Les exportations russes de pétrole brut continuent d’évoluer sous la pression des sanctions occidentales. En août, Sovcomflot, opérateur maritime russe, maintient sa part des exportations de brut hors du cadre de sanctions du G7 à 81,5 %. Ces exportations sont destinées principalement à l’Inde et à la Chine, deux pays qui ne suivent pas les restrictions imposées par les États-Unis et leurs alliés. Les données de S&P Global Commodities at Sea et du Maritime Intelligence Risk Suite montrent que Sovcomflot a transporté 20,9 millions de barils en août, contre 12,8 millions en juillet, malgré des défis logistiques et financiers croissants.
Le 2 septembre 2024, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Département du Trésor des États-Unis a imposé des sanctions à trois navires supplémentaires de Sovcomflot. Ces navires, gérés par des entreprises basées aux Émirats Arabes Unis, ont été accusés d’avoir utilisé des services américains pour transporter du pétrole brut russe au-dessus du plafond de 60 dollars par baril, ce qui constitue une violation des règles établies par la coalition du G7 et ses partenaires. Cette action s’ajoute aux efforts continus des États-Unis pour limiter les revenus pétroliers russes et renforcer la pression sur les opérateurs impliqués dans le commerce de pétrole russe.
Adaptation aux Sanctions et Stratégies de Contournement
Les sanctions occidentales, telles que l’interdiction des services maritimes pour le pétrole russe vendu au-dessus de 60 dollars par baril, ont obligé Sovcomflot à adopter des stratégies de contournement. En réponse à ces sanctions, Sovcomflot a déplacé certains de ses navires sous la gestion d’entreprises basées aux Émirats Arabes Unis, leur permettant d’échapper à certaines restrictions. Les récents ajouts à la liste des sanctions montrent que les autorités américaines sont prêtes à cibler toutes les entités qui facilitent l’évasion des règles du prix plafond.
Selon une analyse publiée récemment par le Trésor américain, ces sanctions renforcées obligent la Russie à vendre son pétrole à des prix inférieurs à ceux du marché mondial, limitant ainsi ses ressources financières. Cette nouvelle phase de la stratégie de sanctions vise à contraindre davantage la Russie tout en minimisant les perturbations du marché énergétique mondial. Le prix du pétrole Urals sur une base FOB Primorsk s’est établi à 67,204 dollars par baril en août, tandis que le brut ESPO sur une base FOB Kozmino a atteint 71,625 dollars, tous deux au-dessus du plafond du G7.
Conséquences pour le Marché Global des Tankers
La prédominance des tankers hors G7 dans le transport du brut russe a des implications sur le marché mondial des navires pétroliers. Les nouvelles sanctions américaines montrent l’engagement continu de Washington à maintenir la stabilité du marché tout en réduisant les profits que la Russie utilise pour financer ses opérations militaires. Les États-Unis, en collaboration avec leurs partenaires de la coalition, continueront de renforcer leurs mesures de contrôle et d’application des sanctions dans les semaines et mois à venir.
Depuis l’entrée en vigueur du plafond de prix, l’âge moyen des tankers transportant du pétrole russe sous sanctions est de 16,5 ans, comparé à 13,3 ans pour ceux respectant les limites de prix. Cela indique un vieillissement progressif de la flotte, entraînant potentiellement des coûts d’exploitation accrus à long terme. En août, environ 81,5 % des exportations de brut russe ont été réalisées par des tankers non associés aux pays du G7, de l’Union européenne, de l’Australie, de la Suisse et de la Norvège, ni assurés par des clubs de protection et d’indemnité occidentaux. Cette proportion, bien qu’en légère baisse par rapport à juillet (82,7 %), demeure élevée, indiquant la complexité de l’adaptation russe aux sanctions internationales.