Le pétrole est la ressource la plus utilisée dans le monde, à 31, 6% en 2018 selon l’entreprise BP. Consacré à l’électricité, au carburant, aux usines et pour produire de l’engrais et du plastique, cette énergie est omniprésente dans notre société. Outre les enjeux économiques importants liés à sa production, le pétrole entraine de nombreuses tensions géopolitiques pour son contrôle, comme au Koweït en 1990.
Le Pétrole dirigé par les puissances de l’OPEP
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui réunit les pays produisant le plus de pétrole, ont compris cette problématique. À travers une politique de nationalisation ces États ont pu influer sur le cours du pétrole. Cela leur a donné un pouvoir important au niveau mondial. Cependant, l’impact de la pandémie de la covid-19 et la monté croissante des revendications écologiques, notamment en occident, pourraient réduire progressivement la demande mondiale en pétrole. Ce scénario remettrait alors en cause la puissance internationale de ces États.
Un plafonnement de la demande de pétrole à la fin des années 2030
Selon les perspectives pétrolières mondiales de 2020 émis par l’OPEP la demande en pétrole devrait atteindre un pic en 2030 pour ensuite commencer à diminuer. L’utilisation du pétrole passera de 90,7 millions de barils par jour en 2020 à 107,2 millions de barils par jour en 2030, a déclaré l’OPEP, soit 1,1 million de barils par jour de moins que sa prévision de l’année dernière pour 2030 et plus de 10 millions de barils par jour de moins que sa prévision de 2007 concernant la demande en 2030.
« La demande mondiale de pétrole augmentera à des taux relativement sains pendant la première partie de la période de prévision (2019-2045), avant que la demande n’atteigne un plateau au cours du second semestre »
L’OPEP+ a déjà pris la décision, face à la réduction de la demande, de réduire de 10% sa production de pétrole pour l’année 2020.
Une vision plus pessimiste pour d’autres entreprises.
D’autres compagnies pétrolières comme BP, qui avait aussi émis l’hypothèse d’un plafonnement de la demande de pétrole en 2030, ont changé de scénario face à la pandémie de la covid-19. En effet, l’entreprise a sous-entendu que le pic de la demande de pétrole était déjà passé, et que la crise sanitaire internationale pourrait être réduit à long terme la production pétrolière. L’entreprise Vitol, cependant, estime que la reprise économique post-covid devrait faire remonter la demande pétrolière. Le monde pétrolier est actuellement d’accord sur une baisse possible de la demande pétrolière, mais n’arrive pas encore à faire émerger la date de son entrée en vigueur.
Un changement des modes de consommations
La crise sanitaire de la covid-19 a mis en évidence un changement du comportement des consommateurs sur le long terme. En effet, la croissance de la demande pétrolière engendrée par la reprise économique, sera compensé par la pratique du télétravail, le passage aux voitures électriques et l’amélioration du rendement énergétique. De plus la pandémie a réduit fortement les voyages d’affaires et de loisirs.
« La demande future restera probablement constamment inférieure aux projections passées en raison des effets persistants des arrêts liés à la COVID-19 et de leur impact sur l’économie mondiale et le comportement des consommateurs ».
Une prise de conscience environnementale
Les États, notamment occidentaux, ont mis en place de nouvelle politique climatique qui pourrait avoir un impact important sur la demande pétrolière. En effet, pour atteindre les objectifs de l’accord de paris et limité à 2 degrés Celsius la hausse de la température, la transition écologique vers des énergies durables est nécessaire. Le pétrole représentait, en effet, 11 377 millions de tonnes de CO2 en 2017.
« Il existe une grande marge de manœuvre pour une mise en œuvre bien plus importante des mesures d’efficacité énergétique, ce qui pourrait potentiellement faire baisser la demande future de pétrole à des niveaux bien inférieurs. »