Le plus gros producteur européen d’énergies renouvelables, le norvégien Statkraft, a annoncé mercredi une perte nette au second trimestre malgré la forte progression de ses ventes due à la flambée des prix de l’énergie, soutenue notamment par la guerre en Ukraine.
L’entreprise 100% publique a enregistré une perte nette de 1,2 milliard de couronnes (environ 119,5 millions d’euros), contre un bénéfice de 2,4 milliards de couronnes à la même période en 2021.
Ce fort recul s’explique principalement par des positions de couverture conclues par l’entreprise norvégienne ces dernières années dans le but de stabiliser ses ventes, et dont les prix fixes sont inférieurs aux prix à terme actuels, a expliqué Statkraft jeudi dans un communiqué.
“Au cours du deuxième trimestre, les prix à terme de l’énergie ont considérablement augmenté, conduisant à des pertes non réalisées de 8,7 milliards de couronnes issues principalement de ces contrats”, a expliqué l’entreprise publique.
Ces pertes non réalisées n’ont pas compensé le chiffre d’affaires en forte progression de Statkraft au second trimestre, dû aux prix élevés de l’énergie soutenus par la guerre en Ukraine.
“La crise énergétique européenne qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie s’est accélérée durant le deuxième trimestre en raison de la pénurie de gaz en provenance de la Russie”, a déclaré Statkraft. “Cela a entraîné une augmentation sans précédent du prix à terme de l’énergie et des produits liés”.
Le prix moyen du MWh en Europe du Nord a presque triplé sur un an, à 121 euros, suivant la même pente que les prix sur le continent auquel la Norvège est reliée par des câbles électriques sous-marins.
Statkraft envisage par ailleurs “un risque de restriction des exportations et de rationnement du gaz et de l’électricité dans plusieurs pays européens l’hiver prochain”.
L’entreprise, qui dispose du plus grand portefeuille de centrales hydroélectriques flexibles d’Europe, a annoncé augmenter le remplissage de ses réservoirs en vue de l’hiver prochain.
Statkraft a par ailleurs pour but de démarrer “au moins cinq projets hydroélectriques majeurs” d’ici à 2030 en Norvège, a-t-elle annoncé. Le producteur d’énergie renouvelable vise également l’expansion de sa production d’hydrogène propre au-delà des pays nordiques.