L’Allemand Siemens Energy va dépenser 4 milliards d’euros pour détenir la totalité de Siemens Gamesa, sa filiale dans l’éolien en grande difficulté, avec l’intention de la retirer de la bourse, a déclaré lundi son patron Christian Bruch.
“En supposant une acceptation à 100% de notre offre, la transaction s’élève à environ 4 milliards d’euros”, a déclaré M. Bruch lors d’une conférence téléphonique.
Ainsi, le groupe munichois – qui détient déjà 67,1% du capital de l’espagnol Siemens Gamesa – compte acquérir le reste des parts en proposant un prix de rachat de 18,05 euros par action, selon un communiqué publié samedi soir.
Alors que le succès de l’offre n’est pas soumis à un seuil de détention donné, M. Buch a jugé lundi son prix “attractif” en espérant “que nous pourrons convaincre les actionnaires minoritaires.” “Le plus important est, le plus rapidement possible, de concentrer Siemens Gamesa sur les problèmes opérationnels et de croître à partir de là”, a-t-il martelé.
Le titre de Siemens Energy grimpe
En Bourse, le titre Siemens Energy gagnait lundi 1,8% à 17,24 euros à Francfort et celui de Siemens Gamesa plus de 6% à Madrid, à 17,8 euros, se rapprochant du prix de l’offre. Siemens Gamesa valait ainsi 12,1 milliards d’euros.
L’offre détaillée samedi représentait, elle, une prime de 27,7 % par rapport au dernier cours de clôture de Siemens Gamesa le 17 mai, la veille de la confirmation par Siemens Energy de ses intentions sur lesquelles le marché spéculait depuis des mois.
Le bouclage de l’offre doit se faire en seconde partie d’année. Siemens Energy, qui réunit la construction de turbines électriques et la transmission d’énergie, traîne comme un boulet Siemens Gamesa en proie à de mauvaises performances financières.
Des projets repoussés et hausses des coûts ont conduit cette filiale espagnole à multiplier les avertissements sur résultats depuis 2020, ce qui a rejailli sur les résultats de Siemens Energy et son cours de Bourse.
De fait, le redressement va prendre du temps et Siemens Energy s’attend d’ici 3 ans à 300 millions d’euros de synergies annuelles dégagées sur les coûts de production et d’approvisionnements comme de gestion de projets et de clients.