Dans le but d’aider la transition vers des voitures propres, le gouvernement britannique a promis d’accélérer l’élimination progressive des voitures à carburant fossile. Il avance à 2035 l’interdiction de toute vente de voitures diesel, essence et hybrides neuves. Yoana Cholteeva explique comment gérer ce type de transition vers de nouvelles formes d’énergie.
De la garantie d’une disponibilité suffisante de chargeurs électriques à l’offre d’avantages aux conducteurs de véhicules électriques (VE), nous examinons ce qui peut être fait pour rendre la transition complète possible d’ici 2035.
Sensibiliser à la fiabilité des voitures propres
Les britanniques pas encore prêt à adopter la voiture électrique
Les voitures électriques connaissent une croissance de populatiré. Malgré cela, tous les conducteurs ne sont pas encore convaincus qu’elles soient aussi fiables que les voitures à carburant fossile. JLR Essex, un centre automobile, a récemment produit une infographie intitulée « Le Royaume-Uni est-il prêt pour les véhicules électriques« . Cette infographie présente des résultats de recherches. Ceux ci montrent que la majorité des citoyens britanniques souhaitent aller de l’avant avec les énergies renouvelables. Mais on y voit également que seuls 49% d’entre eux envisageraient d’acheter une voiture électrique.
La voiture électrique est pourtant une solution adaptée
L’étude de JLR Essex a également montré que seuls 14% des conducteurs britanniques utilisent souvent l’autoroute. De plus, 54% parcourent moins de 30 miles en une journée. Ces chiffres montrent que les voitures propres sont une alternative viable pour la majorité des conducteurs britanniques. Cela démontre donc la nécessité pour le gouvernement britannique de mieux éduquer les conducteurs et de les sensibiliser aux avantages de posséder une voiture électrique.
Investir dans les infrastructures
Pour accélérer le déploiement des voitures propres, le gouvernement doit consacrer une part importante du financement aux infrastructures nécessaires qui rendraient la transition possible.
Faciliter la transition en aidant à installer plus de chargeurs
Le manque actuel de chargeurs pour voitures électriques rappelle le dilemme de la poule et de l’œuf. Wolf Ketter, professeur de systèmes d’information pour la durabilité à l’université de Cologne explique : « Les gens disent qu’ils ne peuvent pas acheter une voiture électrique parce qu’il n’y a pas assez de chargeurs ». Mais les entreprises qui gèrent les stations de recharge se basent sur le nombre de voitures propres actuellement utilisées pour estimer les besoins. La mise en place d’une capacité trop importante, trop tôt, constitue donc un risque financier pour les entreprises. Ce risque doit être assumé par le gouvernement si elles souhaitent atteindre leurs propres objectifs.
Être capable de suivre la croissance des voitures propres en termes d’infrastructures
Fintan Slye, directeur du National Grid ESO, a déclaré qu’il y aura environ 35 millions de voitures électriques au Royaume-Uni d’ici 2050. Une quantité importante d’infrastructures de recharge sera donc nécessaire. Le maire de Londres, Sadiq Khan, a également déclaré que le nombre de chargeurs à Londres devrau augmenté de 2300 % entre 2020 et 2026 pour faire face au nombre croissant de voitures propres. Le nombre de points de recharge actuellement disponibles dans la capitale est de 2100
Le nombre de chargeurs de voitures électriques, ainsi que les dispositions de stationnement, nécessiteront donc une stratégie soigneusement élaborée.
Trouver un moyen de recycler les batteries des voitures électriques
L’un des problèmes les plus graves que l’industrie doit résoudre est l’utilisation de batteries lithium-ion. Plus particulièrement les déchets qui résultent de leur changement.
Le recyclage des batteries
le gouvernement doit fournir une aide et un financement afin de soutenir le traitement des déchets de batteries. L’objectif est de contribuer au recyclage, en construisant des installations où les matériaux seront stockés et réutilisés. Les batteries sont l’un des composants les plus coûteux d’une voiture électrique. Les recycler efficacement pourrait donc faire baisser les coûts.
Les objectifs actuels du gouvernement pour 2035 prévoient également que les batteries durent 15 ans. De plus elles devront être recyclables à 95 %.
Fournir des aides financières aux conducteurs
Les voitures électriques ont souvent un prix élevé. L’industrie doit donc trouver des moyens de récompenser le pays pour avoir choisi ce moyen de transport.
Des « incitations » financières
Ketter pense que les milléniaux sont motivés pour agir et passer aux voitures propres dans un unique but écologique. Il ajoute cependant que « l’autre partie de la population réagit aux incitations ».
Neil Hutchinson, directeur de JLR Essex, pense également que des aides financières pour les conducteurs de voitures propres seraient efficaces. Ces aides donneraient un motif pour choisir la voiture la plus chère. Il suggère notamment des dispositions similaires à celles en vigueur en Norvège. Celles-ci consistent en moins de taxes routières, des coûts d’importation moins élevés, des parkings gratuits en ville, ainsi que l’accès aux voies de bus .
« En Norvège les voitures électriques sont l’option la plus écologique mais aussi moins chères à que les véhicules à carburant fossile », ajoute M. Hutchinson.
Envisager la vente d’électricité au réseau et l’utilisation de l’IA pour la recharge intelligente
Revendre l’électricité de sa voiture électrique au réseau national
Une révolution des voitures électriques augmentera la demande d’électricité du réseau national. Le pays pourrait finir par souffrir de pénuries d’électricité aux heures de pointe. Pour cette raison, une étape cruciale qui pourrait empêcher que cela ne se produise est la possibilité pour les propriétaires de voitures électriques de revendre l’électricité au réseau énergétique. Selon M. Hutchinson, cela rendra les gens moins dépendants de l’énergie provenant du réseau national. De plus, cela constituera une forme supplémentaire de compensation pour les conducteurs.
Les propriétaires de panneaux photovoltaïques sont déjà en mesure de revendre leur électricité produite au réseau. Cette option doit encore être développée pour l’infrastructure des voitures électriques. Agir en ce sens pourrait ouvrir de nouveaux horizons tant aux conducteurs qu’aux régulateurs de l’énergie.
Dans un autre ordre d’idées, les recherches actuelles de M. Ketter portent sur l’utilisation de l’IA et le machine learning. L’objectif est d’étudier les habitudes des propriétaires de voitures propres pendant la recharge en vue de réduire les coûts. Par exemple, les gens rentrent du travail en même temps et commencent à recharger leur véhicule simultanément. M. Ketter affirme que « grâce à l’IA, la recharge des voitures électriques peut être programmée de manière à éviter la surcharge du système ».