Les stocks mondiaux de pétrole sont redescendus à des niveaux pré-pandémiques et pourraient se resserrer davantage. En effet, la capacité de réserve de l’OPEP+ s’approche d’un niveau critique d’ici au milieu de l’année prochaine.
Les stocks mondiaux de pétrole brut en baisse
L’approche progressive de l’OPEP+ en matière d’augmentation de la production s’inscrit dans un contexte d’inquiétude quant à la capacité pétrolière de réserve de la coalition. Cette dernière est mise à mal par les hoquets de production de certains producteurs, notamment l’Angola et le Nigeria, les problèmes de sécurité en Libye et les sanctions contre l’Iran et le Venezuela.
« S’il n’y a pas d’assouplissement des sanctions sur l’Iran, si nous continuons à ne pas voir beaucoup de stocks sortir du Venezuela et si la Libye continue à être troublée, nous allons très rapidement descendre à des niveaux [de capacité de réserve] qui provoquent l’angoisse de certaines personnes », a déclaré Mike Muller lors d’un webinaire de Gulf Intelligence.
Les pétroliers augmentent leurs prix
Le resserrement des marchés pétroliers a incité Saudi Aramco à augmenter ses prix de vente officiels (OSP) pour décembre. Le groupe a augmenté tous ses OSP de décembre pour les cargaisons, car le renforcement de la demande en Asie pendant les mois plus froids à venir devrait resserrer l’offre de brut.
« Le marché est définitivement dans une position où les stocks sont bas, il y a une perception sur les marchés que l’offre de brut est serrée et les Saoudiens fixent le prix de leur brut en conséquence. »
Divergences au sein de l’OPEP +
Malgré la faiblesse des stocks et la pression exercée par les États-Unis pour augmenter davantage l’offre de pétrole, les ministres de l’OPEP+ ont convenu d’augmenter comme prévu la production de 400.000 b/j de décembre. La production va ainsi atteindre ainsi un total de 2 millions de b/j d’ici à la fin de l’année.
« Il y avait bien sûr une opportunité… que l’OPEP puisse éventuellement prendre note du fait que les stocks ont maintenant atteint les niveaux pré-pandémiques et qu’ils ont donc accompli ce qu’ils avaient prévu de faire à bien des égards », a déclaré M. Muller.
La Covid-19 met l’offre sous pression
Alors que la demande de pétrole reste sous la pression des infections COVID-19, le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, a déclaré que l’OPEP+ agissait « de manière responsable » en maintenant ses plans d’augmentation progressive de la production.
Dans le cadre de l’accord OPEP+ conclu en juillet 2021, l’alliance assouplit les restrictions de production à un rythme trop modeste pour les États-Unis. L’organisation a, en effet, causé des prix élevés de l’essence. Des clients clefs tels que l’Inde et le Japon, ont donc déposé des plaintes, affirmant qu’un marché surchauffé pourrait faire dérailler leur reprise économique après la pandémie.