Le géant français des équipements électriques et des automatismes industriels, Schneider Electric, a clôturé l’année 2024 avec un bénéfice net record, en hausse de 7 % par rapport à l’année précédente. Le groupe a indiqué avoir généré un bénéfice net de 4,27 milliards d’euros, succédant à une année 2023 déjà exceptionnelle. Cette performance résulte principalement de la forte demande dans deux secteurs clés : la gestion de l’énergie et les infrastructures nécessaires aux centres de données, alimentés par la montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA).
Pour l’année 2024, le chiffre d’affaires de Schneider Electric a progressé de 6,3 %, atteignant 38 milliards d’euros. Une part significative de cette croissance provient de la division Gestion de l’énergie, qui a vu ses ventes augmenter de 10,2 %, atteignant 31 milliards d’euros. Les produits et services liés à la gestion énergétique des bâtiments, des infrastructures et des centres de données, qui connaissent une demande croissante, ont largement contribué à cette dynamique. En revanche, l’activité Automatismes industriels a enregistré une baisse de 8,3 %, à 7 milliards d’euros, en raison d’une baisse des volumes et des coûts de production accrus.
Croissance des marchés des centres de données et de l’IA
Le groupe a souligné que la demande pour les centres de données et les infrastructures réseau a été un moteur majeur de sa croissance, notamment dans les derniers mois de l’année. L’essor des applications d’intelligence artificielle, qui nécessite des capacités de calcul accrues, pousse la demande pour des équipements spécialisés. Cette tendance est particulièrement marquée en Amérique du Nord, qui représente 36 % du chiffre d’affaires total de Schneider Electric. En réponse à cette demande croissante, Schneider Electric a renforcé ses capacités avec l’acquisition, en octobre 2024, de Motivair Corporation, spécialisée dans le refroidissement liquide pour les systèmes de calcul haute performance, pour 850 millions de dollars.
Répartition géographique des ventes
Les performances géographiques du groupe ont montré une dynamique forte, notamment aux États-Unis, où les ventes ont progressé de 13,4 %. Le reste du monde a également contribué à la croissance, avec une augmentation de 9,5 %. En revanche, les marchés d’Asie-Pacifique et d’Europe de l’Ouest ont connu une croissance plus modérée.
Le résultat brut d’exploitation (EBITA ajusté) du groupe a atteint 7,1 milliards d’euros, en hausse de 10,5 % par rapport à l’année précédente. Cette performance solide permet à Schneider Electric de viser une croissance organique de l’EBITA ajusté comprise entre 10 % et 15 % pour 2025, avec un objectif de croissance du chiffre d’affaires de 7 % à 10 %.
Perspectives pour 2025
Schneider Electric anticipe une demande soutenue pour ses offres de gestion de l’énergie, notamment dans les secteurs des bâtiments, des centres de données, des infrastructures et des industries. Le groupe table également sur une reprise de la demande dans le secteur manufacturier, après un recul en 2024. Toutefois, il reste vigilant face à l’évolution rapide de l’environnement géopolitique, notamment en raison des taxes douanières imposées par les États-Unis sous l’administration Trump. En réponse à ces incertitudes, Schneider Electric prévoit d’adopter des mesures commerciales flexibles pour maintenir sa rentabilité.
Enfin, le groupe a entamé l’année 2025 dans une dynamique positive, avec un leadership renouvelé après la nomination d’Olivier Blum comme directeur général. Ce dernier a pris ses fonctions suite au limogeage de Peter Herweck, qui a été écarté en raison de divergences stratégiques.