Le prix du pétrole continue de grimper. Les principaux négociants prévoient que le cours du pétrole restera au-dessus de 70$ le baril. Certains estiment que le prix du pétrole pourrait même atteindre 100$ le baril.
Prix du pétrole entre 70 et 80$ en 2021
Torbjörn Törnqvist, PDG de Gunvor a déclaré :
« Le pétrole peut-il revenir à plus de 100 dollars le baril ? Bien sûr que c’est possible.»
Récemment, les contrats à terme sur le pétrole Brent ont atteint leur plus haut indice de référence depuis avril 2019. Le directeur général de Vitol, Russel Hardy estime que le prix du pétrole variera entre 70 et 80$ en 2021. Une situation qui dépend du maintien ou non d’une discipline forte par les pays membres de l’OPEP+.
La question iranienne en suspens
Le prix du pétrole dépend également de la situation iranienne. Si un accord nucléaire est conclu entre Téhéran et Washington, les exportations iraniennes pourraient reprendre. Cette reprise pourrait contrecarrer la politique de l’offre de l’OPEP+ et réduire le prix du pétrole.
Russel Hardy a dernièrement déclaré lors du Ft Commodities Global Summit :
« La production iranienne va probablement revenir à un moment donné au cours de la période de septembre à novembre. »
Le risque de sous-investissement inquiète
Le nombre d’investissements afin de développer de nouveaux champs pétrolifères a chuté de façon spectaculaire. Ainsi les champs pétrolifères en cours d’épuisement sont de moins en moins remplacés. Ce manque d’investissement est notamment dû à la crise économique liée à la COVID-19 et aux ambitions écologiques.
Ce sous-investissement des grandes sociétés pétrolières et gazières affecte le prix du pétrole. En effet, cela risque de laisser les marchés en sous-provisionnement et de nuire à certains pays de l’OPEP. Ben Luckock, co-responsable du négoce pétrolier chez Trafigura a déclaré lors du Sommet mondial sur les matières premières de FT :
« Au cours des sept dernières années, nous avons perdu les deux tiers du budget mondial d’exploration et de production. »
Un déficit de 600 milliards de dollars d’investissement
La banque JP Morgan a identifié un déficit de 600 milliards de dollars d’investissement entre 2021 et 2030. Cet investissement est nécessaire pour répondre à une demande mondiale modérée de pétrole. Elle s’inquiète donc de la capacité de réponse de l’offre si la demande accélère.
Le retour de la demande affectera le prix du pétrole
La demande en pétrole devrait faire son retour affectant ainsi le prix de ce dernier. Glencore estime qu’elle atteindra son niveau d’avant COVID lors du 3ème ou 4ème trimestre de 2022. D’ici la fin de l’année, elle devrait atteindre plus de 100 millions de barils par jour selon Mercuria.
Ainsi le sous-investissement pourrait impacter le prix du pétrole si la demande accélère au cours de la prochaine décennie. Il pourrait donc causer des dommages sur les économies mondiales avant que celles-ci soient prêtes à passer aux carburants renouvelables.
Un contraste avec l’année 2020
Cette inflation du prix du pétrole est d’autant plus surprenante que le cours s’est effondré en avril 2020. En effet, le prix du pétrole s’est effondré lors des restrictions de déplacement prises en conséquence de la COVID-19. L’indice de référence du brut américain était même devenu négatif pour la première fois de son histoire.
Le cours du pétrole reste donc élevé et ne devrait pas cesser d’augmenter. Une situation qui pourrait mettre à mal les économies mondiales si l’offre n’arrive pas à suivre.