Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’offre globale de pétrole et de gaz s’est resserrée. Parallèlement, les prix ont flambé.
Satisfaire la demande actuelle
Les décideurs ont ainsi choisi de se concentrer sur la satisfaction de la demande actuelle d’énergie et sur l’augmentation de la production de charbon pour l’électricité. Toutefois, cette décision risque d’entrainer une forte augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
Le directeur général d’Enel, Francesco Starace, a déclaré que l’augmentation de l’approvisionnement en combustibles fossiles de l’Europe n’était que temporaire. Il explique:
« Ce n’est qu’un outil de survie pour sortir de cette période d’inflation. »
La Russie étant le principal fournisseur de gaz pour l’Europe, la guerre en Ukraine force le vieux continent à trouver des alternatives pour son gaz.
La guerre en Ukraine, une opportunité pour la transition énergétique?
Les émissions mondiales de CO2 ont atteint des sommets historiques en 2021, alors que les économies se remettaient des ravages de la pandémie de COVID-19. La production d’électricité à partir de sources fossiles, telles que le charbon, a fortement augmenté durant cette période.
Cette tendance risque de se poursuivre, à moins que des pays possédant une certaine sécurité énergétique ne s’efforcent d’aider des nations plus vulnérables à passer au gaz naturel.
Francesco Starace note que les pays européens peuvent exploiter l’énergie éolienne et solaire au niveau national et international. Il déclare:
« La véritable tendance, conséquence de la crise en Ukraine, est que nous allons assister à une accélération dans les domaines des énergies renouvelables. »
Ainsi, sur le long terme, la crise ukrainienne contribuera à accélérer la transition énergétique de l’Europe. En démontrant le danger d’un approvisionnement en provenance de l’étranger peu fiable, cette crise encourage le continent à abandonner les combustibles fossiles.
Abandonner le charbon
L’industrie ne semble néanmoins pas faire assez d’efforts pour réduire les émissions de carbone pour la décennie en cours. De fait, elle donne plutôt la priorité aux solutions pour l’après 2030.
Selon plusieurs responsables du secteur de l’énergie, il est important d’aider des pays comme la Chine et l’Inde à passer au gaz naturel et à abandonner le charbon. Ralph Izzo, PDG de l’U.S. utility Public Service Enterprise Group commente:
« À l’heure actuelle, rien qu’en Inde et en Chine, il est prévu de construire près de 600 centrales au charbon. Elles fonctionneront pendant trois ou autres décennies; elles dévasteront le budget carbone de l’atmosphère. Nous pouvons contribuer à atténuer ce phénomène en les faisant passer du charbon au gaz naturel ».
Ainsi, les entreprises doivent tolérer un certain risque d’échec lorsqu’elles investissent dans les énergies renouvelables. Tous les projets n’arriveront pas sur le marché, explique la vice-présidente pour la transition énergétique, Allyson Anderson Book, chez Baker Hughes.
Des solutions alternatives
La conférence de New York a mis l’accent sur l’importance des solutions à courts termes pour sortir de l’inflation actuelle. Parmi les possibilités figure l’utilisation de l’hydrogène pour alimenter les poids lourds et autres véhicules de transport. Figure également l’utilisation des énergies renouvelables pour produire de l’hydrogène renouvelable.
Un certain nombre de dirigeants ont également recommandé une mesure de tarification du carbone aux États-Unis. Ceci dans le but de favoriser des solutions plus écologiques.