La compagnie productrice de batteries électriques Statevolt, prévoit de relocaliser sa chaîne de production. Fondée par Lars Carlstrom, Statevolt est son troisième projet d’usine productrice de batteries. En 2019 et 2021 Carlstrom créé Britishvolt au Royaume-Uni et Italvolt en Italie. Depuis mai 2022, le fondateur et PDG, travaille sur Statevolt en Californie.
Statevolt prévoit d’avoir une capacité de production de 54 GWh. Cela est supérieur aux 30GWh et 45GWh de Britishvolt et Italvolt. Avec une telle quantité, Statevolt devrait pouvoir alimenter environ 650,000 véhicules électriques. Cela serait même plus que la capacité du site Tesla en Californie. Ce nouveau producteur indépendant s’établit donc comme un acteur majeur dans le secteur énergétique et automobile de l’État. Cependant, la question de la clientèle reste encore ouverte.
Plus qu’un simple producteur de batteries, Carlstrom veut organiser toute une chaîne de production locale autour de Statevolt. Le PDG appelle cela l’industrie ‘hyperlocale’ étant donné sa localisation. Concrètement, cela se manifesterait par l’approvisionnement des matières premières ainsi que leur transformation pour l’assemblage à échelle locale. Il n’y aurait pas d’import international. Plus précisément, les métaux et terres rares nécessaires à la fabrication de batteries électriques et l’énergie utilisée pour alimenter ces batteries, seraient tous issus de l’État, à l’Ouest des États-Unis.
Pour cela Carlstrom est en négociations avec de multiples autres qui pourraient s’installer au sein de cette chaîne de production.
L’efficacité et la souveraineté énergétique, des enjeux majeurs
Afin d’optimiser le secteur de batteries en Californie et de dynamiser la région, Statevolt prévoit utiliser du lithium extrait localement. Pour cela, la compagnie a conclu un contrat d’approvisionnement avec ‘Controlled Thermal Resources’ (CTR). CTR est un producteur californien de lithium et d’énergies renouvelables. Ce dernier compte produire 20,000 mt/an de lithium en 2024 et jusqu’à 80,000 mt/an en 2026. CTR va donc produire le lithium local à Statevolt, ainsi que l’énergie renouvelable nécessaire pour alimenter les batteries.
Cependant, le lithium doit être transformé afin de pouvoir l’utiliser dans l’assemblage. C’est pourquoi, Statevolt est actuellement en négociations avec plusieurs acteurs. La compagnie espère convaincre ces acteurs de s’installer en Californie. Cela permettrait aussi d’améliorer la souveraineté énergétique en se séparant des intermédiaires chinois.
De fait, une raison majeure pour Carlstrom de suivre cette logique d’hyperlocalisation, est le besoin de souveraineté énergétique.
Les États-Unis possèdent leurs propres sources de minéraux. Cependant, comme d’autres pays occidentaux, le pays a délocalisé ses extractions en Chine depuis plusieurs décennies.
D’après Carlstrom, le seul acteur pouvant changer l’approvisionnement de ces ressources est le gouvernement. Actuellement, sans aides de l’État, aucun acteur local privé ne pourrait être plus compétitif que la Chine.
Les États-Unis accompagnent le secteur des batteries
C’est justement grâce au positionnement pris par Biden que Carlstrom a décidé de cibler la Californie. Pour le PDG, le plan de l’administration Biden concernant les secteurs de l’électrification et des batteries, va radicalement changer le paysage de ces derniers.
Grâce au ‘Defense Production Act’ invoqué par Biden en juin, le ‘Département de l’Energie’ peut soutenir financièrement et logistiquement la production d’énergies renouvelables et de technologies énergétiques essentielles. De plus, cette politique pousse également de façon explicite à la hausse de production de matériaux à batteries.
L’implantation de Statevolt, un impact social important
En plus des effets positifs sur l’environnement dû à cette relocalisation de la chaîne de production, Statevolt cherche aussi à avoir un impact social. En s’installant dans l’Imperial Valley de la Californie, zone en déclin d’après Carlstrom, Statevolt va dynamiser l’industrie et l’économie locale. Grâce à la compagnie et la relocalisation de l’entière de la chaîne de production, Statevolt estime pouvoir créer plus de 2,500 emplois directs, et 8,000 emplois en comptant les partenaires intermédiaires.