La Serbie signe un protocole d’accord avec UGT Renewables et espère décrocher un contrat pour développer 1 GW d’énergie solaire.
La Serbie espère décrocher un contrat majeur
Le président serbe Aleksandar Vucic a expliqué rechercher un accord avec UGT Renewables pour développer l’énergie solaire en Serbie. Il a souligné son optimisme devant la presse :
« Je pense que nous conclurons le meilleur accord possible pour l’avenir de la Serbie sur un point qui revêt peut-être une importance cruciale pour le développement économique de notre pays et sa réussite dans le cadre de notre agenda vert ».
L’Export-Import Bank of the United States (EXIM) offrira un financement sur 20 ans à Belgrade. Ce financement représentera 85% de la valeur du potentiel accord. La construction des projets devrait durer deux ans à compter de la signature du contrat.
2000 hectares de photovoltaïque
Les centrales solaires devraient se déployer sur un total de 2000 hectares, répartis sur une dizaine de sites. Ces projets vont permettre de réduire les émissions de carbone serbes de 1,9 million de tonnes. Alors que celles-ci montent à 51 millions de tonnes. La production estimée du projet photovoltaïque équivaut donc à 3% de la production actuelle d’électricité, selon M. Vucic.
Ce contrat permettrait de produire plus d’électricité, de purifier l’air, et d’améliorer l’efficacité et la sécurité énergétique du pays. Selon Vucic, le gouvernement serbe est en passe de réformer et moderniser le secteur de l’énergie et les entreprises d’État.
Selon lui, la Serbie n’est « pas prête à renoncer [à ses centrales thermiques au charbon] en trois jours ». La présence d’entreprises américaines dans le pays serait donc une aubaine non seulement sur le plan écologique, mais aussi économique. Le président estime qu’un contrat avec UGT permettra à son pays d’attirer davantage d’investissements.
Cibler des terrains à faible valeur économique
Le directeur financier d’UGT Renewables, Peter Goodall, a déclaré que des entreprises de construction nationales seraient également impliquées. La société collaborera avec les ministères concernés pour choisir des terrains à faible valeur économique pour construire les centrales. Cela permettra de dynamiser certaines régions du pays des Balkans.
La firme américaine a promis d’accorder une grande attention aux impacts du projet sur l’environnement et sur les communautés locales. Selon Goodall, la firme souhaite contribuer à la croissance économique de la Serbie ainsi que de la région.
En outre, l’ambassadeur des États-Unis en Serbie, Anthony Godfrey, a salué la nouvelle loi sur l’utilisation des sources d’énergie renouvelables. Il a affirmé que cette dernière améliorait considérablement les conditions d’investissement dans les énergies vertes. Selon lui, cela se traduira par une baisse des prix pour les consommateurs et un air pur pour tous.
Éviter la taxe sur le CO2 voulue par l’UE
Le projet exemptera la Serbie de la taxe sur le CO2 que l’UE veut mettre en place à ses frontières. Bien que l’introduction de ce mécanisme soit reportée à 2026, le président serbe souhaite déjà trouver des solutions. L’énergie solaire pourrait effectivement permettre d’y faire face.
L’Europe et son Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) vise à fixer une taxe carbone sur les produits importés. L’objectif est de protéger les entreprises européennes, qui devront réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
Un projet qui s’inscrit dans les ambitions énergétiques serbes
La Serbie a annoncé cette année un objectif de 40% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici à 2040. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, le pays disposait d’une capacité photovoltaïque installée de 29 MW fin 2020. Depuis, Belgrade n’a ajouté que 6 MW à son portefeuille solaire.
L’aboutissement du projet photovoltaïque permettrait donc au pays d’espérer atteindre ses ambitions, alors que l’urgence climatique ne cesse de croître.