Ørsted : entre turbulences financières et espoirs de renouveau dans l’éolien offshore

Le géant danois de l'éolien offshore Ørsted traverse une période de turbulences marquées par des annulations de projets majeurs, mais reste confiant dans sa stratégie pour surmonter les défis et restaurer sa crédibilité.

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Après des années de succès spectaculaires dans la transition énergétique, le groupe danois Ørsted fait face à une série de défis qui fragilisent sa position de leader de l’éolien offshore. L’annulation, fin 2023, de plusieurs projets ambitieux, dont les fermes Ocean Wind 1 et 2 aux États-Unis, a entraîné des dépréciations de 3,8 milliards d’euros et contraint l’entreprise à suspendre les dividendes jusqu’en 2026.

Passé en moins de dix ans d’une production largement dominée par les énergies fossiles à 86 % d’énergies renouvelables, Ørsted semblait bien placé pour incarner la transition énergétique mondiale. Cependant, les récentes difficultés mettent en lumière les fragilités de son modèle face à des variables macroéconomiques défavorables, telles que la hausse des taux d’intérêt et des coûts des matériaux.

Des projets risqués dans un contexte instable

Aux États-Unis, un marché stratégique mais encore immature pour Ørsted, la stratégie du groupe s’est heurtée à des difficultés. Les contrats à prix fixes conclus lors d’une période de taux bas sont devenus non rentables avec l’explosion des coûts de construction. Jakob Martini, analyste du quotidien danois Finans, estime que le groupe « a manqué de prévoyance » en ne se protégeant pas contre ces fluctuations.

Malgré ces revers, certains projets comme Revolution Wind et Sunrise Wind, déjà autorisés par le gouvernement fédéral, devraient aller de l’avant, même sous une présidence Trump hostile à l’éolien offshore. La prudence reste néanmoins de mise, soulignent les analystes, dans un contexte où le marché américain reste imprévisible.

Un soutien stratégique et des perspectives encourageantes

Face aux incertitudes, Ørsted peut compter sur des appuis solides. L’entrée au capital du groupe norvégien Equinor, désormais deuxième actionnaire avec 10 % des parts, est perçue comme un signal de confiance dans la capacité de l’entreprise à rebondir. Parallèlement, Ørsted a renforcé sa trésorerie grâce à la vente partielle du parc offshore Changhua 4 à Taïwan pour 1,5 milliard d’euros.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’éolien devrait doubler sa capacité d’ici 2030, offrant des opportunités à des acteurs comme Ørsted. Kingsmill Bond, expert du Rocky Mountain Institute, rappelle que « les technologies propres continueront à se développer, même sous des gouvernements moins favorables, car elles sont économiques et sécurisent l’approvisionnement énergétique. »

Rétablir la confiance

La priorité de Ørsted est désormais de stabiliser ses activités et de reconquérir la confiance des investisseurs. Avec une capitalisation boursière réduite de 70 % depuis 2021, le défi est de taille. Les récents partenariats et la diversification géographique offrent néanmoins des perspectives positives pour restaurer la crédibilité d’une entreprise longtemps considérée comme un modèle dans le secteur des énergies renouvelables.

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