Quel prix pour l’hydrogène renouvelable ?

Le développement de l’hydrogène renouvelable se poursuit mais une question demeure, celle du prix.

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L’hydrogène renouvelable se présente comme un élément clé de la transition énergétique. Face à la hausse des prix du gaz, ce dernier se démarque par rapport à son concurrent, l’hydrogène bleu. Cependant, la réduction de son coût est essentielle à son développement.

Un hydrogène renouvelable à 1,50 €/kg en 2030 ?

Selon S&P Global, le 25 mars, l’hydrogène renouvelable produit grâce aux électrolyseurs PEM était évalué à 4,56 $/kg. Cependant, l’initiative Hydrogen Shot du ministère américain de l’énergie vise à réduire ce coût à 1 $/kg d’ici 2030.

Pierre-Étienne Franc, PDG d’Hy24, cet objectif semble difficilement atteignable. Selon lui, les coûts de production de l’hydrogène renouvelable en Europe pourraient tomber entre 2,50 €/kg et 3,50 €/kg d’ici 2030. Il ne juge « pas gérables » les objectifs de l’ordre de 1,50 €/kg.

De fait, le 29 mars, S&P Global a évalué le coût de production d’hydrogène renouvelable par électrolyseur alcalin à 13,42 €/kg. Or, plusieurs projets relatifs à l’hydrogène en Europe ambitionnent d’atteindre des coûts de production inférieurs à 1,50 €/kg dès le milieu des années 2020. Pierre-Étienne Franc déclare :

« Je ne crois pas les projets d’hydrogène renouvelable à 1,50 €/kg dans la prochaine décennie. Je ne pense pas que ce soit gérable ».

Selon lui, il s’agirait d’abord d’atteindre des coûts de production inférieurs à 3,50 €/kg. De tels coûts seraient compensés presque entièrement par des coûts de CO2 autour de 100 €/kg. Rappelons que les prix des quotas de carbone de l’UE, pour le contrat de décembre 2022, étaient de 80,81 €/mt le 28 mars. Un chiffre en baisse par rapport à début février et les 95 €/mt.

Il explique :

« L’hydrogène n’est pas un petit morceau d’un marché de niche marginal. Il s’agit d’un outil permettant la transition énergétique de fonctionner correctement à l’échelle mondiale. L’hydrogène est fondamental pour décongestionner pleinement le potentiel des énergies renouvelables ».

Un facteur de l’indépendance énergétique

La guerre en Ukraine, et les perturbations sur les marchés énergétiques, a mis en évidence la dépendance de l’Europe vis-à-vis de la Russie. Selon Pierre-Étienne Franc :

« C’est là que l’hydrogène entre en jeu, car c’est le seul substitut du gaz à faible teneur en carbone dans de nombreux segments ».

Avec une production de 15 millions de tonnes d’hydrogène, le secteur ajouterait environ 500 TWh d’énergie au bouquet européen, soit 10 % des importations russes. Or, ça n’est pas suffisant. Il explique :

« Mais si l’on considère la part de l’utilisation de l’énergie en Euripe qui est difficile à électrifier, nous avons probablement besoin de 3 000 TWh de solutions basées sur l’hydrogène, soit six fois les objectifs de 2030 ».

L’UE a deux options pour atteindre les niveaux requis. D’abord, elle peut mettre en place une agence centralisée chargée de traiter les programmes de soutien aux grands projets. Ensuite, elle peut simplifier les règles applicables aux programmes d’aide publique de grande envergure. Il déclare :

« Le goulot d’étranglement se situe principalement au niveau de la prise de décision, et non de la technologie ou du financement ».

Les pays européens devraient également soutenir les projets d’infrastructures en aval pour stimuler la demande. L’adoption d’un règlement sur l’infrastructure des carburants de substitution serait le meilleur moyen d’accélérer le déploiement des infrastructures. 

Pierre-Étienne Franc estime que le prix de l’hydrogène renouvelable à la pompe pourrait atteindre entre 6 €/kg et 8 €/kg d’ici 2030. En comparaison, le prix de l’hydrogène gris est supérieur à 10 €/kg. En effet, les coûts de production de l’hydrogène renouvelable devraient baisser de moitié.

Il souligne le rôle clé de l’énergie renouvelable dans la décarbonisation de la société. L’UE s’est engagée à déployer des stations de ravitaillement en hydrogène tous les 150 km le long du réseau routier principal européen. Mais il n’existe aucun mécanisme pour soutenir cet objectif. L’UE et les États membres doivent alors envisager des paiements de capacité minimale pour permettre de développer de ces stations à un stade précoce.

Hy24, un acteur clé du développement de l’hydrogène renouvelable

Le fonds Hy24 est une coentreprise entre la société d’investissement privée Ardian et FiveT Hydrogen, crée par Pierre-Étienne France en 2021 après avoir quitté Air Liquide. Ce fonds, qui se concentre sur les grands projets, vise à prendre des participations allant de 30 millions d’euros à 150 millions d’euros.

Le 24 mars, Hy24 a investi 70 millions d’euros dans le réseau allemand de stations de ravitaillement en hydrogène H2 Mobility Deutschland. Celle-ci compte plus de 90 stations et a pour objectif d’atteindre les 300 d’ici 2030. 

Le fonds vise à déployer un total de 1,8 milliard d’euros. Selon Pierre-Étienne Franc, il est sur le point d’atteindre cet objectif. Il déclare qu’Hy24 pourrait soutenir jusqu’à 15 milliards d’euros de projets hydrogène.

Le fait de prendre des décisions d’investissement avec des sommes si importantes permet d’encourager d’autres fonds à se lancer dans le secteur de l’hydrogène. La stratégie du Fons consiste à investir dans des éléments clés des infrastructures émergentes. Il explique :

« Nous construisons les actifs qui, dans 10 ans, seront les actifs clés d’un port, d’un réseau ou du système de distribution l’hydrogène, des pipelines, des projets d’exportation ou d’importation ».

Hy24 se concentre principalement sur les nouveaux projets jusqu’à la phase de développement. Ensuite, il vend des actifs à d’autres parties pour les opérations en cours. Les principaux critères d’investissements du fonds comprennent la présence d’u fournisseur pour la production d’hydrogène et la préparation de la technologie.

Il précise également que le fonds n’investira pas dans des projets basés sur des combustibles fossiles avec capture et stockage du carbone. Il déclare :

« Nous n’allons pas investir dans l’hydrogène à base de gaz – cela n’a pas de sens dans la perspective de la transition », a-t-il déclaré. « Pour cela, il faut passer au vert. Il s’agit vraiment d’un fonds axé sur l’écologisation du système et le développement d’une utilisation verte de l’hydrogène. »

Si Pierre-Étienne Franc souligne le manque d’investissements dans les projets européens, il n’est pas inquiet. En effet, il compte sur Hy24 pour déclencher un effet multiplicateur.

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