La réduction de la consommation de gaz de l’UE est au cœur des débats depuis quelques semaines. La commission européenne vise une réduction de la consommation de 15%. Le plan d’urgence vient d’être accepté. Ainsi, l’UE entend faire des économies de gaz en prévision de l’hiver.
Dès lors, le nouveau plan prend la forme d’une loi. Elle permet ainsi de mettre en œuvre le précédent accord. De cette manière, les Européens poursuivent leurs efforts pour remplir les stocks de gaz et se préparer à une coupure totale de l’approvisionnement russe.
Pour rappel, avant son invasion de l’Ukraine, la Russie fournissait 40% du gaz de l’UE. Depuis, le pays est touché par les sanctions occidentales. Il a répondu à celles-ci en réduisant les flux de gaz vers l’Europe. Par conséquent, il est difficile pour les Européens de remplir leurs stocks afin de se préparer pour l’hiver. Le découplage énergétique avec la Russie doit donc s’accélérer.
Réduction de la consommation de gaz, malgré une opposition
Selon un document publié par la République tchèque, actuellement à la présidence du Conseil de l’UE, la Pologne et la Hongrie se sont cependant opposées à la loi finale. On voit ainsi réapparaître des points de dissension au sein des 27.
Pour la Hongrie, cette position résulte de sa proximité avec la Russie. Elle s’était déjà opposée à l’accord de la semaine dernière. Effectivement, le gouvernement de Viktor Orbán est en pourparlers avec Moscou pour acheter davantage de gaz.
De plus, on peut rappeler son opposition à l’embargo européen sur le pétrole russe. La Hongrie va même plus loin puisqu’elle essaye de remettre en question la légalité de certaines règles de l’UE. Il s’agit surtout ici des règles affectant la sécurité et le bouquet énergétique national.
Pour la Pologne, la situation est différente. Bien qu’elle se soit opposée à la loi finale, elle avait néanmoins soutenu l’accord de la semaine dernière. Les représentants polonais s’appuient sur la dimension juridique et estiment que cette loi est « défectueuse ».
Ils souhaitent que les décisions affectant le bouquet énergétique des États membres soient prises avec l’approbation unanime de tous les pays. Ici, l’opposition polonaise se situe moins dans le fond que dans la forme. De fait, le pays renoue simplement avec sa posture ambiguë par rapport à l’UE et au projet européen, qu’elle estime trop fédéraliste.
Finalement, ces deux oppositions n’ont pas bloqué le plan qui avait besoin d’une majorité renforcée de 15 pays pour devenir une loi.
Dans le même temps, la Commission européenne est en train d’évaluer de manière urgente la possibilité d’introduire des plafonds de prix du gaz.