Valorisation du CO2 capturé: Perspectives et freins pour les projets

L'utilisation du dioxyde de carbone capturé peut améliorer la rentabilité des projets de capture carbone, mais des contraintes économiques, technologiques et réglementaires freinent son adoption à grande échelle.

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L’idée de valoriser le dioxyde de carbone (CO2) capturé, au-delà de son simple stockage, se présente comme une solution pour renforcer l’économie des projets de capture de carbone. En transformant le CO2 en produits industriels à valeur ajoutée, tels que les e-carburants ou certains matériaux de construction, les entreprises peuvent diversifier leurs sources de revenus. Toutefois, actuellement, moins de 5 % des projets de capture de carbone annoncés à travers le monde incluent des stratégies de valorisation du CO2. Cette proportion limitée souligne les défis économiques et technologiques liés à ces approches.
Les professionnels du secteur de l’énergie et de l’industrie évaluent des modèles économiques diversifiés pour rentabiliser les projets de capture de carbone. Parmi les options envisagées, la vente de crédits carbone générés par la réduction des émissions offre un potentiel de revenus sur les marchés volontaires ou régulés. Cependant, ces marchés sont encore à leurs balbutiements et leur volatilité rend difficile une planification à long terme. En parallèle, des projets explorent l’utilisation du CO2 capturé pour produire des e-carburants ou des intermédiaires chimiques, mais les coûts élevés liés aux technologies de conversion et à l’approvisionnement en hydrogène vert limitent leur compétitivité.

Les défis de la régulation et du marché pour l’utilisation du CO2

Le cadre réglementaire actuel favorise principalement le stockage géologique du CO2, qui est perçu comme une solution plus mature et moins coûteuse. Par exemple, l’Union européenne dispose de réglementations spécifiques sur l’utilisation du CO2, mais celles-ci sont limitées aux e-carburants destinés à l’aviation, un segment encore marginal. L’absence d’incitations claires et de soutien politique conséquent pour les autres formes d’utilisation du CO2 freine l’émergence de ces solutions.
D’un point de vue technique, la capacité de stockage géologique mondiale est estimée à environ 15 000 milliards de tonnes, ce qui réduit la pression pour développer rapidement des solutions de valorisation. De plus, les coûts de production de carburants synthétiques à partir de CO2 capturé sont encore trop élevés pour concurrencer les alternatives fossiles conventionnelles. Le développement de technologies plus rentables et de marchés stables pour les produits décarbonés demeure une priorité pour surmonter ces défis.

Les voies de valorisation du CO2 capturé et leurs limitations

Plusieurs technologies de valorisation du CO2 sont en cours de développement ou déjà disponibles sur le marché, mais leur adoption est lente. Parmi les approches possibles, on trouve la minéralisation, qui consiste à transformer le CO2 en matériaux de construction tels que le calcaire. Cette méthode est techniquement mature et peut être compétitive dans certains contextes, mais elle n’offre pas encore une échelle d’application suffisante pour impacter significativement les objectifs de capture de carbone.
L’utilisation du CO2 dans la production de e-carburants pour les secteurs du transport maritime et de l’aviation représente une autre option. Cette approche pourrait compenser les limitations d’approvisionnement en biocarburants, mais elle reste entravée par des coûts élevés et une dépendance à l’hydrogène vert et aux énergies renouvelables. Les perspectives de compétitivité directe avec les carburants traditionnels demeurent incertaines avant 2040, rendant ces options encore peu attractives pour les investisseurs.

Conditions nécessaires pour une adoption accrue et une rentabilité

Pour que l’utilisation du CO2 capturé devienne une option viable et largement adoptée, plusieurs conditions doivent être réunies. D’abord, une réduction significative des coûts technologiques, notamment en ce qui concerne la production d’hydrogène vert, est essentielle. Ensuite, des cadres réglementaires plus favorables et des politiques de soutien plus robustes pourraient encourager l’innovation et attirer des investissements dans ce domaine. Par ailleurs, le développement de marchés viables pour les produits dérivés du CO2, tels que les e-carburants ou les matériaux de construction décarbonés, nécessiterait une demande accrue et des incitations financières appropriées.
Des opportunités existent également dans la co-alimentation d’unités industrielles existantes, comme la production de méthanol ou la fabrication de ciment. Ces applications permettent une décarbonation partielle sans nécessiter de gros investissements en capital. Toutefois, les limitations en termes de portée et de volume de production rendent difficile une décarbonation complète avec ces approches, et des innovations supplémentaires sont nécessaires pour maximiser leur impact.
Les politiques actuelles doivent donc évoluer pour inclure des incitations spécifiques pour les projets de valorisation du CO2, afin d’encourager une adoption plus large de ces technologies et de renforcer la compétitivité du secteur de la capture du carbone.

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