COP29 : Vers une régulation du marché des crédits carbone malgré les controverses

La COP29 inaugure un cadre réglementaire pour les échanges de crédits carbone entre pays et entreprises, sous la houlette de l'ONU, avec pour objectif d'assurer la fiabilité de ces transactions dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29), actuellement en cours à Bakou, marque un tournant dans la réglementation des crédits carbone, un dispositif de compensation environnementale controversé mais essentiel pour plusieurs pays. Depuis l’adoption de l’Accord de Paris en 2015, cet instrument permet aux États de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) par des projets environnementaux, notamment dans les pays en développement.

En vertu de l’article 6 de l’accord, la COP29 vise à instaurer des règles communes pour garantir la transparence et l’efficacité des échanges de crédits carbone entre les nations. Concrètement, un pays ayant dépassé ses objectifs de réduction de GES peut vendre ce surplus à un autre pays, moins avancé dans sa transition écologique. La Suisse, par exemple, a récemment acquis des crédits auprès d’une entreprise thaïlandaise qui finance des bus électriques pour la ville de Bangkok, illustrant ce mécanisme.

Les enjeux de l’article 6

L’article 6 de l’Accord de Paris comprend deux volets principaux : l’article 6.2, qui autorise les accords bilatéraux pour les transferts de crédits carbone entre pays, et l’article 6.4, qui crée un marché global encadré par l’ONU pour les entreprises. Cependant, la mise en œuvre de ces dispositions suscite des préoccupations quant au risque de « greenwashing ». Selon plusieurs ONG, le système pourrait permettre aux entreprises de revendiquer une neutralité carbone en se contentant de financer des projets compensatoires, sans réduire leurs propres émissions.

Les crédits carbone s’appuient sur divers projets, tels que la reforestation ou la substitution des centrales à charbon par des installations solaires. L’objectif est de compenser les émissions en contribuant à la réduction de CO2 dans l’atmosphère. Toutefois, des études montrent que l’efficacité de certains crédits carbone est souvent exagérée, certains projets n’apportant qu’une réduction marginale des émissions de GES.

Des transactions sous surveillance

La COP29 introduit un mécanisme de surveillance renforcé pour les crédits échangés entre les entreprises. Jusqu’à présent, le marché volontaire du carbone était faiblement encadré, les normes étant principalement établies par des organismes privés sans mandat international. En réponse, un comité de supervision de l’ONU a été chargé de créer des standards qui garantiront l’authenticité et la traçabilité des crédits. Les nouvelles méthodologies de calcul des crédits, validées lors de la conférence, visent à assurer la conformité de ces échanges aux engagements climatiques pris par les États.

Des accords bilatéraux, estampillés « article 6.2 », ont déjà vu le jour, permettant à plusieurs pays de s’engager dans des transactions carbone avant même la ratification des règles officielles. Toutefois, les critiques de ces accords soulignent qu’ils pourraient encourager certains États, notamment des pays producteurs de pétrole, à acheter des crédits pour compenser leurs émissions au lieu de réduire celles-ci directement. Les accords bilatéraux, bien que réglementés, sont perçus comme un compromis susceptible de diluer l’engagement des nations envers une réduction effective de leurs émissions.

Des positions divergentes sur l’efficacité des marchés carbone

La création de ces nouveaux standards marque un progrès dans la régulation de la compensation carbone, mais le consensus sur leur efficacité reste fragile. Des organisations, telles que Greenpeace, considèrent que le marché du carbone représente une faille exploitable par les entreprises polluantes. Elles soutiennent que ces crédits sont utilisés pour éviter des réductions significatives des émissions à la source, permettant aux émetteurs de « continuer à détruire le climat ».

L’ONG insiste sur le besoin d’une réduction des émissions directes pour limiter le réchauffement climatique, alors que le système de crédits carbone, même régulé, pourrait encourager les acteurs économiques à retarder leurs efforts de décarbonation.

Vers un marché global des crédits carbone

Malgré les critiques, la COP29 marque un jalon important vers la standardisation du marché des crédits carbone, qui pourrait en faire un outil plus transparent et crédible pour la transition écologique mondiale. La décision de la COP29 d’établir des règles pour les crédits carbone d’entreprise montre une volonté de structurer ce marché en pleine croissance et de le rendre plus robuste aux yeux des acteurs internationaux.

Les États devront désormais aligner leurs systèmes nationaux de crédits carbone sur les standards de l’ONU, ce qui pourrait également influencer les entreprises opérant dans plusieurs régions. Ce développement est attendu pour renforcer la fiabilité des crédits et répondre aux attentes croissantes des investisseurs et des consommateurs en matière de durabilité.

Washington verrouille la Grèce comme pivot gazier euro-atlantique face à Moscou et Pékin

Les États-Unis ancrent leur présence énergétique en Méditerranée orientale, en consolidant un corridor gazier via la Grèce vers l’Europe centrale, au détriment des flux russes et de l’influence logistique chinoise sur le port du Pirée.

France et Chine préparent un groupe climat pour sécuriser nucléaire et cleantech

Paris et Pékin s’accordent sur la création d’un groupe de travail bilatéral climat, centré sur les technologies nucléaires, les énergies renouvelables et le maritime, dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre la Chine et l’Union européenne.

La Turquie vise des parts dans le gaz américain pour renforcer ses exportations vers l’Europe

Ankara prévoit d’investir dans la production de gaz aux États-Unis afin de sécuriser son approvisionnement en GNL et de devenir un fournisseur clé pour le sud de l’Europe, selon le ministre turc de l’Énergie.
en_11404441230540

Ankara alerte sur la sécurité énergétique après des attaques contre des tankers russes

Trois navires russes visés au large de la Turquie ravivent les inquiétudes d’Ankara quant à la sécurité de l’approvisionnement gazier et pétrolier en mer Noire, ainsi que la vulnérabilité de ses infrastructures sous-marines.

La Roumanie place Lukoil sous contrôle temporaire pour éviter une crise énergétique

Bucarest autorise une prise en main exceptionnelle des actifs locaux de Lukoil, afin d’éviter un choc d’approvisionnement tout en respectant les sanctions internationales visant le groupe russe. Trois repreneurs sont déjà en discussions avancées.

L’Union européenne réclame des garde-fous dans l’accord douanier avec les États-Unis

Les gouvernements européens souhaitent intégrer des clauses de sauvegarde et un mécanisme de révision dans l'accord commercial conclu avec Washington afin de limiter les risques d’un afflux de produits américains sur leur marché.
en_1140290956540

Une frappe de drone neutralise Khor Mor et provoque un effondrement électrique au Kurdistan

Le champ gazier de Khor Mor, opéré par Pearl Petroleum, a été frappé par un drone armé, interrompant la production et provoquant des coupures d’électricité touchant 80 % de la capacité énergétique du Kurdistan irakien.

Les Émirats arabes unis lancent un plan énergétique de 1 milliard $ au Yémen

Global South Utilities investit 1 milliard $ dans de nouveaux projets solaires, éoliens et de stockage pour renforcer les capacités énergétiques du Yémen et étendre son influence dans la région.

Le Royaume-Uni et FirstRand mobilisent $150mn pour accélérer la transition énergétique africaine

British International Investment et FirstRand s’allient pour financer la décarbonation des entreprises africaines, à travers une facilité ciblée sur le soutien aux secteurs les plus émetteurs de carbone.
en_114026261138540

La Hongrie s’engage à soutenir la Serbie après l’arrêt des livraisons de pétrole

Budapest se mobilise pour assurer l’approvisionnement pétrolier serbe, menacé par la suspension des flux via la Croatie après les sanctions américaines contre la raffinerie NIS, détenue majoritairement par la Russie.

La Russie intensifie son rapprochement énergétique avec la Chine malgré les sanctions

Moscou affirme vouloir accroître ses exportations de pétrole et de gaz naturel liquéfié vers Pékin, tout en consolidant la coopération bilatérale dans un contexte de restrictions américaines visant les producteurs russes.

La BEI engage 2 Mds€ pour renforcer l’influence énergétique de l’UE en Afrique

La Banque européenne d’investissement mobilise 2 Mds€ de financements garantis par la Commission européenne pour des projets énergétiques en Afrique, avec un objectif stratégique inscrit dans la diplomatie énergétique de l’Union européenne.
en_11402411136540

Les recettes pétro-gazières russes chutent de 35 %, lestées par les sanctions

La Russie subit une baisse structurelle de ses revenus énergétiques alors que les sanctions renforcées contre Rosneft et Lukoil fragilisent les flux commerciaux et aggravent le déficit budgétaire fédéral.

Les États-Unis frappent la logistique pétrolière iranienne et exposent les acteurs asiatiques

Washington impose de nouvelles sanctions ciblant navires, armateurs et intermédiaires en Asie, rendant plus risqué le commerce de pétrole iranien et redéfinissant le périmètre de conformité maritime dans la région.

Washington autorise les flux vers Paks II et insère des intérêts américains dans le nucléaire hongrois

La licence OFAC sur Paks II permet de contourner les sanctions contre Rosatom en échange d’un ancrage technologique américain, reconfigurant l’équilibre d’intérêts entre Moscou, Budapest et Washington.
en_1140221128540

Les petits États de l’UE renforcent leur influence énergétique en Afrique via Global Gateway

Finlande, Estonie, Hongrie et Tchéquie multiplient les initiatives bilatérales en Afrique pour capter des projets énergétiques et miniers stratégiques dans le cadre du programme européen Global Gateway.

Lula défend une sortie des fossiles sans contrainte face aux tensions à la COP30

Le président brésilien plaide pour une transition énergétique volontaire et sans échéance fixe, tout en évitant d’affronter les intérêts des pays producteurs lors des discussions de la COP30 à Belém.

L’Afrique subsaharienne capte 2,3 % des investissements mondiaux en renouvelable en 2024

La région n’a attiré qu’une faible part des capitaux mondiaux dédiés aux énergies renouvelables en 2024, malgré des besoins élevés et des objectifs de développement importants, selon un rapport publié en novembre.
en_114018181125540

Washington renforce son accord nucléaire avec Séoul et ouvre l’accès à l’enrichissement

Les États-Unis approuvent le développement par la Corée du Sud de capacités civiles d’enrichissement de l’uranium et soutiennent un projet de sous-marins nucléaires, élargissant un partenariat stratégique déjà lié à un accord commercial majeur.

Les ministres des Finances de l’UE valident le prêt de réparation adossé aux actifs russes gelés

Les Vingt-Sept s’accordent pour privilégier le mécanisme de prêt basé sur les avoirs russes immobilisés afin de financer l’aide à l’Ukraine, réduisant l’impact budgétaire national tout en garantissant une capacité de financement renforcée.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.