L’accord de transit gazier entre la Russie et l’Ukraine, signé en 2019, touche à sa fin en 2024. Cet accord a permis à la Russie de transporter jusqu’à 40 milliards de mètres cubes (bcm) de gaz par an à travers le territoire ukrainien, alimentant une grande partie de l’Europe. Cette infrastructure est cruciale pour les pays comme l’Autriche, la Slovaquie et la Hongrie, qui restent partiellement dépendants des approvisionnements en gaz russe.
La réduction progressive de la dépendance européenne au gaz russe depuis 2022, en réponse à l’invasion de l’Ukraine, n’a pas complètement éliminé la nécessité du transit via l’Ukraine. En 2023, 14,65 bcm de gaz ont encore transité par ce corridor stratégique. Kiev, fermement opposé à la prolongation de l’accord, a déjà signalé qu’il n’y aura pas de renouvellement, laissant planer un doute sérieux sur la continuité des flux gaziers au-delà de 2024.
Les alternatives disponibles pour compenser une éventuelle cessation du transit via l’Ukraine sont limitées. Le pipeline TurkStream, reliant la Russie à l’Europe du Sud via la mer Noire, ne dispose pas de la capacité nécessaire pour remplacer entièrement les volumes actuels. Par ailleurs, bien que l’Union Européenne ait intensifié ses efforts pour diversifier ses sources d’approvisionnement, notamment avec l’Azerbaïdjan via le Corridor Gazier Sud-Européen, ces initiatives ne peuvent compenser rapidement l’éventuelle perte du transit ukrainien.
L’impact financier pour Gazprom serait significatif en cas d’arrêt des flux via l’Ukraine, avec une perte de revenus estimée à 4,5 milliards de dollars par an. Toutefois, les enjeux vont bien au-delà des considérations économiques. La fin de l’accord pourrait accentuer les tensions entre la Russie, l’Ukraine et les pays de l’Union Européenne, augmentant le risque de perturbations supplémentaires sur les marchés énergétiques.
Les gouvernements européens, tout comme les acteurs industriels, doivent maintenant anticiper ces scénarios en renforçant leurs infrastructures et en poursuivant la diversification des sources d’énergie. Ces mesures sont indispensables pour limiter les risques de rupture d’approvisionnement et pour garantir la stabilité énergétique du continent à long terme.
L’Europe face à l’incertitude du transit gazier russe via l’Ukraine
L’expiration imminente de l’accord de transit gazier entre la Russie et l’Ukraine en 2024 pourrait entraîner des perturbations majeures dans l'approvisionnement énergétique de plusieurs pays européens, exacerbant les tensions géopolitiques actuelles.
Partager:

-
energynews
- Le
Abonnez-vous pour un accès illimité à toute l'actualité du secteur de l'énergie.
Plus de 150 articles et analyses multisectorielles chaque semaine.
À moins de 3€/semaine*
*Engagement annuel
- Populaires
- Sur le même thème
La Russie poursuit ses livraisons d’hydrocarbures vers l’Inde et explore de nouveaux débouchés pour son gaz naturel liquéfié, dans un contexte de tensions commerciales croissantes avec les États-Unis.
Des infrastructures énergétiques azerbaïdjanaises visées en Ukraine remettent en question la sécurité des flux gaziers entre Baku et Kyiv, alors qu’un nouvel accord de livraison vient à peine d’être signé.
La suspension des 1 400 MW d’électricité fournis par l’Iran à l’Irak met sous pression le réseau irakien, tandis que Téhéran enregistre une demande record de 77 GW et doit arbitrer entre consommation interne et obligations régionales.
Pékin s’oppose à l’éventuel retour des sanctions du trio européen contre l’Iran, alors que l’échéance de l’accord sur le nucléaire approche et que les tensions diplomatiques s’intensifient autour de Téhéran.
Les États-Unis projettent de collaborer avec le Pakistan dans les minerais critiques et les hydrocarbures, en explorant des coentreprises et projets dans des zones stratégiques comme le Baloutchistan.
Environ 80 normes techniques russes pour le pétrole et le gaz ont été validées à l’international, notamment par les Émirats arabes unis, l’Algérie et Oman, selon l’Institut des initiatives technologiques pétrolières.
Bagdad et Damas intensifient leurs discussions pour réactiver l'oléoduc de 850 km fermé depuis 2003, offrant une alternative méditerranéenne face aux tensions régionales et aux blocages d'exportation.
Les deux pays mettent fin à 37 ans de conflit avec un corridor de 43 kilomètres sous contrôle américain pour 99 ans. L'infrastructure acheminera 50 millions de tonnes de marchandises annuellement d'ici 2030.
Un haut responsable de l'agence onusienne entame lundi des discussions techniques avec l'Iran, première rencontre depuis les frappes de juin sur les sites nucléaires iraniens.
Un accord de libre-échange entre l’Indonésie et l’Union économique eurasiatique sera signé en décembre, visant une réduction des droits de douane sur 3 milliards USD d’échanges et la croissance du commerce bilatéral dans les prochaines années.
La visite du conseiller à la sécurité nationale indien à Moscou intervient alors que les États-Unis menacent d’augmenter les droits de douane sur New Delhi, en raison des achats soutenus de pétrole russe par l’Inde.
Bruxelles gèle ses mesures de rétorsion pour six mois alors que l'accord du 27 juillet impose 15% de droits sur les exportations européennes.
Les discussions entre Téhéran et Bagdad sur les volumes d'exportation et une dette de 11 milliards de dollars révèlent les complexités d'une dépendance énergétique sous sanctions américaines.
Face aux menaces de sanctions secondaires américaines, les raffineurs indiens ralentissent leurs achats de brut russe tout en explorant des alternatives coûteuses, révélant les défis complexes de la sécurité énergétique.
Les tarifs de 50% poussent Brasília vers une intégration commerciale accélérée avec Pékin et Bruxelles, redessinant les équilibres économiques régionaux.
Washington impose des droits douaniers massifs invoquant la persécution de Bolsonaro tout en exemptant les secteurs stratégiques pour l'industrie américaine.
Les sanctions du 1er août accélèrent la reconfiguration des flux commerciaux indo-pacifiques avec Vietnam, Bangladesh et Indonésie comme principaux bénéficiaires.
Washington déclenche une structure tarifaire inédite combinant 25% de droits fixes et une sanction additionnelle non spécifiée liée aux achats énergétiques et militaires russes.
Le Qatar rejette les obligations de transition climatique de l'UE et brandit la menace d'une réorientation de ses exportations de GNL vers l'Asie, créant un dilemme énergétique majeur.
L’Ouganda mise sur une présence diplomatique à Vienne afin de faciliter la coopération technique et commerciale avec l’Agence internationale de l’énergie atomique pour soutenir ses ambitions dans le nucléaire civil.