Orano face à l’Incertitude de l’UE sur les Importations Nucléaires Russes

L'incertitude de la politique de l'Union Européenne sur les importations de combustible nucléaire russe affecte fortement les investissements d'Orano et du secteur, menaçant la sécurité énergétique de l'Europe.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

L’incertitude entourant la politique de l’Union Européenne concernant les importations de combustible nucléaire russe impacte considérablement les investissements dans le secteur, notamment pour des entreprises comme Orano, un acteur clé du cycle du combustible nucléaire. Avant le conflit en Ukraine, la Russie représentait plus de 25% des approvisionnements européens et américains en uranium enrichi. En revanche, avec la guerre et les sanctions, cette dépendance est devenue un problème majeur pour la sécurité énergétique de l’Europe.

Impact sur Orano et ses concurrents

Les principaux acteurs européens du secteur, tels qu’Orano et Urenco, se retrouvent en concurrence pour remplacer les importations russes. La Russie, avec Rosatom, représente 43% de la capacité mondiale d’enrichissement d’uranium, tandis qu’Urenco en contrôle 31% et Orano 12%. Cette situation crée une pression importante pour Orano qui doit à la fois augmenter sa capacité de production tout en sécurisant des contrats à long terme.

La hausse des prix de l’uranium enrichi, qui est passé de 60 dollars par unité de travail de séparation (SWU) avant la guerre à 166 dollars aujourd’hui, reflète l’instabilité du marché. Ces hausses de prix pourraient perdurer si les producteurs européens ne parviennent pas à combler le vide laissé par la Russie. Par exemple, Orano investit massivement pour augmenter sa capacité d’enrichissement avec une extension de 1,7 milliard d’euros de son usine dans le sud de la France, tout en prévoyant de nouvelles installations aux États-Unis à partir des années 2030 pour répondre à la demande accrue de ses clients américains.

Contexte énergétique européen

Le manque de clarté de la politique de l’Union Européenne (UE) est un frein majeur aux investissements, selon Jacques Peythieu, Directeur de la stratégie d’Orano. Contrairement aux États-Unis, qui prévoient une interdiction totale des importations de combustible russe d’ici 2028 (avec quelques exceptions), l’Europe reste hésitante. Cette indécision met en péril la planification industrielle de nouvelles infrastructures de production en Europe, alors même que les besoins en uranium enrichi ne cessent d’augmenter pour assurer la sécurité d’approvisionnement énergétique.

Le problème est d’autant plus aigu pour des pays comme la France, qui repose à plus de 70% sur le nucléaire pour sa production d’électricité. Orano a dû ajuster ses opérations pour se concentrer davantage sur la transformation du MOX (Mixed Oxide Fuel), un combustible recyclé à partir de plutonium et d’uranium, déjà utilisé par plusieurs réacteurs en France et en Allemagne. La stratégie de « recyclage fermé » pratiquée par Orano permet de réduire le volume des déchets nucléaires et d’optimiser l’utilisation des matériaux fissiles, mais cette option n’est pas encore généralisée dans toute l’Europe.

Défis et opportunités pour Orano

Pour Orano, l’augmentation de la capacité de recyclage à La Hague, en France, représente une opportunité d’étendre sa part de marché dans un contexte de réduction des importations russes. L’entreprise a déjà transformé plus de 27 847 tonnes de combustible pour le groupe EDF depuis 1972 et continue d’innover pour maximiser le recyclage des matières fissiles. Cependant, les incertitudes réglementaires en Europe sur le statut des combustibles russes créent des obstacles pour sécuriser les financements nécessaires à ces expansions.

Perspectives pour l’Europe

L’UE devra adopter une position plus ferme et coordonnée si elle souhaite réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie tout en maintenant ses objectifs climatiques. Orano et d’autres fournisseurs européens auront besoin de directives claires pour investir dans de nouvelles capacités, notamment dans des projets de MOX et de petits réacteurs modulaires (SMR). Cela nécessitera non seulement des clarifications sur la politique d’importation, mais également un soutien financier et des garanties pour stimuler ces investissements stratégiques.

La stratégie nucléaire européenne est à un tournant crucial. Un cadre politique harmonisé est essentiel pour donner aux acteurs du marché, comme Orano, la visibilité nécessaire pour investir et développer de nouvelles capacités. L’issue de cette politique aura un impact direct sur la stabilité énergétique de l’Union Européenne et sur sa capacité à atteindre ses objectifs de décarbonation tout en garantissant la sécurité de l’approvisionnement en électricité à long terme.

Radiant investit $280mn dans une usine de microréacteurs à Oak Ridge

Radiant, acteur californien du nucléaire modulaire, va construire sa première usine de microréacteurs à Oak Ridge, sur un site historique du Manhattan Project, avec un objectif de production de 50 unités par an dès 2028.

L’EPR de Flamanville redémarre après quatre mois d’arrêt technique

EDF a relancé le réacteur EPR de Flamanville après des réparations sur des soupapes non conformes, repoussant l’atteinte de la pleine puissance attendue à 1 620 MW d’ici la fin de l’automne.

Nano Nuclear démarre les travaux de forage de son micro-réacteur KRONOS MMR™

Nano Nuclear et l’Université de l’Illinois lanceront les opérations de forage du réacteur modulaire KRONOS MMR™ le 24 octobre, marquant une avancée clé vers la commercialisation du projet nucléaire sur le campus d'Urbana-Champaign.
en_1140141050540

Natura Resources va déployer le premier réacteur nucléaire Gen IV aux États-Unis en 2026

Natura Resources finalise la construction du MSR-1, un réacteur nucléaire avancé à combustible liquide, avec un lancement prévu pour 2026 sur le campus d'Abilene Christian University.

JPMorganChase mobilise $1.5tn pour soutenir l’énergie nucléaire et les chaînes critiques

JPMorganChase engage $10bn d’investissements directs dans le cadre d’un plan de $1.5tn visant à renforcer l’indépendance énergétique et les technologies stratégiques, incluant le nucléaire de nouvelle génération.

L’Ukraine prépare un cadre législatif pour accélérer le déploiement des mini-réacteurs nucléaires

Une feuille de route en cours d’élaboration vise à poser les bases réglementaires et techniques du développement des petits réacteurs modulaires, avec l’objectif de renforcer la sécurité énergétique nationale et d’attirer des capitaux privés.
en_1140141026540

EDF relève sa prévision nucléaire à 375 TWh grâce à son plan industriel

EDF ajuste sa prévision de production nucléaire pour 2025 entre 365 et 375 TWh, portée par la performance de son programme industriel START 2025 axé sur l'efficacité des opérations de maintenance.

L’AIEA propose une trêve locale pour rétablir le courant à Zaporijjia

L’agence nucléaire des Nations unies presse l’Ukraine et la Russie d’instaurer un cessez-le-feu local pour réparer les lignes électriques endommagées de la centrale de Zaporijjia, en alerte depuis la perte totale de courant externe.

Deep Isolation presse les États américains d’intégrer la gestion des déchets nucléaires

Deep Isolation appelle les États membres de l’initiative Advanced Nuclear First Movers à inclure la gestion des déchets radioactifs dans leur stratégie commune pour garantir la viabilité industrielle des nouveaux réacteurs.
en_1140131032540

Ontario Power Generation autorisée à exploiter une nouvelle installation de déchets nucléaires

L'autorité canadienne de sûreté nucléaire a validé la mise en service d’un bâtiment destiné au stockage de générateurs de vapeur usagés provenant des travaux de rénovation de la centrale Bruce.

Costain obtient un contrat de 1 milliard £ pour les infrastructures de Sellafield

Costain a été sélectionnée comme partenaire pour moderniser les infrastructures essentielles du site nucléaire de Sellafield dans le cadre d’un contrat pouvant atteindre 1 milliard £ sur quinze ans.

L’Afrique du Sud investit dans 5000 MW de nucléaire pour renforcer sa production

Un programme nucléaire de 5000 mégawatts sera lancé par le gouvernement sud-africain avec NECSA pour soutenir l’approvisionnement national en électricité et limiter les coupures de courant.
en_1140131045540

IsoEnergy rachète Toro Energy pour 49 M$ et crée un géant mondial de l’uranium

La société canadienne IsoEnergy va acquérir l’australienne Toro Energy pour AUD75mn ($49mn), créant une plateforme de production d’uranium diversifiée avec des actifs en Australie, au Canada et aux États-Unis.

Sizewell C signe deux contrats majeurs pour la fourniture de combustible nucléaire

La future centrale nucléaire Sizewell C sécurise son approvisionnement en combustible grâce à des accords signés avec Urenco et Framatome, posant une étape clé pour garantir la stabilité énergétique du Royaume-Uni sur le long terme.

Rosatom entame les travaux d’excavation pour un petit réacteur modulaire en Ouzbékistan

Le chantier du premier petit réacteur modulaire (SMR) d’Ouzbékistan entre en phase active, avec l’excavation de 1,5 million de m³ de terre sur le site de Jizzakh, marquant une étape clé du projet nucléaire mené par Rosatom.
en_1140121043540

La France ouvre un débat public sur la gestion des déchets radioactifs jusqu’en février

Un débat national sur la stratégie de traitement des déchets radioactifs débute ce 13 octobre pour quatre mois. Il accompagnera la préparation du prochain plan quinquennal encadrant les politiques de stockage, de traitement et de financement jusqu’en 2031.

Holtec annule le projet de stockage nucléaire temporaire au Nouveau-Mexique

Holtec International a mis fin à son projet de centre de stockage nucléaire temporaire dans le Nouveau-Mexique, invoquant des obstacles juridiques persistants et une impasse politique sur la gestion du combustible usé.

L’Espagne valide ses engagements sur la gestion des déchets radioactifs

Un audit international mené par l’Agence internationale de l’énergie atomique confirme que l’Espagne a pleinement répondu aux recommandations formulées en 2018 concernant la gestion de ses déchets nucléaires.
en_1140101081540

EDF revoit à la baisse la puissance de l’EPR de Flamanville à 1 585 MW

EDF anticipe une puissance inférieure de 35 MW pour l’EPR de Flamanville entre 2026 et 2031, invoquant un rendement détérioré sans explication technique officielle à ce stade.

L’Inde prolonge de six mois l’appel d’offres sur les petits réacteurs nucléaires BSR

La Nuclear Power Corporation of India Ltd a repoussé au 31 mars 2026 la date limite de soumission des offres pour les réacteurs Bharat Small Reactors, visant à élargir la participation du secteur industriel privé.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.