Le EIG américain est en discussion avec Repsol. Les discussions ont pour objet un rachat éventuel d’une partie des activités fossiles de la firme espagnole. Cela concerne notamment les secteurs de production et d’exportation de pétrole et de gaz. Le fond américain veut acquérir 25% des activités en amont de Repsol. Par ailleurs, l’argent du rachat doit servir à financer des projets dans les énergies renouvelables. Notamment des projets solaires et éoliens.
Un accord entre le EIG américain et Repsol
Il n’y a pas de valeur annoncée pour l’instant. Des analystes estiment la valeur de ces activités en amont entre 14 et 18 milliards d’euros dettes incluses. Les deux firmes ont entamé les discussions suite à une offre faite par le EIG américain sans invitation de Repsol. Les pourparlers étant secrets, aucune source n’a voulu être identifiée. Néanmoins, les sources déclarent que les discussions peuvent prendre des mois. De plus, il n’est pas sûr que ces discussions arrivent à un accord.
La nouvelle a catapulté les actions Repsol à un sommet de 14 ans à 1256 GMT. L’action a progressé de 3 %, surpassant la hausse de 0,4 % de l’indice pétrolier et gazier plus large de l’Europe.
Un accord donnerait à Repsol les fonds nécessaires pour aider à réaliser les plans visant à plus que doubler la capacité de production d’électricité à faible émission de carbone d’ici 2025. Ce qui correspond à 7,5 gigawatts (GW). Un gigawatt est à peu près la production d’une centrale nucléaire.
L’analyste Redburn déclare à ses clients :
« La vente d’une participation dans l’activité amont permettrait à Repsol de cristalliser la valeur à un point culminant du cycle ».
Cette déclaration intervient après que l’invasion de l’Ukraine par la Russie ait fait grimper les prix du pétrole et du gaz. Ce qui a augmenté les revenus pour les producteurs.
Ils ajoutent :
« Pour qu’EIG réalise réellement cette valeur, nous pensons qu’il devrait y avoir une certaine forme d’engagement pour la gérer en espèces et distribuer les flux de trésorerie disponibles aux actionnaires. Cette discipline du capital imposé serait également positive pour les actionnaires de Repsol à notre avis ».
Repsol veut passer au renouvelable
Un accord pas encore signé
Comme d’autres sociétés pétrolières, la division amont de Repsol a une structure complexe avec plus de 100 unités individuelles, selon son rapport annuel de 2021. Pour rationaliser ses opérations, elle a vendu des participations dans des entreprises d’exploration dans plusieurs pays et ses actifs russes à Gazprom Neft en janvier.
Le EIG de Washington est spécialisé dans les investissements privés dans l’énergie et les infrastructures connexes. Elle a dirigé un consortium qui a dépensé 12,4 milliards de dollars sur une participation de 49 % dans des pipelines appartenant au géant pétrolier Saudi Aramco l’année dernière.
Repsol a déclaré au régulateur espagnol qu’il analysait diverses opportunités et propositions pour son unité d’exploration et de production. Néanmoins, il ajoute qu’aucune décision n’est prise.
Repsol a été l’un des premiers producteurs mondiaux de pétrole et de gaz à s’engager à ce que, d’ici 2050, ses produits n’émettent pas plus de carbone qu’ils ne pourraient être absorbés. Ces émissions doivent être absorbées par des puits naturels comme les forêts ou des systèmes artificiels comme le captage du carbone.
La volonté de Repsol de passer dans le secteur renouvelable
La société a déclaré qu’elle dépensera plus d’un tiers des 19,3 milliards d’euros qu’elle prévoit d’investir d’ici 2025 dans des projets à faible émission de carbone. Ces projets sont notamment des énergies renouvelables. Ils peuvent être aussi dans la production d’hydrogène sans créer d’émissions contribuant au réchauffement de la planète.
En ce qui concerne le pétrole et le gaz, elle s’est engagée à privilégier les projets à faible intensité de carbone qui seront réalisés pendant une période plus courte.
Les principaux sites de production de pétrole et de gaz de Repsol sont en Amérique du Nord, en Bolivie, en Colombie, au Venezuela, à Trinité-et-Tobago, au Brésil et en Libye. Elle produit plus de gaz naturel que le pétrole. Aussi, le gaz représente 70 % de ses réserves prouvées.
L’activité en amont de Repsol entraîne des coûts de production plus élevés que ceux de ses concurrents, avec des revenus par baril plus faibles. Mais elle présente l’un des ratios de remplacement des réserves biologiques les plus élevés de l’industrie, selon les analystes. L’entreprise prévoit de produire en moyenne 585 000 barils d’équivalent pétrole par jour en 2022.
Enfin, ces discussions montrent l’importance que prend le secteur renouvelable. Néanmoins, elles montrent encore la pérennité des activités fossiles. En outre, le pétrole et le gaz servent toujours et rapportent beaucoup. La guerre en Ukraine a fait monter leurs prix. Ce qui les rend beaucoup plus rentables. Toutefois, de nombreux acteurs du secteur entendent développer leurs activités renouvelables à l’image de Repsol. Si cet accord est intéressant, rien ne dit qu’il verra le jour. Il pourrait néanmoins rester un bon moyen pour Repsol de diversifier ses activités.