Le géant pétrolier russe Rosneft a annoncé mercredi son intention d’augmenter ses parts dans une raffinerie allemande, signe des projets à long terme du secteur russe des hydrocarbures en Europe en dépit de préoccupations environnementales croissantes.
Rosneft détiendra 92% des parts de la raffinerie PCK
Le site de Schwedt dit produire 12 millions de tonnes de pétrole raffiné par an et assurer 90% de l’approvisionnement de la région et de la capitale, Berlin, en carburants.
Cet achat « témoigne de l’importance stratégique du marché allemand pour Rosneft », a déclaré dans le communiqué le patron du groupe Igor Setchine. « L’entreprise construit des relations de long terme avec ses partenaires allemands. »
Rosneft a indiqué vouloir mettre en place des « projets bas carbone, compte tenu de l’agenda environnemental actuel de l’Union européenne (UE) » dans cette raffinerie qui prévoit déjà la production d’hydrogène vert.
Du carburant d’aviation durable
La raffinerie, qui fournit en kérosène le nouvel aéroport Willy Brandt de Berlin, pourrait également produire du « carburant d’aviation durable », a ajouté M. Setchine, sans fournir plus de détails.
Les préoccupations environnementales ont fait une apparition tardive dans les stratégies des principaux groupes énergétiques de Russie, vitaux pour l’économie du pays.
Ces récents efforts ont été suscités notamment par le projet de taxe carbone aux frontières de l’UE, qui est le client principal des hydrocarbures russes. Cette mesure pourrait avoir de sérieuses conséquences économiques pour la Russie.
Pour parer à cette éventualité, certains groupes, tel que le géant de l’aluminium Rusal, ont rassemblé leurs actifs les plus « sales » dans une société à part, afin de devenir moins polluants et de répondre aux exigences occidentales.