Les acteurs du secteur annoncent des profits records malgré la crise énergétique mondiale. D’après différentes sources au sein de multiples compagnies, ces six derniers mois ont été particulièrement profitables au secteur l’énergie. Cette tendance s’explique principalement par la forte volatilité du marché, notamment depuis l’invasion russe de l’Ukraine.
Des profits records
Si de nombreuses entreprises n’ont pas encore publié leurs résultats, elles devraient toutes annoncer des profits records pour le premier semestre de 2022.
Selon une source proche de BP, l’entreprise devrait annoncer une hausse de ses profits de l’ordre de 70% à 80% par rapport au premier trimestre de 2021. Par ailleurs, la source souligne que les objectifs de l’entreprise seront très largement dépassés. L’entreprise ne dévoile pas ses profits, néanmoins elle fait part d’une performance « exceptionnelle ».
De la même façon, Shell explique que les marchés du pétrole et du gaz permettent à l’entreprise d’enregistrer des profits records au cours du premier trimestre. La société confirme que les résultats du second trimestre sont très bons, mais ils restent inférieurs à ceux du premier trimestre.
Côté suisse, Gunvor Group, trader indépendant de pétrole, se félicite de ses résultats, tout comme Trafigura, son rival basé à Singapour. Les deux entreprises ont annoncé des profits records pour la première moitié de l’année 2020. De plus, ils sont confiants quant au deuxième semestre.
Cela concerne également Vitol. Si elle n’a pas souhaité commenter, une source proche de l’entreprise confirme que les résultats de la société sont en forte hausse. La société avait déjà enregistré des profits records pour l’année 2021, ceux-ci dépassant les 4 milliards de dollars.
En somme, ces profits records concernent l’ensemble des entreprises. Toutefois, les acteurs du secteur de l’énergie devront faire face à une éventuelle pénurie de gaz.
La pénurie de gaz, un obstacle à anticiper
Malgré les profits records annoncés par ces groupes et traders, la situation actuelle du GNL risque fortement de poser problème. Une accumulation de facteurs est responsable de cette instabilité. Les perturbations des chaînes logistiques mondiales avaient déjà grandement impacté la stabilité des marchés énergétiques.
De plus, la guerre en Ukraine limite très fortement la stabilité d’apport en GNL russe à travers le monde, résultant en une perturbation de très grande ampleur. Cela est renforcé par les sanctions grandissantes imposées à la Russie par d’autres pays, en particulier l’UE.
Enfin, l’explosion d’un site de GNL de Freeport aux États-Unis, responsable pour l’apport de 20% du GNL américain, a également contribué à une forte instabilité du marché.
Ainsi, des grands groupes tel que Shell risquent de manquer à leurs obligations commerciales, surtout si la Russie coupe ses volumes d’apports du Sakhalin. Toutefois, parmi les grands acteurs, il est probable que la continuité de profits records en pétrole et produits raffinés puisse compenser pour les basses performances en gaz.
Cependant, les plus petites entreprises connaîtront de plus grandes difficultés. La hausse des coûts des instruments de financement des échanges commerciaux met de nombreux de ces traders en difficulté. Alors que ces derniers demandent en derniers recours des lignes de crédit chez les banques, le manque de liquidité pousse ces banques à refuser en donnant priorité aux plus gros acteurs.