La production de pétrole du golfe du Mexique tend à baisser, malgré son importance économique et politique considérable pour les État-Unis. Sa baisse risque en effet d’augmenter la fuite de carbone, d’aggraver les causes du changement climatique, et de réduire l’indépendance énergétique des États-Unis.
La production de pétrole américaine face aux conséquences de sa baisse
Les mesures fédérales Américaines ont mis sous les projeteurs les performances comparatives des émissions de gaz à effet de serre liées à l’exploitation pétrolière dans le golfe du Mexique. Selon Wood Mackenzie, l’adoption de politiques plus restrictives pourrait avoir de nombreuses conséquences locales et mondiales.
Un risque de fuite du carbone
Une interdiction de bail ou une augmentation du taux de redevance par exemple, pourrait en effet donner lieu à des fuites de carbone (transfert des émissions de GES). Ces dernières se dirigeraient vers les pays qui exportent du brut vers les États-Unis (USA). C’est-à-dire vers des régions moins restrictives en matière d’émissions carboniques.
Or les USA importent toujours plus de pétrole. Conséquence de la baisse de la production pétrolière du golfe du Mexique ces dernières années, même si celles-ci pourraient repartir à la hausse.
Ce type de pratiques volontaires ou involontaires de fuite de carbone expose donc à un risque d’aggravation et d’accélération des causes du changement climatique. En somme, la suppression ou le handicap d’un faible émetteur de GES nuit parfois à la moyenne mondiale.
Des émissions de gaz à effet de serre variables
Aux USA, les émissions de GES se sont élevées à 4,5 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone en 2019. Cela équivaut à une intensité carbone de 6,34 tonnes de dioxyde par milliers de barils, une diminution de 8,3% par rapport à 2011.
En outre, l’intensité carbone des émissions au golfe du Mexique pourrait être en moyenne de 19,2 tonnes de CO2 en 2021. Soit 3 fois supérieures à la moyenne nationale.
La différence s’explique par le fait que les émissions en eaux profondes des USA sont moins intensives.
La production pétrolière reste essentielle pour l’économie Américaine
Les importations actuelles des USA sont principalement des barils de mélange nécessaires pour optimiser l’ardoise brute de raffinage du pays. Ces barils plus lourds ont tendance à avoir des émissions d’extraction plus élevés. Une grande partie du brut importée a une émission plus élevée que le pétrole en eau profonde du golfe.
Une possible dépendance aux importations
Et dans l’hypothèse d’une diminution de la future production, sans réponse égale à la demande, les USA pourraient devenir dépendants aux importations. Cela créerait un déséquilibre financier, voire la perte d’un atout politique.
Le golfe du Mexique constitue en effet un atout politique et financier essentiel pour les USA. Le pays demeurant encore dépendant de cette production. Celle-ci représentant 11% de la consommation totale de brut en 2020.
De l’autre côté, entre janvier et novembre 2020, les USA ont importé 5,9 millions de barils, contre 3,2 millions de barils d’exportation.
Cependant, les politiques plus restrictives ainsi que les fuites de carbone soulèvent plusieurs interrogations sur la production. Malgré une baisse des émissions de gaz à effet de serre, ces dernières demeurent encore élevées. Cela intervient dans un contexte où les problématiques environnementales sont extrêmement prégnantes. C’est pour cette raison que les acteurs énergétiques du golfe du Mexique souhaitent s’orienter vers un engagement net-zéro émissions.