Le projet ITER, qui représente une avancée majeure dans le domaine de la fusion nucléaire, fait face à des défis considérables. Prévu initialement pour débuter ses opérations en 2025, le projet accuse désormais un retard d’au moins huit ans, avec une première étape cruciale reportée à 2033. Ce retard s’accompagne d’un surcoût estimé à environ 5 milliards d’euros, portant le coût total engagé à une fourchette entre 20 et 40 milliards d’euros. Outre-Atlantique, les États-Unis accélèrent leur programme de recherche sur le fusion nucléaire.
Problèmes de Fabrication et Révisions Budgétaires
En 2022, des défauts de fabrication ont été découverts sur des composants essentiels du réacteur, entraînant la nécessité d’un réévaluation complète du calendrier et du budget. Pietro Barabaschi, directeur général d’ITER, a été chargé de cette révision par les sept membres participants : la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, l’Inde, le Japon, l’Union européenne et la Russie. La nouvelle feuille de route, présentée en juin 2024, prévoit que la production du « premier plasma » de matière, étape indispensable à la fusion, est désormais repoussée à 2033.
Implications pour la Fusion Nucléaire
La fusion nucléaire, qui diffère de la fission utilisée dans les centrales actuelles, vise à reproduire les réactions nucléaires du Soleil, promettant une source d’énergie sûre et sans déchets. Cependant, les retards d’ITER interviennent alors que de nombreux laboratoires universitaires et start-up avancent rapidement dans ce domaine. Néanmoins, Pietro Barabaschi reste optimiste quant au rôle central d’ITER dans cette course à la fusion.
Impact sur le Secteur Privé et Public
Lors du dernier sommet du G7 en Italie, mi-juin 2024, les membres ont réaffirmé l’importance de la fusion nucléaire dans la lutte contre le changement climatique. Ils ont également encouragé la collaboration internationale pour accélérer le développement de centrales à fusion, afin d’attirer davantage d’investissements privés et d’impliquer le public. ITER répond à cet appel en organisant des groupes de travail avec des acteurs privés et en accueillant de nouveaux investisseurs.
Perspectives Futures
Malgré les défis, les objectifs fondamentaux d’ITER demeurent inchangés : démontrer l’intégration de systèmes pour une fusion à l’échelle industrielle. Cependant, comme le souligne M. Barabaschi, la fusion nucléaire ne doit pas être vue comme la solution unique aux problèmes climatiques. Il est crucial de diversifier les sources d’énergie alternatives en attendant que la fusion puisse jouer un rôle significatif dans la production énergétique mondiale.
Ces retards et surcoûts illustrent les défis complexes associés au développement de technologies énergétiques révolutionnaires. ITER continue de représenter un effort international ambitieux pour exploiter une nouvelle source d’énergie potentiellement inépuisable et sûre, malgré les obstacles rencontrés.