Renationaliser EDF, avant l’étape suivante

Le gouvernement doit annoncer son plan pour renationaliser le groupe à 100%, première étape seulement d’un vaste chantier de réformes

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Quel sort pour EDF ? Le gouvernement doit annoncer d’ici mardi son plan pour renationaliser le groupe à 100%, première étape seulement d’un vaste chantier de réformes pour le géant de l’électricité, surendetté et confronté à d’énormes paris industriels.

Nationaliser : pour quoi faire ?

Que l’État passe de 84% du capital, comme aujourd’hui, à 100%, quelle différence cela fait-il ?

D’abord, cela permettrait à EDF, très endetté, de se financer et d’emprunter à coût modéré. Sur fond de difficultés de production du parc nucléaire, l’agence S&P a menacé fin mai de dégrader encore sa note de solvabilité.

Or le groupe va avoir très vite de forts besoins d’investissement, dans les renouvelables mais aussi pour son “nouveau nucléaire” (au moins six réacteurs EPR, voire quatorze, si l’État suit l’intention annoncée par Emmanuel Macron).

“Nationaliser peut rassurer les investisseurs, qui ont besoin de vision à long terme”, dit Christophe Bonnery, président de l’Association des économistes de l’énergie (AEE).

Surtout, “le scénario le plus probable est la remise en route” d’un plan de réorganisation d’EDF, “ce qui sera plus simple avec un EDF nationalisé”, explique Julien Teddé, directeur général d’Opéra Énergie.

“Cela permet aussi de ne pas léser les intérêts des actionnaires minoritaires, qui ne pourront plus reprocher d’éventuelles décisions défavorables”.

Comment nationaliser ?

Deux options se présentent : la loi ou l’OPA (offre publique d’achat) dite simplifiée, puisque l’État détient plus de 50% d’EDF.

La France n’a pas voté de loi de nationalisation depuis 1981. Celle-ci vise à exproprier les actionnaires minoritaires, contre une “juste et préalable” indemnité. L’État ne peut fixer n’importe quel prix et il doit démontrer l’existence d’un intérêt public supérieur.

Le gouvernement devra présenter un projet de loi, qui suivra la navette parlementaire. Le Conseil constitutionnel veillera au grain.

La seconde option est l’OPA et la procédure suit alors les règles de l’Autorité des marchés financiers (AMF), notamment sur la fixation du prix de rachat des actions.

D’abord l’État communique son intention, avec un prix. Le conseil d’administration d’EDF donne sa recommandation aux actionnaires. L’AMF publie le calendrier de l’offre, avec la période pendant laquelle les minoritaires peuvent vendre leurs actions.

Le choix entre les deux options sera surtout politique : analyse du rapport de force au Parlement, poids symbolique que donnerait une loi à une reprise en main du destin énergétique de la France, etc.

L’économiste Elie Cohen ne croit pas en une loi : “L’État n’en a pas les moyens au parlement actuel. Il n’y aurait pas de majorité. La Nupes pourrait être heureuse de voir EDF nationalisé mais à condition qu’il n’y ait pas ce qu’ils appellent du démantèlement.

Or, on sait que la nationalisation à 100% ne sera que la première étape d’un processus dans lequel on séparera les
activités concurrentielles des non-concurrentielles”.

En revanche, “la technique boursière est très simple. Il suffit que l’État achète 6%. Ça lui donne 90% et après il fera une opération de retrait et aura 100%”.

À quel coût ?

Le gouvernement n’a pas livré le montant de l’opération. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a prévu une enveloppe de 12,7 milliards d’euros pour financer la renationalisation d’EDF mais aussi “d’éventuelles autres opérations.”

Nicolas Goldberg, expert chez Colombus Consulting, a d’abord estimé l’addition entre six et huit milliards d’euros. Mais avec le bond de 30% fait par l’action après l’annonce de nationalisation le 6 juillet, on est “plus proche de dix milliards”, dit-il.

Et après ?

C’est là que tout commence, disent les analystes. Dix-sept ans après son entrée en Bourse, “la nationalisation d’EDF, c’est le constat d’un triple échec : économique car l’entreprise n’a pas été capable d’assurer sa pérennité, industriel car elle n’a pas réussi à maintenir un outil performant, et politique”, dit Elie Cohen.

Les experts notent les “hésitations de la stratégie industrielle” de l’État, en matière de nucléaire comme de renouvelables. EDF a aujourd’hui des chantiers prioritaires : quelle régulation pour le partage du nucléaire actuel, dont les revenus partent largement aux concurrents d’EDF via la vente d’électricité à bas coût, et comment financer
le nouveau nucléaire, le tout impliquant des discussions avec Bruxelles et d’éventuelles réformes pour le groupe.

Le précédent plan “Hercule” a été suspendu. Il prévoyait une unité publique incluant le nucléaire, et une autre dédiée à des activités ouvertes à la concurrence – renouvelables, mais aussi le réseau de distribution Enedis, ce qui avait généré des critiques car considéré comme une activité régalienne.

Pour Nicolas Goldberg, “il n’y a pas de bon choix, juste un choix politique”. Mais “il ne faut pas que ça traîne”, tant pour la transition énergétique que pour les consommateurs, notamment industriels, qui ont besoin de visibilité sur leur approvisionnement.

France : Sylvain Waserman défend l’Ademe face aux critiques sur son efficacité et sa légitimité

Sous pression politique, l’Ademe est visée par des propositions de suppression. Son président rappelle le rôle de l’agence et justifie la gestion des 3,4 milliards d’euros opérés en 2024.

La croissance solaire et éolienne absorbe toute la hausse mondiale de la demande

La production solaire et éolienne a dépassé l’augmentation de la demande mondiale d’électricité sur les trois premiers trimestres de 2025, entraînant une stagnation de la production fossile selon les dernières données disponibles.

La Malaisie accélère sa fiscalité carbone pour sécuriser sa compétitivité industrielle

Le gouvernement malaisien prévoit l’introduction d’une taxe carbone et renforce ses partenariats régionaux afin de stabiliser son industrie face aux régulations internationales émergentes.
en_1140131153540

E.ON alerte sur l’incertitude entourant la réforme allemande des revenus des réseaux

E.ON met en garde contre le nouveau cadre réglementaire allemand qui pourrait freiner la rentabilité des investissements dans les réseaux électriques à partir de 2029.

Panne géante en République dominicaine : 85 % du réseau toujours hors service

Un black-out majeur a paralysé l’approvisionnement électrique en République dominicaine, affectant les transports, le tourisme et les infrastructures dans tout le pays. Les autorités affirment que la reprise se fait progressivement malgré un impact étendu.

Le Vietnam renforce sa politique énergétique pour accélérer sa transition bas-carbone

Le Vietnam consolide son cadre réglementaire et financier pour décarboner son économie, structurer un marché carbone national et attirer des investissements étrangers dans sa stratégie énergétique à long terme.
en_1140121127540

La BERD injecte $40mn dans Infinity Power pour accélérer son expansion en Afrique

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement renforce son engagement dans les renouvelables en Afrique, en soutenant l’expansion solaire et éolienne d’Infinity Power au-delà de l’Égypte.

Gavin Newsom tente de repositionner la Californie comme acteur autonome face au repli américain

Le gouverneur Gavin Newsom s’est rendu au sommet COP30 à Belém pour défendre la Californie comme partenaire stratégique, en s’écartant de la ligne fédérale et en misant sur le poids économique de son État.

Pékin ouvre les grands projets énergétiques aux capitaux privés pour relancer l’investissement

Les autorités chinoises autorisent une participation accrue des entreprises privées dans les projets énergétiques stratégiques, notamment le nucléaire, l’hydroélectricité et les réseaux de transmission, afin de redynamiser un investissement intérieur en perte de vitesse.
en_1140111151540

L’Afrique du Sud réforme ses règles pour accélérer les projets de transmission électrique

Un nouveau cadre réglementaire entre en vigueur pour structurer la planification, la passation de marchés et la gestion des infrastructures de transport d’électricité, visant à accroître la fiabilité du réseau et attirer les investissements privés.

L’Union africaine appelle à débloquer les financements d’adaptation avant la COP30

À la veille de la COP30, l’Union africaine dénonce le retard des flux financiers d’adaptation et rappelle la responsabilité historique des pays industrialisés dans l’équilibre climatique mondial.

L’efficacité énergétique mondiale ralentit à 1,8 % en 2025, loin de l’objectif de la COP28

La progression de l’efficacité énergétique mondiale reste en deçà des engagements pris à Dubaï, freinée par la demande industrielle et des politiques publiques insuffisamment adaptées aux innovations technologiques.
en_1140991150540

Les capacités renouvelables mondiales atteindront 793 GW en 2025 malgré des ambitions politiques insuffisantes

Les ajouts mondiaux en solaire et éolien atteindront un nouveau record en 2025, mais l’absence d’objectifs nationaux ambitieux crée une incertitude sur l’atteinte du triplement prévu d’ici 2030.

Séoul sous pression industrielle face à des objectifs climatiques jugés irréalistes

Les raffineurs sud-coréens alertent sur des objectifs de réduction d’émissions jugés excessifs, alors que le gouvernement envisage des coupes allant jusqu’à 60% par rapport aux niveaux de 2018.

Lula défend le financement de la transition énergétique par les revenus du pétrole

Avant la COP30 à Belém, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva assume un positionnement controversé en proposant de financer la transition énergétique avec les bénéfices de l’exploitation pétrolière au large de l’Amazonie.
en_1140991152540

La Chine pourrait atteindre son pic d’émissions de CO2 autour de 2028, selon des experts

Un groupe international de chercheurs anticipe désormais un pic des émissions chinoises d’ici 2028, malgré des signaux récents de ralentissement, renforçant l’incertitude sur le rythme de transition énergétique du pays.

La flambée des tarifs d’électricité en Syrie accentue la crise sociale et économique

La fin des subventions et la hausse spectaculaire des prix de l’électricité en Syrie aggravent la précarité et provoquent un mécontentement croissant, dans un pays en reconstruction après plus d’une décennie de guerre.

Le réchauffement climatique mondial se dirige vers 2,5°C malgré les engagements

Les trajectoires actuelles d’émissions placent la planète sur une courbe de réchauffement de 2,3°C à 2,5°C, selon les derniers calculs des Nations unies, à quelques jours de l’ouverture de la COP30 à Belem.
en_114041145540-2

L’Australie offrira trois heures d’électricité gratuite par jour dès 2026

Le gouvernement australien prévoit d’introduire une offre d’électricité gratuite via le solaire dans plusieurs régions dès juillet 2026, afin d’optimiser la gestion du réseau électrique pendant les pics de production.

L’Inde réforme son marché de l’énergie renouvelable pour assurer l’intégration et la fiabilité

L’Inde met en œuvre de nouvelles réformes pour intégrer efficacement les énergies renouvelables dans le réseau national, avec un focus sur les projets de stockage et l’amélioration des contrats.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.