Revers et retours en grâce du nucléaire dans le monde

La production nucléaire mondiale génère 10% de l'électricité et certains pays comme la Chine et la Russie ont lancé de nouveaux chantiers, mais de nombreux défis restent à surmonter, notamment la gestion des déchets radioactifs.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Au moment où l’Allemagne tourne la page du nucléaire, d’autres pays s’intéressent à cette énergie, invoquant des besoins énergétiques et y voyant un atout climatique, mais ce regain d’intérêt reste à concrétiser. Etat des lieux du recours à l’atome dans le monde. Coup de frein post-Fukushima.

L’énergie nucléaire génère aujourd’hui 10% de l’électricité mondiale, dans 31 pays (hors Allemagne), selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). L’atome a connu un coup de frein avec l’accident de la centrale de Fukushima au Japon en 2011. L’Allemagne et la Suisse décident alors son abandon, plus ou moins progressif, la Chine ralentit son faramineux programme. L’Italie avait voté pour la sortie du nucléaire par référendum dès 1987 après Tchernobyl. Globalement, le monde est passé de 441 réacteurs en fonctionnement en 2002, son maximum, à 422 à fin 2022, recense l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

La production nucléaire totale a retrouvé en 2021 son plus haut niveau, mais la suite est incertaine: le parc vieillit et le nombre de chantiers lancés chaque année – 10 en 2022, dont la moitié en Chine – est loin du rythme des années 70-80. La seule année 1976 avait vu le lancement de 44 constructions.

Champions historiques

Les Etats-Unis restent la première puissance nucléaire civile, avec 92 réacteurs. Leur âge moyen croît (42 ans) et seuls deux sont en construction. Mais Joe Biden y croit pour atteindre en 2035 100% d’électricité « propre » et le gouvernement compte soutenir la filière. La France, avec 56 réacteurs (37 ans d’âge moyen), reste elle le pays le plus nucléarisé par habitant. Après avoir décidé de réduire la voilure, elle s’oriente désormais vers un nouveau programme de six voire 14 réacteurs, le premier étant mis en service à horizon 2035-2037.

Dans l’intervalle, l’électricien national EDF devra achever en Normandie son réacteur de nouvelle génération EPR, dont le chantier accuse 12 ans de retard. La Grande-Bretagne, autre pionnier, a neuf réacteurs dont beaucoup approchent leur fin de vie. Elle projette d’en construire huit d’ici 2050 mais la seule centrale en construction, Hinkley Point C, a vu ses coûts s’envoler.

Deux grands pays actifs

Aujourd’hui, les vrais superactifs du nucléaire civil sont la Chine à domicile et la Russie à l’export. Depuis trois ans, sur les 25 chantiers lancés dans le monde (première coulée du béton du réacteur), tous se trouvent soit en Chine, soit hors de Chine mais portés par l’industrie russe, analyse le World Nuclear Industry Status Report (WNISR), rapport d’experts indépendants basé sur des données publiques.

La Chine enchaîne les inaugurations et surpasse désormais la France avec 57 unités. Mêlant technologies russe, française, américaine, canadienne… elle se limite cependant à des projets nationaux, ou avec le Pakistan. En revanche, la Russie domine le marché international, avec 25 réacteurs en chantier: 5 en Russie et 20 dans d’autres pays (Bangladesh, Belarus, Chine, Egypte, Inde, Iran, Slovaquie et Turquie). Ces chantiers ont démarré dans les années 2000, 2015 ou encore 2018, l’égyptien en 2022. « Ce qui est nouveau, c’est l’arrivée de pays qui jusqu’ici n’avaient pas de nucléaire: Bangladesh, Egypte… », note Mycle Schneider, auteur principal du WNISR, qui voit là une stratégie russe pour « créer des interdépendances à long terme ».

Regain d’intérêt, à concrétiser

Sur fond de crise énergétique, liée en partie à la guerre en Ukraine, d’autres pays expriment un intérêt renouvelé pour l’atome. La Belgique, qui a choisi en 2003 d’arrêter le nucléaire, veut prolonger de dix ans deux réacteurs. Le Japon lui-même a lancé une réflexion sur la construction éventuelle de nouveaux réacteurs, mais la tâche du redémarrage même des réacteurs existants est compliquée et l’opinion réticente.

Pour la Pologne, la République tchèque ou l’Inde, il s’agit de réduire leur dépendance au charbon. D’autres encore comme la Suède ou les Pays-Bas ont exprimé leur intérêt pour le nucléaire.

Dans ce contexte, l’AIEA a relevé en 2022 ses projections pour la seconde année consécutive, anticipant jusqu’à plus du doublement de la puissance nucléaire mondiale installée d’ici à 2050. Mais « pour y parvenir, il faut surmonter de nombreux défis », ajoute l’Agence, qui cite « l’harmonisation réglementaire et industrielle » et la nécessité de « progrès dans la gestion des déchets radioactifs de haute activité ».

En raison de son coût et de ses risques, des pays restent résolument contre le nucléaire, jusqu’en Nouvelle-Zélande. Et ces divergences se retrouvent au sein de l’Union européenne, dans les vifs débats à Bruxelles sur le soutien à cette énergie.

Framatome livre ses premiers assemblages de combustible nucléaire pour Barakah

Framatome a achevé la fabrication des premiers assemblages de combustible nucléaire destinés à la centrale de Barakah, marquant une étape clé dans l’accord de fourniture signé avec l’Emirates Nuclear Energy Company en juillet.

Le Royaume-Uni engage une refonte radicale de sa régulation nucléaire

Un rapport commandé par le gouvernement britannique propose 47 mesures pour simplifier la régulation nucléaire, réduire les coûts de démantèlement et accélérer la livraison des projets civils et militaires.

Le deuxième réacteur de Zhangzhou injecte ses premiers kilowattheures sur le réseau

Le réacteur Hualong One de la centrale nucléaire de Zhangzhou a été raccordé au réseau, marquant une étape majeure dans le déploiement du programme nucléaire civil chinois en cours d’expansion.
en_11402411128540

Rosatom obtient l’autorisation de produire des composants de SMR en impression 3D

Le groupe nucléaire public russe Rosatom a validé la fabrication additive de pièces pour ses petits réacteurs modulaires, marquant une première industrielle pour l’équipement des centrales SMR RITM-200.

Maritime Fusion lève $4.5mn pour alimenter les navires grâce à l’énergie de fusion

La start-up californienne Maritime Fusion, soutenue par Y Combinator et Trucks VC, mise sur une approche décentralisée de la fusion pour conquérir le marché maritime et les applications hors réseau.

Bayridge Resources acquiert 51 % du projet d’uranium de Baker Lake au Nunavut

Bayridge Resources sécurise une participation majoritaire dans un projet d’uranium avancé au Canada, renforçant ainsi sa présence stratégique dans une région géologiquement prometteuse.
en_1140241125540

Plus de 15 000 tonnes de béton recyclé de Sizewell A réinjectées à Sizewell C

Un volume important de béton issu du démantèlement de la centrale nucléaire Sizewell A est transféré pour soutenir les fondations du projet Sizewell C, dans le cadre d’un accord entre acteurs du nucléaire britannique.

KEPCO et ENEC renforcent leur alliance autour du nucléaire et de l’intelligence artificielle

Le groupe coréen KEPCO et la société émiratie ENEC ont signé deux protocoles d’accord visant à étendre leur coopération dans le nucléaire civil, l’intelligence artificielle et les technologies numériques à destination de nouveaux marchés internationaux.

L’armée américaine sélectionne neuf sites pour accueillir ses futurs microréacteurs nucléaires

Le programme Janus prévoit le déploiement progressif de microcentrales nucléaires sur neuf bases militaires pour renforcer l’autonomie énergétique des installations critiques du Département de l’armée des États-Unis.
en_11402020201138540

Lightbridge lance les essais d’irradiation de son alliage combustible aux États-Unis

L’Idaho National Laboratory a démarré les tests d’irradiation sur des échantillons d’uranium-zirconium de Lightbridge dans son réacteur expérimental, étape clé pour la validation industrielle du combustible nucléaire avancé.

NexGen entame les audiences fédérales finales pour le projet nucléaire Rook I

NexGen Energy a ouvert les audiences de la Commission canadienne de sûreté nucléaire pour l’approbation finale de son projet d’uranium Rook I, après plus de six années de processus réglementaire.

Oklo signe un contrat avec Siemens Energy pour le système de conversion de l’Aurora

Oklo a conclu un accord contraignant avec Siemens Energy pour accélérer la fabrication du système de conversion d’énergie de sa première centrale nucléaire avancée aux États-Unis.
en_114020201134540

Nouveau revers pour TEPCO à Kashiwazaki-Kariwa à 48h d’un feu vert politique crucial

Un incident de gestion de documents de sécurité à la centrale nucléaire relance les doutes sur TEPCO alors qu’une décision décisive sur le redémarrage des réacteurs 6 et 7 est attendue à Niigata.

Washington scelle un accord nucléaire civil avec Riyad sous haute tension politique

Un accord initial de coopération nucléaire civile a été signé entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, suscitant des appels du Congrès américain à des garanties strictes pour éviter une course à l’armement au Moyen-Orient.

CGN active Zhaoyuan pour contourner les restrictions américaines et sécuriser ses réacteurs Hualong One

Le lancement du chantier nucléaire de Zhaoyuan ancre le modèle Hualong One dans l’intérieur chinois, illustrant la stratégie de normalisation réglementaire de Pékin face aux restrictions technologiques occidentales.
en_114019191132540

TRISO-X lance la construction verticale de son usine de combustible nucléaire avancé au Tennessee

TRISO-X entame la construction hors-sol de la première installation dédiée à la fabrication de combustible pour petits réacteurs modulaires aux États-Unis, marquant une étape industrielle clé dans le déploiement du Xe-100.

Le concept nucléaire d’Allseas pourrait injecter EUR130bn dans l’économie néerlandaise d’ici 2050

Un rapport stratégique révèle le potentiel industriel et énergétique du petit réacteur modulaire offshore développé par Allseas, qui pourrait créer jusqu’à 40 000 emplois et réduire les investissements dans le réseau électrique.

Le Japon autorise un redémarrage partiel de la centrale nucléaire Kashiwazaki-Kariwa

Le gouverneur de Niigata s’apprête à donner son feu vert au redémarrage d’un réacteur de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, inactive depuis l’accident de Fukushima, relançant ainsi un actif stratégique pour le secteur énergétique japonais.
en_114019191128540

Aecon s’associe à Norsk Kjernekraft pour développer des réacteurs SMR en Norvège

Le Canadien Aecon et le développeur privé Norsk Kjernekraft ont signé un accord stratégique visant le déploiement de réacteurs modulaires compacts BWRX-300 sur plusieurs sites potentiels en Norvège.

L’Afrique du Sud relance le projet PBMR avec un transfert stratégique à Necsa

Le gouvernement sud-africain a acté la sortie du réacteur modulaire PBMR de son inactivité, lançant un programme public de relance et transférant l’actif nucléaire stratégique d’Eskom à Necsa.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.