La production d’hydrogène fait partie intégrante de la stratégie de la Corée du Sud pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. En ce sens, des accords ont été conclus avec certains États du Golfe, soit l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis. Le pays tente d’assurer ses approvisionnements présents et futur en hydrogène.
La production d’hydrogène pousse la Corée du Sud à multiplier les accords bilatéraux
Pour sa production d’hydrogène, la Corée du Sud vient de signer un accord avec l’Arabie Saoudite. De l’hydrogène sera alors produit à partir du reformage du gaz de pétrole liquéfié saoudien (GPL). La Hyundai Heavy Industries est ainsi chargée de développer une nouvelle gamme de navires pour assurer les importations de ce GPL.
L’hydrogène servira en Corée à réduire la teneur en souffre des carburants et alléger les hydrocarbures lourds dans les centrales de désulfuration. Il permettra ainsi l’alimentation d’1,8 millions de véhiculés objectivés d’ici 2030. La Hyundai Oilbank compte d’ailleurs créer 300 bornes de recharge d’hydrogène d’ici 2040.
En outre, la société pétrolière nationale Saudi Aramco récupèrera le CO2 obtenu sous forme de liquide réfrigéré. Elle l’utilisera pour libérer le pétrole encore emprisonné dans les puits pour allonger leur durée d’exploitation.
Avec son label Vision 2030, l’Arabie Saoudite investit massivement dans les énergies propres. Un projet d’usine de production d’hydrogène est prévu pour produire 650 tonnes quotidiennement et 1,2 Mt d’ammoniac par an. En grande majorité ce dernier sera exportés vers le Japon.
Approfondir la coopération énergétique avec les Émirats Arabes Unis
La Corée du Sud et les Émirats Arabes Unis (UAE) viennent de signer un accord pour approfondir leur coopération énergétique. Il s’agit de permettre un meilleur équilibre sur les règlements adoptés et les politiques commerciales menées autour de l’hydrogène.
Le développement à long terme de piles à hydrogène par l’Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) a été évoqué. L’entreprise produit déjà 300.000 tonnes d’hydrogènes par an.
« L’émirat sera l’un des producteurs d’hydrogène bleu les moins chers et les plus importants au monde » a déclaré le ministre de l’Industrie des Émirats Arabes Unis.
Les UAE compte ainsi réduire leurs émissions de CO2 de 23,5% d’ici 2030 et 70% en 2050.
Augmentation de la concurrence mondiale et des accords multilatéraux
La production d’hydrogène est au cœur de la stratégie énergétique du dirigeant sud-coréen.
À l’heure actuelle, la Corée du Sud reste bien trop dépendante de ses exportations en charbon. L’année dernière, le président a lancé un plan majeur Green New Deal pour une transition vers le renouvelable. Le pays souhaite ainsi atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et sortir du Top 10 des plus gros pollueurs au monde. De fait, entreprises privées et institutions publiques multiplient les investissements dans l’hydrogène.
Entre concurrence et partenariat
Du côté du secteur privé, début janvier dernier par exemple, le conglomérat sud-coréen SK Group entrait au capital de Plug Power, le leader du marché nord américain de l’hydrogène. Le groupe vient également d’annoncer investir 16 milliards USD$ dans le développement de l’hydrogène d’ici 2025.
En somme, depuis peu, les investissements dans l’hydrogène fleurissent dans le monde entier. L’Union Européenne (UE) par exemple, compte investir autour de 470 milliards d’euros pour développer l’hydrogène avec son programme European Clean Hydrogen Alliance. Concurrence n’excluant pas coopération, l’UE discute régulièrement avec la Corée du Sud pour l’accompagner dans son Green New Deal.
D’autres pays et entreprises asiatiques sont de sérieux concurrents. Au Japon notamment, mais surtout en Chine, actuellement premier producteur mondial d’électrolyse au monde.
Des alliances au niveau mondial
Au niveau international, le P4G « Partnering for Green Growth and the Global Goals 2030 » offre un cadre de coopération. Créé en 2018, cette initiative public-privé œuvre pour l’application de l’Accord sur le Climat.
En conclusion, le marché de l’hydrogène est en plein essor et suscite l’appétit des grandes puissances. Le combat ne fait que commencer pour la Corée du Sud.