L’édition 2024 de l’appel d’offres du Green Energy Auction (GEA-3) a enregistré une participation significative, totalisant 7 500 MW de projets d’énergie renouvelable, bien au-delà des 4 650 MW prévus par le gouvernement. Cette sursouscription traduit un appétit marqué des développeurs pour le marché philippin des énergies propres et une accélération des investissements dans le secteur.
Hydroélectricité en tête, la géothermie en retrait
L’intérêt des investisseurs s’est particulièrement concentré sur l’hydroélectricité par pompage-turbinage (PSH), qui a attiré 6 950 MW de projets, dépassant de 63,5 % l’objectif initial de 4 250 MW. Cette technologie, qui stabilise le réseau en compensant l’intermittence des énergies solaire et éolienne, apparaît comme un segment clé de la transition énergétique du pays.
L’hydroélectricité à réservoir a également enregistré un fort engouement, avec une capacité totale soumise de 550 MW, soit près du double du volume initialement alloué (300 MW). En revanche, la géothermie a suscité peu d’intérêt, avec seulement 30,89 MW de projets retenus, bien en deçà des 100 MW ciblés, mettant en évidence des obstacles au développement de cette filière.
Procédure d’attribution et calendrier de mise en œuvre
Les projets sélectionnés seront classés selon leur prix d’offre, du plus compétitif au moins avantageux, jusqu’à atteindre les volumes alloués à chaque technologie. Le ministère de l’Énergie (DOE) prévoit d’émettre les notifications d’attribution dès mai, tandis que les certificats d’attribution seront délivrés entre le 6 juin et le 4 juillet. Les projets lauréats entreront ensuite en phase de développement avant leur intégration au réseau national.
Une stratégie gouvernementale tournée vers les renouvelables
L’appel d’offres GEA-3 s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la compétitivité et la transparence du marché des énergies renouvelables aux Philippines. En 2023, l’édition précédente (GEA-2) avait cherché à attribuer 11 600 MW de capacité, mais n’avait abouti qu’à 3 580,76 MW, laissant plus de 8 000 MW non alloués.
Le gouvernement vise à porter la part des renouvelables dans le mix énergétique national à 35 % d’ici 2030 et à 50 % d’ici 2040, contre 22 % actuellement. Pour atteindre ces objectifs, l’exécutif mise sur une multiplication des investissements dans les infrastructures énergétiques et une diversification des sources de production.
Les résultats de GEA-3 confirment l’intérêt grandissant des investisseurs pour l’hydroélectricité, en particulier le stockage par pompage-turbinage, qui s’impose comme une solution clé pour stabiliser l’approvisionnement énergétique du pays. Toutefois, la faible participation du secteur géothermique souligne la nécessité d’un cadre incitatif plus attractif pour encourager son développement.