Le contexte sur le marché du gaz européen est alimenté, en outre, par une hausse supplémentaire des prix. Par conséquent, le marché pourrait subir à nouveau un déficit d’approvisionnement. Plusieurs tendances se dégagent selon Wood Mackenzie.
Le Marché du Gaz et le gazoduc Nord Stream 2
De prime abord, les prix devraient baisser à la mise en service du gazoduc Nord Stream 2 (NS2) prévue pour le printemps 2022. Ce projet paraît alors essentiel pour la fiabilité et la stabilité du marché du gaz en Europe. Mais pour l’heure, rien n’est fait et le pipeline n’est toujours pas certifié.
L’attente signifie que les approvisionnements russes seront limités pour la période hivernale. D’autant que la Russie semble réticente à l’idée de rendre plus de gaz disponible sur le marché européen. Le tout, dans un contexte où les relations politiques entre l’Europe et la Russie restent sensiblement fragiles.
La politique de stockage stratégique de l’UE
La faiblesse des approvisionnements ne sera pas sans conséquence pour les stocks européens. L’Europe puise dans ses stocks de gaz et ces derniers chuteront en dessous de 15 milliards de m3 en 2022. Soit un niveau record.
Déjà en 2021, le prix élevé du gaz a laissé l’Europe avec des stocks historiquement bas pour la période hivernale. C’est pourquoi, une nouvelle politique européenne de stockage semble nécessaire. Une politique s’accompagnant alors d’une refonte des réglementations.
Les contrats à long terme
Autre élément important, l’Europe s’est éloignée des contrats d’approvisionnement à long terme. Et ce, dans l’intention de privilégier les contrats de prix au comptant. Cette voie peut néanmoins avoir des inconvénients, notamment pour la sécurité et la fiabilité de l’approvisionnement.
D’autant plus que certains contrats ne seront pas prolongés en 2022. En ce sens, la Russie pousse l’Europe à négocier des accords long termistes. La mise en service de NS2 pourrait ainsi faciliter ces négociations.
L’augmentation de l’offre locale
La crise énergétique a cependant attiré l’attention sur l’importance de la production nationale. Les prix records ont en effet provoqué la mise en place d’investissements nouveaux.
Ces mêmes prix ont notamment poussé les producteurs à donner la priorité aux développements gaziers offrant une flexibilité immédiate. Par ailleurs, la perspective d’un marché du gaz serré pourrait relancer les investissements dans de nouvelles options d’approvisionnement.
Taxonomie verte
Enfin, l’Europe propose le nucléaire et le gaz dans sa taxonomie verte. Les centrales au gaz deviendraient ainsi des investissements durables pour la transition énergétique.
Les acteurs du domaine pourront subséquemment augmenter leur « score vert » en investissant dans cette source d’énergie. Cette taxonomie pourrait donc provoquer un effet de renaissance pour cette industrie.
Par conséquent, les prix du gaz baisseraient afin de tenir compte des investissements accrus dans l’utilisation du gaz en Europe.