Québec maintient seul un prix carbone à la pompe malgré la fin de la taxe fédérale

Québec devient l’unique province canadienne où le prix du carbone continue de s’appliquer directement aux carburants, dans un contexte où Ottawa a supprimé la taxe carbone grand public depuis avril 2025.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25£/mois*

*facturé annuellement à 99 £ la première année, puis 149£/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2£/mois*
puis 14.90£ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le Québec se retrouve isolé sur le plan fiscal environnemental, maintenant un prix du carbone sur l’essence et le gaz naturel pour les ménages, alors que le gouvernement fédéral a mis fin à la tarification carbone visible au détail dans les autres provinces. Ce changement fait suite à l’abandon par Ottawa, en avril 2025, de la redevance fédérale sur les combustibles, recentrant l’architecture réglementaire nationale sur les secteurs industriels.

Le Système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre (SPEDE), qui s’applique au Québec depuis 2013, impose toujours un coût additionnel direct aux consommateurs. Lié au marché californien dans le cadre de la Western Climate Initiative (WCI), le SPEDE empêche toute réduction unilatérale de son prix plancher, actuellement autour de 40 $/t de CO₂, soit un impact d’environ 11 ¢/litre d’essence.

Un fardeau concentré sur les ménages

Selon une étude de l’Institut du Québec, le coût annuel de la tarification carbone québécoise varie entre 60 $ et 575 $ par ménage, selon le profil de consommation énergétique. Cette pression financière est particulièrement marquée chez les ménages ruraux ou dépendants du gaz naturel pour le chauffage. En revanche, l’impact reste marginal sur la majorité des biens de consommation, compte tenu de la faible diffusion du coût carbone dans les chaînes d’approvisionnement locales.

Les zones urbaines, mieux équipées en infrastructures de transport collectif et en chauffage électrique, subissent un effet beaucoup plus modéré. Cette disparité géographique alimente un sentiment d’injustice territoriale chez les populations périphériques, souvent plus dépendantes de la voiture individuelle.

Utilisation contestée des revenus du SPEDE

Le Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC), qui concentre les revenus issus des enchères du SPEDE, est au cœur des tensions politiques actuelles. Le projet de loi 7 prévoit la possibilité de transférer ces surplus vers le Fonds des réseaux de transport terrestre (FORT), incluant des usages routiers traditionnellement exclus du périmètre climatique.

Des groupes de transport collectif et des acteurs institutionnels jugent que ce transfert dénature le principe même de la tarification carbone. Ils pointent un risque de perte de légitimité pour le SPEDE si ses recettes servent à financer les infrastructures qu’il est censé rendre obsolètes à terme.

Incidences pour les entreprises et les marchés

Le maintien d’un prix du carbone à la pompe crée un différentiel tarifaire avec les provinces voisines, qui pourrait favoriser l’arbitrage de consommation transfrontalier. Les distributeurs de carburant québécois situés près des frontières pourraient ainsi subir une baisse de volume, tandis que les flottes de transport cherchent à optimiser leur logistique énergétique.

Du côté industriel, la pression exercée par le SPEDE oriente les investissements vers des technologies plus sobres en carbone. Les entreprises soumises au système, notamment dans les secteurs du ciment, de l’aluminium et du gaz, doivent désormais intégrer un coût carbone interne dans leur planification stratégique.

Risques politiques et perception sociale

La combinaison d’une hausse modérée mais continue du prix carbone et d’une affectation budgétaire contestée nourrit une tension croissante autour de l’acceptabilité sociale du système. Les ménages québécois, seuls au pays à supporter un prix explicite à la pompe, sont de plus en plus sensibles aux écarts perçus avec le reste du Canada.

Le gouvernement québécois devra naviguer entre le maintien de sa crédibilité climatique dans le cadre de la WCI et les pressions internes pour assouplir la contrainte économique perçue. Toute décision de réaffectation des revenus climatiques ou de modification du SPEDE pourrait avoir des conséquences directes sur l’attractivité du Québec pour les investissements énergétiques à long terme.

L’Inde investit $872mn pour produire localement ses aimants aux terres rares

New Delhi lance un plan d’incitations de 72,8 Md INR pour créer une capacité nationale de 6 000 tonnes d’aimants permanents, face aux restrictions croissantes imposées par la Chine sur les exportations de composants critiques.

Les contrats long terme redessinent le risque électrique sur 30 ans face à la volatilité

L’essor des CfD, PPA et mécanismes de capacité traduit un basculement structurel : les marchés ne couvrent plus les besoins de financement à 10–30 ans, alors que les prix spot ont bondi de 400 % en Europe depuis 2019.

Berlin prévoit l’acquisition de 25,1 % de TenneT Allemagne début 2026

L’Allemagne prévoit de finaliser l’achat de 25,1 % de la filiale allemande de TenneT pour 5,8 milliards €, afin de renforcer son contrôle sur les infrastructures critiques du réseau électrique national.
en_114026271130540

Le Ghana réorganise son secteur électrique autour du gaz pour contenir son déficit

Le gouvernement ghanéen met en œuvre une réforme de son système énergétique visant à renforcer l’usage du gaz naturel local, espérant réduire les coûts de production d’électricité et limiter le déséquilibre financier du secteur.

Le Suriname prévoit 220 000 barils par jour pour sa stratégie pétrolière d’ici 2028

À l’occasion des 50 ans de son indépendance, le Suriname a annoncé une feuille de route nationale incluant un investissement public majeur pour exploiter ses réserves pétrolières offshore.

La Corée du Sud face à la pression de l’AIE pour libéraliser son marché de l’électricité

Dans sa dernière revue, l’Agence internationale de l’énergie alerte sur les blocages structurels du marché sud-coréen de l’électricité, appelant à des réformes urgentes pour combler le retard sur les renouvelables et réduire la dépendance aux combustibles fossiles importés.
en_114025251135540

La capacité électrique installée en Chine atteint 3.75 bn kW, en hausse de 17.3 %

La capacité de production électrique de la Chine a enregistré une forte croissance en octobre, portée par l’expansion continue du solaire et de l’éolien, selon les données officielles de l’administration nationale de l’énergie.

Trump relance l’offshore américain avec un plan de 34 ventes entre 2026 et 2031

Le programme offshore 2026-2031 propose d’ouvrir plus d’un milliard d’acres à l’exploration pétrolière, déclenchant une bataille réglementaire entre Washington, les États côtiers et les groupes juridiques spécialisés.

Le Mozambique centralise ses infrastructures gazières pour sécuriser l’axe Beira–Rompco

Le gouvernement du Mozambique regroupe ses actifs de transport et de regazéification gazière dans un véhicule public, consolidant l’axe stratégique Beira–Rompco pour soutenir les projets Rovuma et répondre à la dépendance sud-africaine.
en_1140241139540

NESO lance une consultation nationale pour planifier l’infrastructure énergétique régionale

Le gestionnaire britannique NESO engage un processus de consultation pour définir la méthodologie de onze futurs plans stratégiques régionaux destinés à coordonner les besoins énergétiques en Angleterre, en Écosse et au pays de Galles.

COP30 verrouille l’adaptation, contourne les fossiles et ouvre un front réglementaire climatique

La conférence de Belém acte un compromis entre adaptation budgétairement encadrée, retrait des ambitions sur les fossiles et ouverture d’un dialogue climat–commerce susceptible de déclencher de nouveaux contentieux réglementaires.

La Banque asiatique de développement mobilise 700 mn $ pour soutenir la stratégie énergétique du Kirghizistan

La Banque asiatique de développement et le Kirghizistan ont conclu un accord de financement pour renforcer les infrastructures énergétiques, la résilience climatique et la connectivité régionale, avec plus de 700 mn $ engagés jusqu’en 2027.
en_1140221134540

Le Royaume-Uni sommé d’arbitrer entre capture carbone et carburants d’aviation

Une étude de l’Oxford Institute for Energy Studies révèle que la valorisation énergétique des déchets avec captage de CO₂ offre un bénéfice climatique presque double par rapport à leur transformation en carburants d’aviation.

Le Sipperec renouvelle son contrat de concession d’électricité avec EDF et Enedis

Signé pour 25 ans, le nouveau contrat de concession du Sipperec avec EDF et Enedis couvre 87 communes franciliennes et engage les parties sur la gestion et l’évolution du réseau public de distribution d’électricité jusqu’en 2051.

La CRE dresse le bilan du redémarrage progressif des marchés de détail de l’énergie

La Commission de régulation de l’énergie publie son rapport 2023-2024 et détaille les impacts de la crise sur les marchés du gaz et de l’électricité, ainsi que les mesures mises en œuvre pour soutenir la concurrence et restaurer la confiance des consommateurs.
en_114019181127540

Plus de 80 pays poussent pour une feuille de route sur la sortie des fossiles à la COP30

Réunis à Belém, des États d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe soutiennent l’adoption d’un calendrier de retrait progressif des combustibles fossiles, malgré la résistance attendue de plusieurs pays producteurs.

Les Européens resserrent l’étau autour de l’Iran avec une résolution AIEA ciblée

L’E3 et les États-Unis déposent une résolution à l’AIEA pour formaliser la non-coopération iranienne après les frappes de juin, consolidant les bases juridiques d’un durcissement des sanctions énergétiques et financières.

Londres crée une taskforce pour renforcer la résilience énergétique après l’incident de Heathrow

Le Royaume-Uni lance une taskforce dirigée par le ministre de l'Énergie pour renforcer la sécurité du réseau électrique national, après l’interruption complète de l’aéroport d’Heathrow causée par un incendie de sous-station.
en_1140290969540

L’Inde vise $68bn d’investissements japonais pour dynamiser gaz et hydrogène

New Delhi sollicite $68bn d’investissements japonais pour accélérer ses projets gaziers, développer l’hydrogène et renforcer ses capacités d’importation de GNL dans un contexte d’ouverture accrue aux capitaux étrangers.

Berlin fixe un tarif subventionné de 0,05 €/kWh pour l’industrie lourde jusqu’en 2028

L’Allemagne introduira un tarif électrique plafonné pour ses industries les plus consommatrices, visant à préserver leur compétitivité face aux coûts énergétiques élevés.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25£/mois*

*facturé annuellement à 99 £ la première année, puis 149£/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2£/mois*
puis 14.90£ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.