Le fonds Elliott s’en est pris dans une lettre au britannique SSE qui s’est aussitôt défendu, quelques mois après l’entrée au capital de l’investisseur américain appelant à scinder les activités d’énergies renouvelables et distribution d’électricité de l’énergéticien.
Le fonds Elliott demande la nomination de 2 administrateurs indépendants au CA
Les intentions d’Elliott avaient filtré mi-septembre 2021 via des informations de presse. Le fonds activiste cherchant à dégager davantage de valeur pour les actionnaires de SSE grâce à cette scission de deux activités qu’il juge intrinsèquement différentes.
Elliott a adressé mardi une lettre publique à l’entreprise, expliquant vouloir « susciter un débat large et constructif ». Le fonds demande notamment la nomination de « deux administrateurs indépendants au conseil d’administration avec une expérience dans les énergies renouvelables ».
2 compagnies autonomes pour régler les problèmes de financement
Dans sa lettre, il défend sa vision de « deux compagnies autonomes » cotées à la Bourse de Londres, assurant que cela résoudrait « les problèmes de financement à long terme » et permettrait « d’accélérer les investissements (…) nécessaires pour devenir le champion des énergies renouvelables au Royaume-Uni ».
La scission « mettrait en danger notre capacité à fournir les infrastructures majeures dont le Royaume-Uni a besoin pour créer des emplois et atteindre la neutralité carbone » et ferait perdre « des compétences partagées qui profitent au groupe », rétorque SSE dans un communiqué.
SSE affirme être déjà le champion de l’énergie propre aux Royaume-Uni
L’entreprise, qui a mis en œuvre depuis juin 2020 un plan de cessions pour se recentrer sur ses activités énergétiques à faibles émissions de CO2, affirme être déjà « le champion de l’énergie propre au Royaume-Uni ».
SSE avait annoncé mi-novembre un plan d’investissement de 12,5 milliards de livres d’ici à 2026 dans les énergies renouvelables, sans céder aux demandes du fonds.
L’action avait ce jour-là reculé de plus de 4%, le signe, selon Elliott, que ces annonces « manquaient d’ambition et ont déçu les actionnaires ».
2ème bras de fer après celui mené contre GlaxoSmithKline
C’est la deuxième entreprise britannique de premier plan en quelques mois dans laquelle Elliott demande des changements stratégiques, après le laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline, où il déplore une faible performance de l’action et appelle à remplacer la dirigeante Emma Walmsley, pour l’instant sans succès.
Fondé en 1977, Elliott dispose de $48 milliards d’actifs sous gestion. Le fonds est connu pour être un puissant investisseur activiste qui prend des participations minoritaires dans des entreprises afin d’impulser un changement de stratégie au bénéfice des actionnaires, passant souvent par des cessions d’actifs.