Le torchage du gaz au Moyen-Orient est une variable non prise en compte par les gouvernements importateurs. Pourtant, l’empreinte du torchage de gaz s’inscrit dans le calcul des niveaux d’intensité carbone et des primes de compensation carbone.
Une source d’émissions de carbone
Le torchage du gaz au Moyen-Orient devient une donnée importante pour les importateurs de pétrole. L’industrie pétrolière tend à réduire l’intensité carbone de sa production de pétrole brut afin de limiter les émissions en amont.
La pression s’accroît sur les pays brûlant du gaz pour qu’ils réduisent cette source d’émissions en dioxyde de carbone. Les grands émetteurs mondiaux de dioxyde de carbone issus du torchage du gaz sont des grands producteurs de pétrole.
Il s’agit notamment de la Russie, le plus grand membre de l’OPEP+ et de l’Irak le deuxième producteur de l’OPEP.
Des difficultés d’investissements
En 2020, le torchage du gaz a diminué de 5%, atteignant 142 milliards de m3. Toutefois, selon la Banque mondiale, 7 pays producteurs de pétrole demeurent de grands utilisateurs du torchage de gaz.
Pendant 9 années consécutives, la Russie, l’Irak, l’Iran, les États-Unis, l’Algérie, le Venezuela et le Nigeria occupent les premières places. Ces 7 pays, représentant 2/3 du torchage mondial de gaz, produisent 40% du pétrole mondial.
Les pays du Moyen-Orient représentent un pourcentage important en raison de la quantité de pétrole produite dans la région. Les pays du Moyen-Orient, subissant des troubles politiques, se trouvent également en incapacité d’attirer les investisseurs.
Un coût environnemental sous-évalué
Le taux de torchage est une des variables retenues par la Banque mondiale pour distinguer les importateurs vertueux de pétrole. Le torchage du gaz, pratiqué depuis 160 ans, permet d’effectuer une classification des pays importateurs de brut.
Cette distinction repose sur l’intensité de la pratique du torchage du gaz dans les pays producteurs de pétrole. En 2020, la Suisse est le pays importateur ayant été le plus impacté par le torchage de gaz dit « importé ».
Toutefois, selon la Banque mondiale, de plus en plus de pays, notamment européens, vont être sensibles à cette donnée. Cette évaluation de l’intensité carbone peut intervenir lors de l’extraction, du raffinage ou de l’exportation.
En raison d’une sensibilité des consommateurs à une faible teneur carbone, les exportateurs de brut devront s’assurer d’une transparence des émissions.