le rôle de Michel Marbaix sera de faciliter l’intégration territoriale du projet, en particulier sur les enjeux logistiques tels que la mobilité, le logement et l’emploi local. Ce dispositif vise à assurer une continuité dans les échanges et une transparence dans la gestion des différentes étapes du chantier, en répondant directement aux besoins identifiés par les collectivités et acteurs locaux.
Une gouvernance intégrée et nationale
Ce projet territorial à Gravelines s’inscrit dans le cadre d’une stratégie nationale coordonnée par la Délégation Interministérielle au Nouveau Nucléaire (DINN). Cette délégation assure la cohérence globale du programme EPR2 à l’échelle nationale. Dans ce cadre, Michel Marbaix aura accès à toutes les ressources nécessaires de l’État, tant locales que nationales, pour assurer une exécution optimale des actions préparatoires au projet.
Ce dispositif marque également l’évolution d’une démarche engagée dès 2023, visant à maximiser les retombées économiques locales à travers une gestion rigoureuse et collaborative des grands projets énergétiques. La validation finale du financement et du dispositif territorial dépend maintenant de la Commission européenne, qui examinera prochainement sa conformité aux règles communautaires sur les aides d’État. Cette étape finale, attendue d’ici 2026, constitue un prérequis essentiel pour engager concrètement les travaux de construction.