La valorisation de la transition énergétique caractérisée par de faibles investissements dans les secteurs pétroliers et gaziers a un coût conséquent. C’est ce que tient à rappeler le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de l’Energy Intelligence Forum.
La valorisation de la transition énergétique et ses conséquences
Selon Patrick Pouyanné, « le monde n’a pas encore saisi l’ampleur de la tâche consistant à éliminer les émissions de carbone du système énergétique ». Il assure que la demande de pétrole approchera les 90 millions de barils par jour d’ici à 2030, soit seulement 10% en dessous des niveaux d’avant la pandémie. Cependant, il relève un nombre croissant d’appels à cesser d’investir dans de nouveaux projets pétro-gaziers.
Or actuellement, ce sous-investissement pourrait aggraver la hausse des prix sur le marché des énergies. Une situation liée en premier lieu au rebond économique suite à la crise de la Covid-19. Selon le PDG de TotalEnergies, les économies, même développées, ne sont plus faite pour assumer une croissance de 6 à 7%. Par conséquent, il préconise encore que de nouveaux investissements soit effectués dans les hydrocarbures pour rassurer les marchés.
Décarboner la planète : « une tâche incroyable »
« Les gens n’imaginent pas ce que cela signifie de décarboner tout le système énergétique de la planète, aujourd’hui basé à 80% sur les combustibles fossiles. C’est une tâche incroyable. Nous avons beaucoup de patience pour la gérer , mais bien sûr tout cela nécessitera des investissements et des coûts. », déclare-t-il.
Par ailleurs, Patrick Pouyanné assure que TotalEnergies va élargir son offre d’investissement telle que prévu dans sa stratégie de développement esquissée en fin de semaine dernière. Le groupe a notamment signé un accord de $27 milliard avec l’Irak englobant le développement des hydrocarbures et de l’énergie solaire.
Face à la volatilité du GNL
En outre, le PDG constate que le prix du GNL est beaucoup trop élevé. Ayant pour conséquence d’effrayer les nouveaux clients comme le Bangladesh, le Pakistan et l’Inde, pourtant attirés, initialement, par des prix bas irréellement bas décalre-t-il. Par conséquent, le gaz naturel pourrait être délaissé, même par les pays dont son recours est indispensable pour réduire leur dépendance au charbon. Un problème fondamental à résoudre, d’autant que le charbon aussi devient cher.
Poursuites des explorations au Suriname
Enfin Patrick Pouyanné aborde le sujet des ressources pétrolières émergentes du Guyana et du Suriname. Mais la question de savoir comment « valoriser » le gaz associé reste floue. Une solution combinée pour commercialiser le gaz des deux pays pourrait être appropriée.
« Nous aimerions pouvoir lancer le plus rapidement possible un premier développement pétrolier afin de gagner quelques revenus. Mais aujourd’hui la teneur en gaz de ce que nous avons découvert est assez élevée. Donc la question est : que fait-on de ce gaz naturel ? C’est peut-être le même point avec la Guyane. Les marchés domestiques pourraient exister, mais sont limités. »
Le PDG souhaite ainsi que les ressources de ces deux pays soient inventoriées d’ici à la fin de l’année 2022. En conclusion, il exprime sa confiance en la capacité de TotalEnergies à s’adapter à la situation économique et climatique.