Le Pétrole Vénézuélien remonte-t-il la pente?

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le pétrole vénézuélien connaît depuis le mois de novembre une embellie totalement inattendue de ses exportations. D’après l’agence Bloomberg, le pays a ainsi triplé ses exportations entre le mois d’octobre et le mois de novembre 2020. Ce renversement s’explique par l’usage de nouvelles techniques de dissimulation permettant de contourner en partie les sanctions américaines. Pourtant, cette embellie ne doit pas nous aveugler quant à l’ampleur de l’écroulement de l’industrie pétrolière au Venezuela.

 

L’effondrement du pétrole vénézuélien

Depuis janvier 2014, le Venezuela traverse une crise pétrolière sans précédente aux effets catastrophiques sur le plan économique et humanitaire. À l’exception des zones de conflit, aucun pays au monde n’a connu un tel effondrement dans l’histoire contemporaine. La production de pétrole vénézuélien a ainsi chuté de 3 millions de baril/jour (b/d) à 360 000 en août 2020. En 6 ans, cela représente une division par 8 du niveau de production.

Trois éléments se sont conjugués quasi-simultanément pour expliquer cet écroulement. Tout d’abord, la compagnie nationale PDVSA a souffert d’un manque d’investissement provoqué par la politique d’accaparement de l’État vénézuélien. Pour Caracas, PDVSA servait en effet à alimenter les généreuses dépenses sociales accordées depuis l’élection d’Hugo Chavez en 1998. En cela, l’État a privilégié le soutien au régime plutôt que la modernisation des infrastructures pétrolières, notamment les raffineries.

Ce choix s’est révélé désastreux dès lors que les champs pétroliers conventionnels ont commencé à décliner. Ainsi, le pays a dû puiser dans ses réserves de pétrole lourd difficiles à extraire et à raffiner. Or, en l’absence d’investissements publics et privés, le pays n’avait plus les moyens d’exploiter ce type de pétrole. La baisse des prix du brut depuis 2014 n’a fait qu’aggraver ces difficultés.

Enfin, le pays subit depuis 2017 des sanctions américaines visant à interdire les exportations de brut. Rappelons que ces dernières représentent 99% des recettes d’exportation du pays. En cela, la campagne américaine de « pression maximum » vise clairement à renverser le président Maduro. Aujourd’hui, le régime de sanctions est tel qu’aucune compagnie internationale ne commerce avec l’industrie pétrolière au Venezuela.

 

L’embellie inattendue des exportations de pétrole vénézuélien

Dans ce contexte de sanctions, la récente annonce d’un triplement des exportations de pétrole a largement surpris les observateurs. D’après Bloomberg, le pays est ainsi arrivé à exporter près de 500 000 barils/jour au mois de novembre. Au niveau de la production, le pays connaît également une légère embellie avec 484 000 barils produits par jour. Cela représente une hausse non négligeable de 34% par rapport au mois d’août.

Cette embellie s’explique par la mise en œuvre de nouvelles techniques de contournement des sanctions américaines. Bloomberg décrit ainsi un montage sophistiqué impliquant des compagnies secrètes enregistrées en Russie servant d’intermédiaires pour transporter le brut vénézuélien. Parmi ces compagnies, on trouve Xiamen Logistic Grass ou Kalinin Businness International, toutes deux totalement inconnues jusqu’ici. En réalité, ces compagnies ne sont que des montages financiers créés pour protéger les grandes compagnies russes et chinoises.

Leur rôle consiste à mettre à disposition de Caracas des tankers dont les transpondeurs satellitaires sont régulièrement éteints. Ainsi, les transports de brut contournent complètement les sanctions internationales en se rendant invisibles durant la majorité du voyage. De même, afin d’éviter la détection, les compagnies cachent volontairement l’identité des tankers en utilisant des faux noms. Au moins 6 cargos normalement hors d’usage ont ainsi été identifiés en train de transporter du pétrole vénézuélien.

Ces techniques de dissimulation s’accompagnent également d’une prise en charge par Moscou d’une partie des exportations vénézuéliennes vers l’Asie. L’opération consiste ici pour les Russes à exporter eux-mêmes du brut vénézuélien avant de reverser les recettes à Caracas. Légalement, les sanctions américaines ne peuvent s’appliquer car les exportations se font sous la juridiction russe. Grâce à cette technique, le Venezuela arrive donc à contourner en partie les sanctions internationales afin de vendre son pétrole.

 

Malgré l’embellie de novembre, le pétrole vénézuélien reste toujours en crise

Le quasi-triplement des exportations du mois de novembre représente indiscutablement une victoire pour un régime aux abois ces dernières années. Néanmoins, il convient de relativiser cette embellie et cette supposée renaissance du pétrole vénézuélien. D’une part, l’essentiel des exportations du mois de novembre ont servi à écouler les stocks des mois précédents. Étant donné la faiblesse de la production, maintenir un tel niveau d’exportation dans les mois prochains apparaît donc extrêmement improbable.

D’autre part, les exportations restent encore à un niveau très faible par rapport aux besoins du pays. Avec 500 000 barils par jour, les exportations ne représentent ainsi que 55% de leur niveau de novembre 2019. Autant dire que l’embellie du mois dernier ne devrait pas avoir un impact considérable sur la vie quotidienne des Vénézuéliens.

En réalité, il faudrait des niveaux d’exportation proches des 2 millions de barils/jour afin de soutenir l’industrie pétrolière vénézuélienne. En effet, si l’on prend les chiffres de 2018, près de 400 000 barils sont consommés quotidiennement dans le pays. À cela il faut ajouter les 600 000 barils nécessaires au paiement de la dette. Rappelons que celle-ci fut contractée auprès de la Chine et de la Russie en échange d’avantages commerciaux.

Pour la Russie, il s’agit d’un accès privilégié aux réserves du pays notamment par l’acquisition d’actifs pétroliers. Quant à la dette contractée auprès de la Chine, Caracas doit rembourser 25 milliards de dollars en livraison de pétrole. Le pays se retrouve ainsi débiteur d’une dette qui grèvera à l’avenir une grande partie de ses recettes d’exportation.

Pour le Venezuela, la situation reste donc extrêmement compliquée en matière d’exportation de son pétrole. Certes, le quasi-triplement des exportations du mois de novembre a surpris de nombreux observateurs. Néanmoins, le niveau est encore bien trop faible pour aider le pays à sortir de sa crise économique et humanitaire. L’élection de Joe Biden apporte toutefois l’espoir d’un possible relâchement des sanctions américaines dans les années qui viennent.

Petrobras renforce son emprise sur le marché spot d’essence au Brésil après le retrait de Refit et SSOil

L’éviction de deux raffineurs brésiliens et l’offensive tarifaire de Petrobras redistribuent les volumes spot autour de Santos et Paranaguá, modifiant les équilibres concurrentiels à la veille d’un relèvement fiscal prévu début 2026.

Morrison remporte un contrat majeur de Shell pour une installation pétrolière en Louisiane

Shell Pipeline confie à Morrison la construction d’une installation de comptage pétrolier surélevée à Fourchon Junction, un projet stratégique qui renforcera les capacités d’acheminement du brut dans le Golfe du Mexique.

L’ex-ministre Timipre Sylva recherché pour le détournement présumé de $14,8mn au Nigeria

Un mandat d’arrêt a été émis contre Timipre Sylva pour le détournement présumé de fonds publics destinés à une raffinerie modulaire. Ce nouvel épisode fragilise davantage la gouvernance du secteur pétrolier nigérian.
en_1140111129540

La BERD injecte $40mn dans Infinity Power pour accélérer son expansion en Afrique

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement renforce son engagement dans les renouvelables en Afrique, en soutenant l’expansion solaire et éolienne d’Infinity Power au-delà de l’Égypte.

Sofia active un plan d’urgence face aux sanctions américaines visant Lukoil

Avec des stocks limités à 35 jours pour l’essence, la Bulgarie accélère ses mesures pour sécuriser son approvisionnement avant l’entrée en vigueur des sanctions américaines contre Lukoil le 21 novembre.

La Russie entame son désengagement de NIS pour contourner les sanctions américaines

La Russie négocie la cession de ses parts dans la compagnie pétrolière serbe NIS, alors que les sanctions américaines menacent le fonctionnement de l’entreprise stratégique pour la Serbie.
en_1140111143540

TotalEnergies, QatarEnergy et Petronas obtiennent un permis d’exploration offshore au Guyana

TotalEnergies, QatarEnergy et Petronas ont signé un contrat de partage de production pour explorer le bloc offshore S4 au Guyana, marquant une nouvelle étape dans l’ouverture du pays à des opérateurs autres qu’ExxonMobil.

Gavin Newsom tente de repositionner la Californie comme acteur autonome face au repli américain

Le gouverneur Gavin Newsom s’est rendu au sommet COP30 à Belém pour défendre la Californie comme partenaire stratégique, en s’écartant de la ligne fédérale et en misant sur le poids économique de son État.

Pékin ouvre les grands projets énergétiques aux capitaux privés pour relancer l’investissement

Les autorités chinoises autorisent une participation accrue des entreprises privées dans les projets énergétiques stratégiques, notamment le nucléaire, l’hydroélectricité et les réseaux de transmission, afin de redynamiser un investissement intérieur en perte de vitesse.
en_1140111151540

New Delhi parie sur le pétrole angolais pour contourner les contraintes russes

L’Inde renforce ses achats de brut angolais face aux pressions réglementaires sur les flux russes, misant sur une diversification à faible risque juridique dans un contexte de tensions croissantes sur l’origine des cargaisons.

Uniper retire Karlshamn-2 du marché après l’échec du dispositif suédois de secours hivernal

L’arrêt de Karlshamn-2 prive le sud de la Suède de 335 MW de capacité au fuel lourd, révélant les failles d’un mécanisme de réserve stratégique validé mais inopérant, et renforçant les tensions sur la sécurité d’approvisionnement hivernale.

Sofia sécurise la raffinerie Lukoil avant sa reprise forcée par l’État

Le gouvernement bulgare a renforcé la sécurité autour de la raffinerie de Burgas opérée par Lukoil, en amont d’une prise de contrôle étatique rendue possible par une nouvelle loi adoptée pour contourner les sanctions internationales.
en_1140101133540

L’Afrique du Sud réforme ses règles pour accélérer les projets de transmission électrique

Un nouveau cadre réglementaire entre en vigueur pour structurer la planification, la passation de marchés et la gestion des infrastructures de transport d’électricité, visant à accroître la fiabilité du réseau et attirer les investissements privés.

L’Union africaine appelle à débloquer les financements d’adaptation avant la COP30

À la veille de la COP30, l’Union africaine dénonce le retard des flux financiers d’adaptation et rappelle la responsabilité historique des pays industrialisés dans l’équilibre climatique mondial.

L’efficacité énergétique mondiale ralentit à 1,8 % en 2025, loin de l’objectif de la COP28

La progression de l’efficacité énergétique mondiale reste en deçà des engagements pris à Dubaï, freinée par la demande industrielle et des politiques publiques insuffisamment adaptées aux innovations technologiques.
en_1140991150540

La Bulgarie se dote d’une loi pour prendre le contrôle de la raffinerie Lukoil

Face aux sanctions américaines visant Lukoil, la Bulgarie adopte une législation exceptionnelle permettant une prise de contrôle directe de la principale raffinerie des Balkans afin de garantir sa sécurité énergétique.

Les capacités renouvelables mondiales atteindront 793 GW en 2025 malgré des ambitions politiques insuffisantes

Les ajouts mondiaux en solaire et éolien atteindront un nouveau record en 2025, mais l’absence d’objectifs nationaux ambitieux crée une incertitude sur l’atteinte du triplement prévu d’ici 2030.

Séoul sous pression industrielle face à des objectifs climatiques jugés irréalistes

Les raffineurs sud-coréens alertent sur des objectifs de réduction d’émissions jugés excessifs, alors que le gouvernement envisage des coupes allant jusqu’à 60% par rapport aux niveaux de 2018.
en_1140991143540

Les actionnaires de MEG Energy approuvent la fusion avec Cenovus à 86%

Les actionnaires de MEG Energy ont validé à une large majorité l’acquisition par Cenovus, marquant une étape décisive avant la clôture attendue de la transaction au cours du mois de novembre.

Lula défend le financement de la transition énergétique par les revenus du pétrole

Avant la COP30 à Belém, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva assume un positionnement controversé en proposant de financer la transition énergétique avec les bénéfices de l’exploitation pétrolière au large de l’Amazonie.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.