L’électricité française, Cal 2023, a atteint un sommet historique suite à la réélection d’Emmanuel Macron. Notamment dans un contexte de coûts élevés des combustibles et de disponibilité réduite du nucléaire.
Prix de l’électricité : une hausse estimée à 34 % ce dernier mois
Le prix de l’électricité de base pour l’année à venir a atteint 260 euros/MWh, soit une hausse de 34 % au cours du mois dernier, selon les données d’EEX.
Sabrina Kernbichler, analyste de l’énergie en Europe chez S&P Global Commodity Insights, déclare :
« La hausse des prix à l’horizon d’un an en France observée aujourd’hui se reflète sur d’autres marchés, principalement sous l’effet de la progression des matières premières et d’un certain soulagement, car une victoire de [Marine] Le Pen aurait été synonyme d’incertitude pour l’économie ».
La France, traditionnellement le plus grand exportateur d’électricité d’Europe, est devenue récemment un marché de premier ordre en raison d’un nombre sans précédent de pannes de réacteurs.
L’augmentation des prix du charbon, du gaz et du carbone a fait grimper les prix de l’électricité en Europe pour l’année à venir. Cependant, les primes françaises sont motivées par une production nucléaire plus faible que jamais. Cela devrait se poursuivre en 2023 et potentiellement en 2024.
En moyenne, moins de la moitié du parc de réacteurs français sera disponible cet été.
Objectif post-électoral du nouveau président
Macron a remporté le second tour de l’élection présidentielle du 24 avril contre la candidate d’extrême droite, Marine Le Pen.
Sabrina Kernbichler déclare :
« Les plans de politique énergétique de Macron, qui précèdent l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ne sont pas à l’origine de la hausse [des prix d’aujourd’hui], car les nouvelles centrales nucléaires ne commenceront à se matérialiser que dans la seconde moitié des années 2030 ».
Tous les regards se tournent désormais sur les élections législatives de juin. Une majorité parlementaire est essentielle pour les réformes et pour le nouveau président. Il convient de restructurer l’entreprise publique EDF et la réforme du mécanisme de prix ARENH. Ce dernier est au cœur de la libéralisation du marché de l’électricité.
Dans le cadre de l’ARENH, EDF doit vendre 100 TWh/an aux fournisseurs nationaux à 42 €/MWh, un prix bien inférieur aux niveaux du marché, même en 2021, alors que les discussions entre Paris et la Commission européenne sur le mécanisme de sortie du nucléaire sont au point mort.
La position pro-nucléaire et anti-éolienne de l’extrême droite a fait évoluer les promesses de campagne de Macron. Ce dernier appelle, début février, à la construction de six nouveaux réacteurs, la construction du premier commençant en 2028. Il maintient toutefois un programme ambitieux pour l’éolien offshore.