La WNA annonce que les perspectives pour l’industrie du nucléaire s’améliorent. Notamment parce que la décarbonisation de la société nécessite l’utilisation d’énergie bas carbone. Le nucléaire en est une.
La WNA interpelle sur les besoins en uranium
La World Nuclear Association (WNA) annonce que dans tous ses scénarios de croissance, la capacité en énergie nucléaire augmente par rapport au niveau actuel de 394 GW. Dans le scénario de référence, la capacité s’élève à 439 GW en 2030 et 615 GW en 2040.
De fait, cette hausse du recours à l’énergie nucléaire signifie aussi une hausse de la demande d’uranium. Or, cette demande pourrait ne pas être satisfaite si de nouvelles mines ne sont pas exploitées.
112.000 tonnes d’uranium par an nécessaires en 2040
L’augmentation de la capacité traduit des besoins annuels en uranium en forte augmentation. Passant de 62.500 tonnes d’uranium (tU) par an à 79.400 tU en 2030 et 112.300 tU en 2040. Les estimations des besoins mondiaux en uranium des réacteurs dans les trois scénarios pour 2040 ont augmenté d’environ 12% par rapport aux estimations similaires de 2019.
Or la production d’uranium est en baisse de 24,5% entre 2020 et 2016, passant de 63.207 tU à 47.731 tU. En somme, en 2020, l’approvisionnement en uranium était d’environ 30% inférieur aux besoins.
Les prix bas ont fait chuter l’approvisionnement
Bien que le marché soit sous-approvisionné, il existe actuellement des sources d’approvisionnement sous la forme de stocks commerciaux. Également, certaines installations de récupération d’uranium fonctionnent en dessous de leur capacité. De nombreuses mines sont aussi mises en veilleuse.
En outre, le prix de l’uranium a fortement augmenté ces dernières semaines. S&P Global Platts évaluant le prix pour septembre 2021 à 39,75 $/livre au 7 septembre.
En 2018, année du pic de production primaire, 63.000 tU ont été extraites. Le prix de l’uranium était alors de $18/livre. Ce prix relativement bas explique aussi en partie le sous-approvisionnement. L’uranium devient moins rentable et les investissements dans son exploitation chutent.
Basculement de l’offre et de la demande
Cela a été suivi d’un changement très important de l’équilibre de l’offre et de la demande caractérisé par des réductions de production chez des producteurs clés. Ce phénomène s’est par la suite trouvé exacerbé par la pandémie de coronavirus. Les stocks des producteurs et des services publics ont chuté au cours de cette période note Riaz Rizvi, associé de Rice Capital Partners et ancien directeur commercial du Kazatomprom.
Dans le scénario de référence de la WNA, la production d’uranium s’élève à 70.100 tU en 2030. Puis tombe à 50.600 tU d’ici à 2040. L’association déclare ainsi qu’à long terme, l’industrie doit au moins doubler le nombre projeté d’ici à 2040. Satisfaire la demande d’approvisionnement nécessitera le redémarrage des mines inactives. Et ce, dès 2023 déclare l’association.