Le parc éolien de Midelt produit ses premiers kilowattheures depuis ce mercredi 6 janvier 2021. En développant 180 MW, c’est le deuxième parc le plus puissant du Maroc après celui de Tarfaya (300 MW) construit en 2014. Ce parc d’énergie éolienne entre alors dans le cadre du « programme intégré de l’énergie éolienne de 1000 MW » mis en place en 2010 par le gouvernement marocain.
Dernièrement, le parc a accueilli le directeur général de l’ONEE Abderrahim El Hafidi. Le Gouverneur de Midelt et l’équipe projet ONEE se sont joints à lui pour évaluer l’état de finalisation du parc. La pandémie de Covid 19 n’a pas retardé le projet marocain.
Le deuxième parc éolien le plus grand du pays
Au coeur du programme intégré de l’énergie éolienne de 1000 MW du Royaume
La construction du parc éolien de Midelt s’inscrit dans le programme intégré de l’énergie éolienne de 1000 MW coupé en deux phases. Premièrement, le projet du parc de Taza (150MW). Deuxièmement, le programme intégré de 850 MW répartis sur cinq parcs éoliens. Ce dernier prévoit l’achèvement des parcs de Midelt (180MW), de Boujdour (300MW), de Jbel Lahdid (200MW), mais aussi de Tiskrad (100MW) puis de Tanger II (70MW).
Le Nord et le Sud du Maroc sont des territoires propices au recours à l’énergie éolienne. Afin d’exploiter ce potentiel, le programme intégré 850 MW dispose d’un financement de 455 millions d’euros et de 31 millions de dollars. Un investissement de 31,5 milliards de dirhams vise par ailleurs à mener la production éolienne d’électricité à 2000 MW.
Débuté en 2010, tout le programme doit être opérationnel à l’horizon 2020 – 2024. La stratégie énergétique marocaine est d’accéder à une part de 52% de puissance électrique à base d’énergie renouvelable d’ici 2030. Au même horizon, l’ONEE souhaiterait que la part en production éolienne représente 14% de la production énergétique nationale.
Un projet à 2,5 milliards de dirhams pour l’autonomie énergétique
Les travaux du parc éolien de Midelt ont duré 24 mois pour un coût de 2,5 milliards de dirhams soit 231 millions d’euros. En outre, la pandémie de Covid-19 n’a pas empêché leur poursuite l’année dernière. De fait, cela a permis la mise en service des éoliennes pour une exploitation commerciale dès fin 2020.
Par conséquent, la construction de ce parc éolien permet de développer une production plus autonome en énergie renouvelable au sein du Royaume. Un transfert de compétences internationales bénéficie aux équipes locales et favorise la formation de professionnels nationaux spécialisés dans l’énergie éolienne. En ce sens, l’ONEE cherche via son programme à promouvoir la fabrication régionale des composants tels que les pals et les tours.
Le recours aux partenariats publics-privés
Pour réaliser ce programme de manière efficace, l’ONEE a privilégié les partenariats publics-privés. De fait, l’ONEE et le Fonds Hassan II pour le Développement Economique et Social se sont alliés à des entreprises privées. En 2016, la Production Privée d’Électricité (PPE) et son associé ont remporté l’appel d’offre pour les travaux du Programme éolien intégré de 850 MW.
La PPE est constituée du groupement Nareva Holding (Maroc) et Enel Green Power (Italie). Son associé Siemens Gamesa Renewables (Allemagne) est spécialisé dans la fabrication d’éoliennes.
De plus, conformément aux objectifs de l’ONEE, l’industrie marocaine de l’éolien bénéficie de la création d’emplois et de la spécialisation technique. Le déploiement de parcs éoliens a permis au fabricant allemand l’implantation d’une usine de production de pales à Tanger. Elle peut commercialiser 600 unités par an, pour 600MW annuels.
Qu’en est-il des autres parcs éoliens du programme intégré ?
Les parcs de Boujdour et de Jbel Lahdid
Les contrats pour les projets de Boujdour et Jbel Lahdid ont été signés respectivement le 20 novembre et le 31 décembre 2021. Les acteurs publics présents étaient l’ONEE et la Moroccan Agency for Sustainable Energy (Masen) auxquels s’est jointe la PPE. Le ministre de l’Energie, des Mines et de l’Environnement Aziz Rabbah était également présent.
La construction du parc éolien de Boujdour va débuter en 2021. D’une plus grande capacité de production, son coût sera supérieur à celui de Midelt puisqu’il faudra mobiliser 4 milliards de dinars soit 375 millions d’euros.
Le projet de Jbel lahdid, situé non loin du premier parc d’Essaouira construit en 2006 est le suivant. Il commencera à être opérationnel au début de l’année 2023. Le montant de l’investissement nécessaire s’élève à 2,8 milliards de dirhams soit environ 260 millions d’euros.
Le Maroc, un acteur central de l’industrie éolienne en Afrique
Au Maroc, le développement du secteur éolien a débuté en 2006 mais s’est réellement accéléré depuis dix. Un rapport du Global wind energy council datant de 2016 révèle que la puissance éolienne du Royaume s’élevait à 787MW. Par conséquent, le Maroc est le troisième plus gros marché éolien africain derrière l’Afrique du Sud (1053MW) et l’Égypte (810MW).
Les prévisions indiquent que le programme intégré de l’énergie éolienne de 850MW éviterait l’émission annuelle de 2,4 millions de tonnes de CO2. En somme, la consommation d’une ville telle que Casablanca. Le programme de 1000MW place alors le Maroc comme un pays actif dans l’industrie éolienne en Afrique.