Le spécialiste français du nucléaire, Orano, a annoncé une révision à la hausse de ses objectifs financiers pour l’année 2024. Le chiffre d’affaires prévu atteint désormais 5,8 milliards d’euros, contre 4,8 milliards initialement anticipés. Cette progression repose sur la signature récente de contrats portant sur le retour de déchets nucléaires japonais actuellement stockés dans l’usine de La Hague, située dans le département de la Manche, en France.
Ces contrats, qui représentent environ 3 % de la radioactivité totale des déchets nucléaires concernés, doivent permettre le transfert au Japon de matériaux traités entre 1981 et 1999. Durant cette période, Orano (anciennement Areva) avait conclu des accords avec dix opérateurs nucléaires japonais pour le traitement de 2.793 tonnes de combustibles usés. Le groupe souligne que 97 % des déchets correspondants ont déjà été renvoyés au Japon.
Conditions suspensives et implications financières
Bien que prometteurs, ces nouveaux accords restent conditionnés à la levée de clauses suspensives spécifiques, dont les détails n’ont pas été divulgués par Orano. Si les conditions sont réunies, ces contrats pourraient contribuer significativement à la rentabilité de l’entreprise. Orano a d’ailleurs réévalué ses prévisions de marge brute d’exploitation pour 2024, désormais estimée entre 33 % et 35 %, contre une estimation précédente de 22 % à 24 %.
Cette amélioration des perspectives financières met en lumière la stratégie du groupe visant à renforcer ses relations commerciales internationales tout en valorisant son expertise dans la gestion du cycle des déchets nucléaires.
Un enjeu stratégique pour le secteur nucléaire
L’autorisation officielle, délivrée par l’administration française le 27 novembre 2024, confirme la conformité réglementaire des opérations prévues. Ce feu vert renforce également la crédibilité d’Orano en tant que partenaire de confiance pour les opérateurs nucléaires internationaux. En outre, le retour des déchets nucléaires vers le Japon s’inscrit dans une logique d’équilibre entre les engagements contractuels historiques et les réglementations françaises en matière de gestion des matières radioactives.
L’annonce de ces nouveaux contrats intervient dans un contexte où la filière nucléaire cherche à répondre aux exigences croissantes de durabilité et de transparence. En favorisant la coopération entre nations pour la gestion des déchets, Orano montre sa capacité à relever les défis stratégiques posés par l’économie circulaire du nucléaire.