Rotterdam pourrait fournir 4,6 millions de tonnes d’hydrogène chaque année à l’Europe d’ici 2030. Ainsi, la ville portuaire s’appuierait sur une production locale et les importations.
Une porte d’entrée majeure en Europe
Rotterdam, avec la mise en place de ce projet, représenterait une part substantielle de l’objectif prévu par l’Union européenne. Bruxelles, dans son programme RePowerEU, souhaite atteindre 20 millions de tonnes de production et d’importations d’hydrogène d’ici 2030. En outre, ce projet contribuerait à réduire les émissions de dioxyde de carbone de 46 millions de tonnes par an.
Rotterdam réceptionnera l’hydrogène fabriqué en Amérique latine ou en Australie puis le distribuera en Europe. Le coût de production d’hydrogène renouvelable varie de $11,48/kg aux Pays-Bas contre $2,91/kg en Australie Occidentale. Sur les 4,6 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable, transitant par la ville portuaire, 4 millions proviendront des importations.
De multiples projets
Le port de Rotterdam annonce la signature d »accords-cadres d’importation avec différents pays comme l’Australie, le Canada, Oman… Les autorités portuaires se rapprochent de la société énergétique africaine Chariot pour importer de l’hydrogène depuis la Mauritanie. De plus, une étude de faisabilité est en cours pour importer de l’hydrogène d’Islande d’ici 2030.
Il existe également des projets de pipeline d’hydrogène pour relier le port à des centres industriels européens. Par ailleurs, plusieurs entreprises disposent de projets d’hydrogène électrolytique entre 2024 et 2026, en liaison avec l’éolien offshore. La production envisagée représente 2,5 GW de capacité d’électrolyse produisant 250 000 tonnes d’hydrogène renouvelable par an, d’ici 2030.
Un marché viable
Rotterdam identifie deux conditions préalables pour stimuler l’économie européenne de l’hydrogène. L’instauration d’un système de certification de l’hydrogène est nécessaire comme le comblement de l’écart financier entre hydrogène renouvelable et carboné. Des solutions sont à l’étude pour la mise en œuvre du transport de l’hydrogène liquide.
Les usines de liquéfaction existantes consomment près de 36 % de l’énergie contenue dans l’hydrogène. Ce taux peut descendre à 15 % par l’ingénierie et en augmentant la taille des usines pour réaliser des économies d’échelle. Concernant le stockage, des solutions existent aux États-Unis avec une sphère de 4 300 m3 et au Japon pour 11 200 m3.