Rosatom Résilie un Contrat avec IC Ictas

Erdogan et Poutine se sont rencontrés afin de renforcer la coopération économique et énergétique entre la Turquie et la Russie. Toutefois, cette rencontre intervient dans un contexte particulier. Rosatom dénonce IC Ictas, accusée de "nombreuses violations", et résilie le contrat.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Rosatom accuse IC Ictas d’avoir commis de « nombreuses violations » dans la construction d’une centrale nucléaire de 20 milliards de dollars en Turquie. De ce fait, la société russe résilie le contrat avec son partenaire turc.

Néanmoins, la centrale nucléaire de Rosatom, Akkuyu Nukleer, a annoncé la signature d’un accord avec TSM Enerji pour gérer les travaux de construction restants à l’usine. Cet accord vise à prendre le relais après la fin du contrat avec IC Ictas.

À ce même moment, le spécialiste du nucléaire russe, Rosatom annonce la résiliation du contrat avec IC Ictas en raison de multiples violations. Cette annonce intervient quelques heures avant la rencontre entre Poutine et Erdogan, à Sotchi en Russie.

Suite à cela, IC Ictas déclare lancer une contestation judiciaire concernant la résiliation de l’accord. D’après l’entreprise, cet accord est crucial pour les besoins énergétiques de la Turquie. Par conséquent, sa résiliation est susceptible d’entraîner des retards avec de lourdes conséquences.

Un projet crucial pour la Turquie

La centrale nucléaire d’Akkuyu Nukleer est un projet russo-turque situé à Akkuyu, dans le sud de la Turquie. Estimée à 20 milliards de dollars, la centrale prévoit de construire quatre réacteurs de 1.200 MW sur le site. À ce jour, cette centrale représente le plus gros investissement de la Turquie.

En avril 2018, commence la construction de l’unité 1, puis de l’unité 2 en avril 2020 et enfin, de l’unité 3 en mars 2021. Concernant l’unité 4, sa construction vient de commencer ce 21 juillet.

En outre, Ankara souhaite mettre en place le premier réacteur de la centrale de 4.800 MW avant 2023. Pour rappel, les élections présidentielles et législatives du pays se déroulent la même année où la République turque célébrera le centenaire de sa fondation.

La finalité du projet est de pouvoir produire jusqu’à 10% de l’électricité de la Turquie, lors de la mise en service des quatre réacteurs.

Dans un communiqué, le ministre turc de l’énergie et des ressources naturelles, Fatih Donmez, déclare:

« Des milliers d’employés sur le terrain font un grand effort pour s’assurer que le plus grand projet de Turquie progresse conformément aux objectifs. »

Par ailleurs, l’exploitation de la centrale nucléaire d’Akkuyu représente un chiffre d’affaires estimé à environ 6 milliards de dollars. Outre les revenus bénéfiques, le projet développera considérablement la technologie nationale et les capacités de production de l’énergie nucléaire. De même, les sous-secteurs bénéficieront également de ce cercle vertueux.

Les motifs du différend entre Rosatom et IC Istac

IC Istac accuse Rosatom d’écarter les entreprises turques du projet de centrale nucléaire d’Akkuyu. Il estime que cette résiliation unilatérale est un « acte illégal. »

D’après une déclaration d’IC Istac, 7.000 employés ont été mis en congé payé obligatoire. De plus, la résiliation a entraîné l’arrêt immédiat des travaux dans le cadre du projet.

De ce fait, l’entreprise turque compte bien poursuivre le géant russe en justice. Elle prévoit donc une action devant un tribunal d’arbitrage à Londres et une autre en Turquie.

Dans un communiqué, Rosatom commente:

« Lors de l’exécution du contrat, IC Ictas a commis de nombreuses violations affectant la qualité et le calendrier des travaux (…) Pour cette raison, la direction du projet a décidé de résilier le contrat. »

Une ingérence russe via Rosatom?

TSM Enerji s’impose comme le nouveau partenaire « turc » dans le cadre du projet avec Rosatom. La société russe conteste les accusations d’écarter les acteurs turcs dans le projet. Toutefois, le registre du commerce turc indique que l’entreprise appartient à trois sociétés basées en Russie.

Dans un communiqué, Akkuyu Nukleer explique:

« Tous les travaux sous-traités en cours seront transférés à TSM […]. De nouveaux contrats similaires seront signés entre TSM et les sous-traitants. »

Le communiqué assure que les travaux se termineront à des dates convenues au préalable, tout en assurant le salaire des travailleurs. Néanmoins, ce communiqué n’explique pas les causes précises de la résiliation de l’accord avec IC Ictas.

De plus, Rosatom justifie ce nouveau partenaire par la nécessité de posséder « des compétences spécialisées » pour opérer à un « rythme intense ». Elle assure vouloir « un travail de qualité respectant les délais de construction et d’installation ».

En outre, ce différend fait l’objet de fortes critiques de la de la part des représentants de l’opposition turque et dans les médias nationaux. Ces derniers accusent la Russie de vouloir prendre le contrôle de la centrale électrique.

Yeni Akit, l’ingénieur et directeur adjoint de la préparation de la production à la centrale nucléaire d’Akkuyu, Levent Senoglu, déclare:

« C’est très triste pour le projet Akkuyu d’en arriver à ce stade de ce processus où tout le travail s’est accéléré, la quatrième unité a commencé et tous les travaux sont entrés dans le cours final. Nous sommes sérieusement préoccupés à la fois par nos droits et par l’avenir du projet. »

Ce dernier indique que le personnel turc représente 17.000-18.000 sur un effectif de plus de 20.000 personnes travaillant à la centrale nucléaire. À noter, on compte 10.000 employés qui ont été transférés dans la nouvelle société, après licenciement.

Le ministère turc comme médiateur

En somme, Fatih Donmez commente:

« Notre ministère a pris les initiatives nécessaires pour résoudre le différend entre les parties. Notre priorité est de veiller à ce que tous les entrepreneurs et employés qui ont servi sur le chantier depuis le début du projet ne doivent subir aucun grief et que le projet soit mis en service à temps. »

Ce rôle de médiateur est d’autant plus important que le projet est déterminant pour l’économie turque. En respectant les normes de sécurité les plus élevées, ce projet permet le transfert de technologie nucléaire à la Turquie. De plus, elle permet de former une industrie nationale à l’énergie nucléaire.

Le ministère précise:

« Dans ce contexte, 317 étudiants ont été envoyés en Russie pour une formation à l’énergie nucléaire jusqu’à présent, afin de former nos ingénieurs qui ont les connaissances et l’expérience nécessaires pour établir et exploiter les futures centrales nucléaires de la Turquie. Jusqu’à présent, 263 ingénieurs ont terminé leur formation et ont commencé à travailler à Akkuyu et 54 poursuivent leur formation en Russie. »

Ainsi, Ankara souhaite que ce différend se termine pour préserver ses relations privilégiées avec la Russie. Cependant, la collaboration est loin de se terminer. D’après Erdogan, la Turquie envisage de construire deux autres usines avec la Russie.

 

Illustration par Muhammed Sallah

Enveniam devient intégrateur principal du projet d’enrichissement laser de LIST Technologies

L’américain Enveniam a conclu un accord avec LIS Technologies Inc. pour piloter la conception et la construction d’une nouvelle installation d’enrichissement d’uranium par laser sur le sol américain.

Newcleo envisage de transférer 16 md€ de projets nucléaires du Royaume-Uni vers les États-Unis

Face à des délais d’autorisation plus courts, plusieurs entreprises européennes du nucléaire, dont Newcleo, Orano et Urenco, envisagent de relocaliser leurs investissements industriels stratégiques vers les États-Unis.

Des industriels suédois injectent €36,4mn dans les futurs réacteurs nucléaires de Vattenfall

Un consortium mené par des géants suédois comme ABB, SSAB et Volvo va investir 400 millions de couronnes pour soutenir le développement de petits réacteurs modulaires nucléaires dans le cadre d’un partenariat stratégique avec Vattenfall.
en_1140101145540

L’Inde et la Russie renforcent leur coopération nucléaire avec de nouveaux projets

La Russie et l’Inde préparent un accord élargi pour la construction de réacteurs VVER-1200 et de centrales nucléaires modulaires, tout en accélérant les travaux sur le site stratégique de Kudankulam.

La coentreprise Fusion Fuel Cycles lance la construction du site expérimental UNITY-2

Fusion Fuel Cycles a entamé les travaux de son installation UNITY-2, un banc d’essai unique destiné à valider le cycle complet du combustible tritium en conditions de fusion, marquant une étape clé pour l’énergie de fusion.

Framatome installe une ligne pilote pour le combustible nucléaire TRISO en France

Framatome va produire du combustible TRISO à Romans-sur-Isère dans le cadre d’un projet pilote destiné aux réacteurs nucléaires avancés, en partenariat avec des acteurs comme Blue Capsule Technology.
en_1140991126540

La Suède lève l’interdiction d’extraction d’uranium à partir de janvier 2026

Le parlement suédois a approuvé une réforme majeure autorisant l’extraction d’uranium sur son territoire, ouvrant la voie à une réévaluation économique des projets miniers contenant ce minerai stratégique.

L’unité 2 de Koeberg obtient une prolongation de 20 ans d’exploitation nucléaire

Le régulateur sud-africain a autorisé l’unité 2 de la centrale de Koeberg à fonctionner jusqu’en 2045, après des travaux de maintenance et une évaluation de sûreté de long terme.

Orano récupère son représentant au Niger dans un contexte de tensions nucléaires croissantes

Le groupe nucléaire Orano a confirmé la libération de son représentant au Niger, détenu depuis mai, alors que les tensions entre la junte nigérienne et l’entreprise française restent vives autour du contrôle des gisements d’uranium.
en_1140661143540

EDF mise sur le numérique pour soutenir la relance du nucléaire français

EDF lance une plateforme numérique souveraine pour sécuriser les échanges de données entre les acteurs du nucléaire, dans le but d’accélérer la construction des futurs réacteurs EPR2.

ONE Nuclear dévoile sa stratégie avant son entrée en bourse prévue en 2026

ONE Nuclear Energy publie une présentation virtuelle à destination des investisseurs détaillant sa vision industrielle, en amont de sa fusion avec Hennessy Capital Investment Corp. VII attendue au premier semestre 2026.

Le soutien au nucléaire progresse aux États-Unis, dopé par la reconversion des centrales à charbon

Une majorité d’Américains soutient désormais l’énergie nucléaire, avec une adhésion marquée à la reconversion des centrales à charbon en sites nucléaires et un appui croissant à la recherche publique sur les technologies du secteur.
en_1140661153540

Alfa Laval renforce son partenariat avec EDF pour six nouveaux réacteurs EPR2

Alfa Laval étend sa coopération avec EDF afin de fournir des échangeurs thermiques aux projets EPR2 sur trois sites nucléaires, consolidant ainsi sa position dans la filière nucléaire française.

Hadron Energy anticipe la conformité nucléaire avant sa fusion à $1.2bn

Hadron Energy formalise son plan réglementaire avec les autorités américaines du nucléaire civil avant sa fusion à $1.2bn avec GigCapital7, misant sur une stratégie de conformité anticipée pour accélérer la mise sur le marché de son micro-réacteur.

L’AIEA alerte sur l’accès restreint au site nucléaire iranien depuis les frappes de juin

L’Agence internationale de l’énergie atomique déplore le blocage persistant des inspections sur plusieurs installations nucléaires iraniennes endommagées, où se trouvent encore des stocks d’uranium enrichi à des niveaux élevés.
en_1140551192540

Orano déploie un robot humanoïde à Melox pour assister ses équipes nucléaires

Orano teste durant quatre mois un robot doté d’intelligence artificielle sur son site de Melox afin d’évaluer ses capacités d’assistance dans des opérations industrielles sensibles et répétitives.

EDF finalise le financement de Sizewell C avec deux prêts publics majeurs

Le projet britannique Sizewell C franchit une étape clé avec un financement consolidé par EDF incluant un prêt garanti par Bpifrance et un soutien du National Wealth Fund, pour un coût total estimé à GBP38bn ($48.19bn).

NGE et Sade remportent un contrat clé pour les réseaux de refroidissement des réacteurs EPR2

NGE, via sa filiale Sade, a décroché un contrat pour la réalisation des réseaux de Système d'Eau de Circulation (SEC) de six réacteurs EPR2 en France, un projet stratégique pour la sûreté nucléaire et l'innovation industrielle.
en_114041132540-2

Constellation explore le doublement de la capacité nucléaire de Calvert Cliffs

Constellation prévoit d’augmenter la capacité nucléaire de Calvert Cliffs dans le Maryland, avec des projets visant à répondre à l'augmentation de la demande énergétique et à soutenir la croissance économique de l’État.

EDF obtient le feu vert pour le démantèlement de Hinkley Point B

L'Office for Nuclear Regulation (ONR) a accordé à EDF Energy l'autorisation officielle de démanteler la centrale nucléaire de Hinkley Point B, dans le Somerset, après la fin de son exploitation en août 2022.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.