Le président du Sénégal Diomaye Faye, récemment élu, propose de réviser les contrats miniers et énergétiques hérités. Ces contrats, jugés désavantageux par les nouvelles autorités, concernent principalement l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, attendue pour démarrer cette année. La révision pourrait impacter significativement les revenus estimés à 700 milliards de francs CFA annuellement sur trente ans.
Opinions sectorielles
Les acteurs du secteur énergétique sont préoccupés par l’impact de ces renégociations sur les investissements futurs. Christine Forster de Woodside Energy souligne l’importance de la « sacralité des contrats » pour la stabilité des investissements. En revanche, l’ex-président Macky Sall et plusieurs experts sectoriels contestent la possibilité de renégocier efficacement sans nuire au pays.
Arguments économiques et juridiques
Ibrahima Bachir Dramé, ancien de Petrosen, précise qu’il n’existe pas de clauses de renégociation explicites dans les contrats actuels, bien que des mécanismes de règlement des litiges soient en place. Pour des projets comme le champ de Grand Tortue/Ahmeyim, la coopération avec la Mauritanie est cruciale, rendant toute renégociation complexe.
Renégociations dans un contexte global
Papa Demba Thiam, économiste, argumente que la renégociation des contrats miniers et d’hydrocarbures est une pratique courante dans le monde, souvent réussie en Amérique latine et dans les Caraïbes. Il critique la perception des renégociations comme risquées, la considérant comme un chantage politique envers les pays en développement.
Le débat sur la renégociation survient dans un contexte de crises économiques globales exacerbées par la pandémie de COVID-19 et le conflit en Ukraine, justifiant, selon certains, une renégociation pour s’adapter aux nouvelles réalités économiques. Toutefois, si mal gérée, la renégociation pourrait entraîner des pénalités sévères et des conflits juridiques internationaux.