La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié son rapport d’activité pour l’année 2024, mettant en évidence un volume élevé de décisions avec 237 délibérations adoptées et 20 rapports officiels diffusés. Cette publication intervient à la fin de la crise énergétique en France, marquée par la suppression progressive des dispositifs de boucliers tarifaires. Le régulateur a précisé avoir auditionné 46 acteurs de marché, mené 17 consultations publiques et été entendu à 28 reprises par des institutions publiques, dont le Parlement et la Cour des Comptes.
Refonte tarifaire et réseaux électriques en priorité
L’un des chantiers majeurs de l’année a été l’élaboration du nouveau Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE 7) pour la période 2025-2028. Ce tarif, essentiel à la structuration économique du système électrique, vise à garantir le financement des opérations de maintenance, d’adaptation au climat et d’extension des réseaux. Il conditionne également la capacité des gestionnaires à accueillir les nouveaux raccordements liés à l’électrification croissante des usages.
La CRE a également poursuivi ses efforts pour renforcer la transparence entre fournisseurs et consommateurs, avec la mise en œuvre en octobre des lignes directrices encadrant la qualité de l’information commerciale. Ces mesures ont été adoptées par la quasi-totalité des fournisseurs d’électricité et de gaz.
Accélération sur les renouvelables et cadrage européen
Le rapport indique une progression notable des capacités installées d’énergies renouvelables, avec 1,6 GW en éolien terrestre et 5,3 GW en photovoltaïque ajoutés en 2024. Le secteur éolien offshore a connu une dynamique similaire avec le raccordement de trois parcs et l’avancement de trois procédures d’appels d’offres.
Sur le plan réglementaire, l’année a marqué l’entrée en vigueur du nouveau règlement européen sur l’intégrité et la transparence du marché de gros de l’énergie (REMIT II), ainsi que de la directive et du règlement sur la conception du marché de l’électricité (EMD – Electricity Market Design). Ces textes visent à renforcer la coordination et la stabilité des marchés énergétiques à l’échelle de l’Union européenne.
Activité élargie et projets en zones non interconnectées
Outre le périmètre continental, la CRE a également initié des projets dans les zones non interconnectées, notamment en Corse, avec la pose de la première pierre de la centrale du Ricanto. Cette centrale doit contribuer à sécuriser l’alimentation locale en électricité et s’inscrit dans la stratégie plus large de fiabilisation des territoires insulaires.
La présidente de la CRE a salué l’implication des équipes sur l’ensemble des chantiers engagés, tout en indiquant que l’année 2025 sera consacrée à la mise en application concrète des dispositifs réglementaires élaborés en 2024.