Référendum de Yasuni : biodiversité contre économie en Équateur

Le référendum de Yasuni détermine si l'exploitation pétrolière du "bloc 43" au parc Yasuni en Amazonie équatorienne, riche en biodiversité et carbone capturé, sera suspendue. Tandis que certains voient cette démarche comme cruciale pour la préservation écologique de la région, d'autres considèrent le bloc comme un atout économique essentiel pour le pays.

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Pour les uns, c’est une « mère blessée », pour les autres, une pièce stratégique pour soutenir l’économie équatorienne.

Référendum de Yasuni : Le choix crucial pour l’avenir écologique et économique de l’Amazonie

Le parc de Yasuni est au coeur d’un emblématique référendum sur l’avenir de l’exploitation de pétrole sur cette terre indigène amazonienne, réserve unique de biodiversité. Convoqués aux urnes pour des élections générales, dont une présidentielle anticipée, les électeurs doivent se prononcer à cette occasion sur la suspension du « bloc 43 », considéré comme le joyau de la couronne de l’entreprise d’État Petroecuador.

En mai dernier, la plus haute juridiction du pays a enfin autorisé cette consultation nationale réclamée depuis dix ans par un groupe environnemental. Elle doit décider de l’avenir de ce gisement pétrolier appelé « bloc 43 », d’où sont extraits 12% des 466.000 barils/jour produits dans le pays. Le gouvernement, qui a tenté en vain de s’opposer à cette consultation, estime les pertes à 16,47 milliards de dollars sur 20 ans si le bloc était révoqué.

Yasuni : Préserver le poumon pour le monde et sauver l’équilibre climatique

« Yasuni a été comme une mère pour le monde (…) Nous devons unir nos voix et nos mains pour que notre mère se rétablisse, pour qu’elle ne soit pas blessée, pour qu’elle ne soit pas battue », plaide à l’AFP Alicia Cahuiya, activiste et dirigeante de la tribu Waorani, née au coeur de l’épaisse forêt tropicale.

Territoire historique des indigènes Waorani, le Yasuni abrite aussi des Kichwa, ainsi que les Tagaeri, les Taromenane et les Dugakaeri, dernières communautés vivant en isolement volontaire en Équateur et fuyant la civilisation moderne. Pour Mme Cahuiya, Yasuni « est un poumon pour le monde ».

Située entre les provinces de Pastaza et d’Orellana, cette réserve de biosphère de 2,7 millions d’hectares qui comprend le parc national éponyme, capte le carbone, puis rejette de l’oxygène et de la vapeur d’eau, ce qui recharge les sources en eau.

« La vapeur d’eau aide à maintenir une température basse sur la planète, c’est comme un climatiseur » pour l’atmosphère, explique à l’AFP Gonzalo Rivas, scientifique de l’université privée Tiputini.

Dans l’ensemble, le bassin amazonien a capturé « environ un quart de toutes les émissions de carbone depuis l’ère industrielle » et fournit entre « un quart et un tiers de tout l’oxygène que nous utilisons sur la planète », rappelle M. Rivas. « Cette forêt nous a permis de survivre jusqu’à aujourd’hui », affirme-t-il, en écho aux experts qui préviennent que l’Amazonie se rapproche du point de non-retour, à savoir qu’elle émettra plus de carbone qu’elle n’en absorbera, facteur aggravant du changement climatique.

Yasuni : Vers une démocratie climatique exemplaire soutenue par des voix influentes

A l’image de plusieurs stars internationales, l’acteur Leonardo Di Caprio, défenseur passionné de la cause environnementale, s’est exprimé début août sur Instagram sur cette « occasion historique pour le peuple équatorien de sauvegarder une partie importante de la forêt tropicale Yasuni ». L’activiste suédoise Greta Thunberg a souligné « l’importance critique » de Yasuni « pour le bassin amazonien comme pour toute la planète ». « Voilà ce qu’est l’action en faveur du climat ».

Pour Amazon Frontlines, l’une des ONGs fers de lance de la lutte pour la défense du bassin amazonien, « le référendum est une démonstration inédite de démocratie climatique, où ce sont les citoyens, et non les entreprises, qui décident de l’extraction des ressources et de ses limites ». L’ONG y voit l’occasion de « porter un coup décisif à l’industrie des combustibles fossiles ».

Développement durable en débat : L’Équateur pèse les options pour le gisement « Bloc 43 » dans le contexte du référendum de Yasuni

A l’échelle du pays, le débat s’est essentiellement concentré autour de l’enjeu économique de la consultation. Le « bloc 43 », un jeune gisement dont l’exploitation a commencé il y a une dizaine d’années, « produit 57.000 barils par jour et la projection est d’atteindre un pic de 90.000 en 2025 », explique Diego Navarrete, ingénieur pétrolier et porte-parole de Petroecuador.

Son rendement actuel est le quatrième au niveau national, derrière les anciens champs de Sacha (72.000 barils/jour), Auca (71.000) et Shushufindi (62.000), dont la production est en déclin. Le gouvernement n’a pas pris part directement au débat public, laissant Petroecuador en première ligne, qui a fait valoir que le « bloc 43″ contribue à hauteur d' »environ 1,2 milliard de dollars au budget général de l’Etat ».

L’entreprise rappelle qu’à ce jour, ce gisement n’occupe que 80 hectares, alors que l’ensemble de la réserve de Yasuni s’étend sur presque un million d’hectares.

« Aucun accident environnemental n’a été identifié ou n’est à déplorer », « les meilleures pratiques de protection sont utilisées », assure Petroecuador, qui n’a de cesse de faire valoir « développement durable », « responsabilité » et « harmonie ».

Concernant la question, certains indigènes divisés mettent en avant les mesures d’accompagnement pour les communautés ou les emplois garantis par Petroecuador. Les derniers sondages publiés en juillet – interdits à la veille du référendum – donnaient une légère avance au vote en faveur d’une suspension de la production.

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