Le parquet fédéral allemand a annoncé avoir fouillé un bateau en janvier dans le cadre de l’enquête sur le sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022. Selon le communiqué, le navire aurait été utilisé pour transporter des engins explosifs qui auraient servi à faire sauter les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique. Les auteurs du sabotage et leurs motifs font l’objet d’une enquête en cours. Les soupçons ne pèsent pas sur les collaborateurs de l’entreprise allemande qui a loué le navire.
Un bateau parti de Rostock avec une équipe de six personnes à bord
D’après des médias tels que l’hebdomadaire Die Zeit, ainsi que les chaînes publiques ARD et SWR, l’enquête aurait permis d’identifier un bateau parti de Rostock, port du nord de l’Allemagne, en septembre avec une équipe de six personnes à bord transportant les explosifs destinés à faire sauter le gazoduc. Le bateau aurait été loué par une société basée en Pologne « appartenant apparemment à deux Ukrainiens », selon les mêmes sources. De faux passeports auraient été utilisés pour la location.
Des pistes mènent à l’Ukraine, mais les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté l’opération
Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté l’opération, souligne l’hebdomadaire Die Zeit. Un « groupe pro-ukrainien » serait à l’origine du sabotage, selon le New York Times, mais sans implication du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le ministre ukrainien de la Défense a affirmé que l’Ukraine n’a pas été impliquée dans ce spectaculaire sabotage qui a durablement coupé les flux de gaz russe vers l’Europe.
Les gazoducs Nord Stream, au cœur des tensions géopolitiques
Depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou en février 2022, les deux gazoducs Nord Stream ont été au cœur de tensions géopolitiques. Moscou a décidé de couper les livraisons de gaz à l’Europe en représailles présumées contre les sanctions occidentales. Le sabotage des gazoducs a encore compliqué la situation, accentuant la dépendance de l’Europe vis-à-vis de Moscou en matière énergétique et renforçant les craintes quant à la sécurité des approvisionnements en gaz. L’enquête sur le sabotage se poursuit et suscite l’inquiétude des acteurs de l’industrie énergétique et de la politique internationale.