Turbotech, société française spécialisée dans la motorisation aéronautique, a annoncé avoir finalisé avec succès les essais de fonctionnement d’un turbopropulseur évolutif alimenté par hydrogène cryogénique. Le développement de ce moteur, destiné au secteur de l’aviation légère, a été réalisé en partenariat technologique avec Ansys Inc., société américaine cotée spécialisée dans la simulation numérique d’ingénierie.
La solution retenue repose sur l’intégration complète des logiciels de simulation d’Ansys à toutes les étapes du cycle de développement du moteur. Selon Turbotech, cette approche a permis d’identifier deux configurations d’injecteurs particulièrement adaptées à la combustion d’hydrogène, réduisant le recours aux prototypes physiques. Les tests menés ont permis d’atteindre 30 heures de combustion sans dégradation significative des composants ni hausse mesurable des émissions.
Optimisation numérique et réduction des coûts
Le recours à Ansys Fluent™, un logiciel de dynamique des fluides numérique, a permis d’optimiser la géométrie interne des turbines afin de mieux gérer les caractéristiques spécifiques de la combustion d’hydrogène. Cette stratégie, combinée à une modélisation multiphysique avancée, a réduit les délais de conception et minimisé les coûts liés à la fabrication de prototypes.
L’ensemble du processus s’inscrit dans une logique de fil numérique, dans laquelle les données de simulation, de test et de fabrication sont connectées. Cette infrastructure, selon Turbotech, a été rendue possible grâce à une première collaboration avec le programme Ansys Startup, ayant conduit au développement initial d’une turbine régénérative.
Partenariat industriel et soutien institutionnel
Les essais ont été menés dans le cadre du projet BeautHyFuel, piloté par Turbotech et Elixir Aircraft, avec la participation de Safran, Air Liquide et Daher. Le projet bénéficie du soutien de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) française. Il vise à valider une propulsion légère utilisant l’hydrogène liquide, compatible avec les exigences techniques et réglementaires du transport aérien à courte portée.
Selon les informations transmises, l’ensemble des simulations a été réalisé sur des stations de travail locales optimisées, sans recours à des clusters haute performance, permettant ainsi un gain logistique et économique. Turbotech précise que cette phase de tests ouvre la voie à de futures applications sur drones, VTOL (véhicules à décollage et atterrissage verticaux) et avions légers.
Un cadre technologique structurant pour l’aviation légère
« Nous avons pu adapter notre technologie existante à l’hydrogène dans un délai très court grâce à la simulation », a indiqué Guillaume Malet, directeur technique de Turbotech. « Sans cette approche, il aurait été impossible d’obtenir des résultats fiables sans un effort de prototypage bien plus coûteux. »
Le projet demeure à un stade de validation préindustrielle, mais pourrait à terme structurer une filière motorisation légère à hydrogène, selon les acteurs du consortium.