À Taïwan, les principales importations de GNL russe de l’île proviennent d’un accord de vente et d’achat de cinq ans entre la compagnie pétrolière d’État CPC Corp. et Sakhalin Energy Investment Co.
Mais Taïwan devrait réduire ses importations de GNL en provenance de Russie. Notamment puisque ce contrat d’achat de GNL, provenant du projet Sakhalin LNG, expire en mars. De plus, d’autres fournisseurs, tels que les grandes compagnies pétrolières, se retirent progressivement du commerce du pétrole et du gaz russes.
En 2021, La Russie est le troisième plus grand fournisseur de GNL de Taïwan, avec environ 1,89 million de tonnes de GNL. Ce qui ne représente que 9.7% de ses importations totales.
D’autre part, les importations de GNL de Taïwan en provenance de Russie ont plongé de 73,3 %. À l’inverse, ses importations de GNL en provenance des États-Unis ont bondi de 137,3 %, selon les dernières données publiées le 7 mars.
Un approvisionnement très diversifié :
L’approvisionnement en GNL de Taïwan est couvert à environ 70 % par des contrats à long terme. Elle a diversifié ses sources de GNL à 14 pays, l’Australie et le Qatar étant les principaux fournisseurs.
Ces derniers représentent respectivement 32,2 % et 24,5 % des importations totales de GNL, a déclaré le ministère taïwanais des affaires économiques le 25 février.
Pour combler le vide suite à l’expiration du contrat d’approvisionnement, Taïwan a préparé d’autres sources de GNL. L’île ne devrait donc pas être impactée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Taïwan importe également du GNL au comptant du projet russe Yamal LNG, fourni par Shell et BP avec lesquels elle a d’autres contrats d’approvisionnement. Les importateurs asiatiques ont demandé aux fournisseurs d’éviter de désigner du GNL d’origine russe dans leur portefeuille pour remplir leurs obligations d’approvisionnement, selon des sources du marché.
Taïwan membre de la liste « inamicale » faites par Moscou :
Taïwan a rejoint les sanctions internationales contre la Russie le 25 février, suite à l’invasion de l’Ukraine.
Le gouvernement russe – qui a publié le 7 mars une liste de 48 pays et territoires jugés inamicaux par Moscou parce qu’ils se sont joints aux sanctions internationales contre la Russie – a inclus Taïwan avec les États-Unis et le Canada, les États de l’UE, le Royaume-Uni, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et Singapour, selon les médias d’État russes.
L’inclusion de Taïwan dans cette liste n’a que peu d’effet sur l’île. La Russie n’est pas le principal fournisseur de matériaux industriels de Taïwan, qui a diversifié ses sources de pétrole et de gaz naturel, a déclaré Ou Jiangan, porte-parole du ministère taïwanais des affaires étrangères.
La diversification de l’approvisionnement de l’île lui assure une certaine indépendance vis-à-vis de la Russie.
Taïwan a également diversifié ses importations de charbon dans neuf pays, 79,1 % des volumes provenant d’Australie et d’Indonésie, et seulement 14,7 % de Russie, a indiqué le MOEA.
L’évolution du conflit ne devrait donc avoir que peu de conséquences à Taiwan en matière énergétique.