Le projet Alen, première phase du méga-projet de la Guinée équatoriale nommé Gas Mega Hub, a été lancé vendredi 26 février dernier. L’objectif de ce projet global est de transformer la Guinée équatoriale en méga-carrefour gazier africain. Cela se fera par le développement de plusieurs centres gaziers offshore et la monétisation des réserves de gaz voisines.
Projet Alen: 1ère phase du méga-projet gazier Gas Mega Hub
Le projet Alen constitue la première phase du projet Gas Mega Hub, lancé en mai 2018 par le ministère des Mines et des Hydrocarbures de Guinée équatoriale. Celui-ci vise à rassembler le gaz des producteurs offshores, pour les livrer à l’industrie onshore. À termes, l’objectif est de développer de plusieurs hubs gaziers offshore ainsi que la monétisation des réserves gazières voisines et proches du pays.
En regroupant le gaz des producteurs, la Guinée équatoriale vise donc à créer un méga-carrefour gazier en Afrique. Cela permettrait de créer de nouveaux rendements et garantir une production régulière de gaz naturel liquéfié (GNL). Également, ce projet tend à réduire la dépendance de la Guinée équatoriale vis-à-vis des producteurs en amont, et au contraire affirme une position de leader.
Monétiser 16 milliards de m3 de GNL
Dans le cadre du projet Alen, il est prévu qu’environ 16 milliards de m2 de GNL soient monétisés sur six ans. Cette monétisation s’opère grâce au gazoduc de 68 km qui relie Alen aux exploitations de Punta Europa. Le champ d’Alen est situé à une trentaine de kilomètres des côtes de Bioko, dans le golfe de Guinée.
Ce projet représente une opportunité pour la Guinée équatoriale, mais également pour toute la sous-région.
476 millions USD$ d’IDE
Selon Gabriel Mbaga Obiang Lima, ministre des Mines et des Hydrocarbures, à l’origine du projet Gas Mega Hub, il s’agit d’un « investissement crucial pour l’économie de la Guinée ». En effet, le projet Alen est un projet attractif, qui ne manque pas d’attirer les investisseurs internationaux. Il représente 476 millions USD$ d’investissements directs à l’étranger (IDE).
Avec ce projet de Gas Mega Hub, la Guinée équatoriale se pose alors en leader régionale de la monétisation du gaz. Le pays abrite deux pôles de traitement de gaz : le champ d’Alba, exploité par la société Marathon Petroleum, et le champ Alen, exploité par la société Chevron. Ce projet a ouvert la possibilité de raccordement avec des zones gazières qui étaient auparavant inexploitées.
« Créer des emplois pendant une période économique difficile »
Ces IDE profiteront aux entreprises locales, mais également internationales opérant sur le projet. Ces investissements vont « créer des emplois pendant une période économique difficile », selon le ministre. En effet, bien que la crise sanitaire ait été plutôt bien gérée en Guinée équatoriale, l’économie a tout de même subi une certaine récession.
La création d’emplois que le ministre qualifie « d’emplois d’avenir » aura des retombées bénéfiques sur toute l’économie du pays. Les recettes publiques perçues par l’État augmenteront. Elles pourront être réinvesties dans les services publics.
Un projet guinéen bénéfique pour toute la sous-région
Néanmoins, les retombées bénéfiques de cet accord dépassent le cadre de la seule Guinée équatoriale. En effet, la Guinée équatoriale est actuellement en pourparlers avec le Cameroun pour faciliter l’établissement de liens transfrontaliers. Selon le ministre, ce projet permettra de « générer des revenus pour les gouvernements de la région ».
Ce projet contribue au développement de relations transfrontalières à propos de projets gaziers. Il ouvre la porte à la création de nouvelles plateformes permettant de desservir la région toute entière. En ce sens, la Guinée équatoriale négocie avec le Cameroun pour la monétisation de ses ressources. En effet, le champ transfrontalier de Yoyo-Yolanda pourrait constituer la deuxième phase du projet.
Mais aussi avec le Nigeria
Un accord bilatéral à propos d’un possible transport de gaz a aussi été signé entre la Guinée équatoriale et le Nigeria. Il consisterait en le transport du gaz nigérian vers l’île de Bioko. Ces discussions, combinées à celles avec le Cameroun, pourraient aboutir à de nouveaux investissements dans de nouveaux projets.
En somme, les retombées économiques pour la Guinée équatoriale sont considérables. Ces nouveaux projets témoignent également des ambitions du pays pour devenir le leader de la monétisation du gaz dans la région.